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attentats islamistes CIA MI6

VoltairenetLes liens entre les islamistes et les « nationalistes intégraux » de Kiev

Voltairenet - 28 mar 2024

L’attentat de Moscou rappelle les liens entre les islamistes et les « nationalistes intégraux » de Kiev

   

Il importe peu de savoir si l’attentat contre le public du concert du Crocus City Hall de Moscou a été préparé par Daesh avec ou sans les Ukrainiens : ces gens ont l’habitude de travailler ensemble.
Cela dure depuis trois quart de siècle, mais n’est toujours pas intégré dans la conscience collective : les « nationalistes intégraux » aujourd’hui au pouvoir à Kiev travaillent de concert avec la Confrérie des Frères musulmans et leurs milices, sous la supervision des services secrets anglo-saxons. Leur fonction fondamentale est de lutter contre les Russes.

Le 22 mars 2024, un commando de quatre combattants a attaqué le public d’un concert de rock au Crocus City Hall de Krasnogorsk (banlieue du nord-est de Moscou), tuant 140 personnes et en blessant 115 autres. Puis, il a incendié le bâtiment.

Le commando terroriste a été arrêté par les Russes alors qu’il tentait de franchir la frontière ukrainienne et que, de l’autre côté, on les attendait. Ils ont été identifiés comme tadjiks. Ils ont avoué avoir été recrutés via internet afin de tuer pour de l’argent. Ils ont assuré ne pas avoir eu de contact avec leur employeur. Pourtant une carte de visite au nom de Dmytro Yarosh a été trouvée sur eux. Yarosh ayant été fondateur de la milice Pravy Sektor, numéro 2 du Conseil de sécurité ukrainien, puis conseiller du chef des armées, les autorités russes ont immédiatement accusé l’Ukraine. Yarosh a démenti l’implication de son pays. Sept complices ont également été arrêtés.

La police antiterroriste russe a torturé les terroristes et a filmé sa brutalité. La télévision publique a montré ces images et les a commentées. La culture russe est à la fois européenne et asiatique. Le peuple russe ne ressent aucune empathie pour des criminels.

Daesh a revendiqué l’attentat coupant court aux accusations d’opération russe sous faux drapeau. Ces terroristes n’étaient pas des fanatiques, mais des professionnels. Ils ne se sont pas immolés en public, mais ont fui, comme ceux qui ont attaqué Paris et Saint-Denis, faisant 130 morts, en 2015, notamment au concert de rock du Bataclan. Ils n’ont donc pas agi par haine de la Russie, mais dans le cadre d’une opération militaire dont les implications stratégiques ont été pensées à l’avance.

Selon la porte-parole du Conseil national de sécurité états-unien, Adrienne Watson, les terroristes de l’État islamique sont les seuls responsables de cette attaque. De nombreux commentateurs ont dénoncé a priori tout amalgame entre l’organisation islamique et les soutiens du gouvernement de Kiev. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de s’en prendre à l’Ukraine par réflexe. Pourtant le président russe, Vladimir Poutine, a maintenu ses accusations exclusivement contre Kiev, ignorant Daesh.

Dès 2014 et le renversement du président ukrainien élu, nous avons régulièrement souligné les liens entre les nationalistes intégraux et les islamistes, et particulièrement le rôle de Dmytro Yarosh. Les faits parlent d’eux-mêmes. Nous ne savons pas si les Ukrainiens ont ou non organisé cet attentat, mais il est clair qu’ils connaissaient fort bien les assaillants : les nationalistes intégraux ukrainiens et les jihadistes combattent ensemble depuis trois quarts de siècle.

• Avant la Seconde Guerre mondiale, la Confrérie des Frères musulmans noua des liens avec les nazis contre les Britanniques. À cela rien d’étonnant, tous les mouvements anti-colonialistes de l’époque (y compris l’Indien M.K. Gandhi) se tournèrent naturellement du côté de l’Axe à la recherche d’un allié. En général, ils s’en démarquèrent dès qu’ils eurent vérifié sur place leur racisme. Cependant, la Confrérie bénéficia des subventions du III° Reich durant les années et conserva ces liens durant toute la guerre. Lorsque, à la Libération, les services secrets britanniques et les états-uniens récupérèrent de nombreux dirigeants nazis et les recyclèrent dans leur « guerre froide » contre les Soviétiques, ils récupèrent aussi la gouvernance de la Confrérie des Frères musulmans. C’est donc tout naturellement que la CIA fit travailler ensemble Gerhard von Mende, le spécialiste nazi de l’islam en Union soviétique, avec Saïd Ramadan, le gendre du fondateur de la confrérie. Ce dernier ayant été responsable d’une émission à la radio publique pakistanaise, la CIA le plaça à Munich à Radio Free Europe/Radio Liberty. Il y anima une émission pour les musulmans soviétiques et rencontra dans ces locaux Stepan Bandera, leader de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), et son bras droit, Iaroslav Stetsko, l’ancien Premier ministre ukrainien nazi. Ce sont précisément les « bandéristes » (qualifiés d’« ukrainonazis » par le Kremlin, mais se dénommant eux-mêmes « nationalistes intégraux ») qui réalisèrent le coup d’État (« EuroMaïdan ») de 2014 contre le président ukrainien élu Viktor Ianoukovytch.

• Dans les années 1970, le milliardaire saoudien Oussama Ben laden participa aux réunions de la Ligue anti-communiste mondiale de Tchang Kaï-Chek etde … Iaroslav Stetsko [5]. Oussama ben Laden était membre de la Confrérie et avait été formé par le frère de Sayyid Qutb, le stratège de la Confrérie et le théoricien du jihad. C’est dans ce cadre qu’il fut choisi par les Etats-Unis pour devenir le chef des moudjahidines en Afghanistan contre les Soviétiques.

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Trump 911

VoltairenetDonald Trump rouvre le dossier des attentats du 11 septembre 2001

Voltairenet - 27 jan 2024

Lors d’un meeting électoral à Laconia (New Hampshire), le candidat à la présidentielle états-unienne, Donald Trump, a rappelé qu’il n’y avait jamais eu d’attaque étrangère le 11 septembre 2001, ainsi qu’il l’avait dit le jour même sur la chaine de télévision New York One.

   

Il a rappelé que cette mise en scène sanglante avait causé non seulement 3 000 victimes aux États-Unis, mais surtout servi de prétexte pour le massacre de millions d’innocents au Moyen-Orient élargi.

Thierry Meyssan a été le premier au monde a expliquer, sur Voltairenet.org, que la narration officielle des événements du 11-Septembre n’avait aucun rapport avec la réalité. Puis il a publié un best-seller mondial, L’Effroyable imposture, pour analyser les conséquences de ce mensonge : d’abord l’installation d’un système de surveillance de masse aux Etats-Unis et dans tout l’Occident (confirmé par Edward Snowden), puis l’extension de l’impérialisme au Moyen-Orient élargi (confirmé par Julian Assange). En 2005, Thierry Meyssan a organisé un colloque à Bruxelles avec 150 personnalités du monde entier pour élaborer une réponse aux straussiens et autres néo-conservateurs. Un des avocats de Donald Trump (qui n’était pas encore entré en politique) y participait.

Depuis, deux interventions officielles ont contredit la version bushienne des événements :
Le FBI a établi que le témoignage de l’avocat général des États-Unis, Theodore Olson, selon lequel il avait discuté avec son épouse à bord du vol AA 77 avant qu’il ne s’écrase sur le Pentagone, était un faux.
Un officier du Bureau des commissions militaires, Daniel Canestraro, a déposé que deux des prétendus pirates de l’air étaient des agents de la CIA.

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refus de l'état major de couvrir les massacres à Gaza

Le Media en 4-4-2Historique : L’état-major militaire français refuse de couvrir le massacre à Gaza

Le Media en 4-4-2 - 17 jan 2024

Historique : L’état-major militaire français refuse de couvrir le massacre à Gaza par Israël en participant à une opération au Yémen.

   

Alors que le Yémen a ébranlé les bases du commerce international en mer Rouge par le biais d'attaques ciblées contre des navires israéliens, ceux faisant escalade en Israël, et même contre des navires de nations soutenant le massacre à Gaza. Pourtant, un événement historique qui est passé totalement inaperçu s'est déroulé sous nos yeux.

Cette analyse approfondie par Thierry Meyssan, réalisée au cours d’une interview, fait le point sur la situation à Gaza et explore la réaction surprenante de l’état-major du ministère des Armées français qui devient officiellement antisioniste.

Le refus historique de l’état-major

Stupéfaction et désapprobation ont secoué les cercles militaires français lorsque l’état-major du ministère des Armées a catégoriquement refusé de participer à l’opération « Gardien de la prospérité » contre le Yémen. Cette action, légalement permise par une clause post-guerre d’Algérie, soulève des questions importantes. Ce refus est simplement présenté comme un exercice du droit des militaires sans être remis en question.

« Jamais auparavant, l’état-major militaire français n’avait refusé de participer à une opération. C’est un moment décisif qui dévoile un désaccord profond envers la politique étrangère actuelle. »

Thierry Meyssan

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censure Gaza

VoltairenetComment Netanyahu falsifie l’actualité

Voltairenet - 22 nov 2023

Nous pensons être correctement informés en Occident de ce qui se passe à Gaza. Il n’en est rien. Les images que nous voyons sont sélectionnées. Les commentaires que nous entendons ne nous permettent pas de les comprendre. Ils nous induisent volontairement en erreur.

   

Toute opinion dissidente est censurée.

Comme toutes les guerres, celle opposant l’État d’Israël à la population palestinienne fait l’objet d’un combat médiatique. La Résistance palestinienne n’a pas besoin de raconter l’injustice contre laquelle elle se bat : il suffit de regarder pour constater. Elle vise plutôt à magnifier telle ou telle de ses composantes. Israël doit, par contre, convaincre de sa bonne foi, ce qui après trois quarts de siècle de violation du Droit international n’est pas une mince affaire.
Avant l’attaque

Depuis l’attaque de la Résistance palestinienne, le 7 octobre 2023, Israël déploie donc tous ses services pour nous faire croire que cette attaque est une opération des jihadistes du Hamas ; et qu’il ignorait tout de sa préparation.

Or, cette attaque a été conduite par l’ensemble des factions palestiniennes, à l’exception du Fatah. Le Hamas se définissait jusqu’il y a peu comme la « Branche palestinienne de la Confrérie des Frères musulmans », ainsi qu’indiqué sur tous ses documents. À ce titre, il a combattu contre les laïques du Fatah de Yasser Arafat et du FPLP de George Habache, puis contre ceux de la République arabe syrienne du président Bachar el-Assad. Tous, à ses yeux, n’étaient que des « ennemis de Dieu ». Le Hamas était financé par Israël et, en Syrie, ses combattants étaient encadrés par des officiers du Mossad et de l’Otan. Cependant, après l’échec de la Confrérie en Égypte et leur défaite en Syrie, le Hamas s’est divisé entre une partie fidèle aux Frères musulmans, conduite par Khaled Mechaal et poursuivant toujours l’instauration d’un Califat mondial, et une autre qui s’est recentrée sur la libération de la Palestine. Cette seconde tendance, à l’initiative de l’Iran, a renoué avec la Syrie jusqu’à ce que son leader, Khalil Hayya, soit reçu, à Damas, par le président Bachar el-Assad. Elle a également renoué avec le Hezbollah libanais, jusqu’à participer, à Beyrouth, à des réunions avec lui et les autres composantes de la Résistance palestinienne.

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ONU New-York

VoltairenetThierry Meyssan : Quel ordre international ?

Voltairenet - 10 nov 2023

Nous reproduisons le texte de l’intervention de Thierry Meyssan à Magdebourg (Allemagne), lors de la conférence organisée par le magazine Compact, « Amitié avec la Russie » , le 4 novembre 2023.

   

Il y explique ce qui constitue, selon lui, la différence fondamentale entre les deux conceptions de l’ordre du monde qui s’affrontent aujourd’hui du Donbass à Gaza : celle du bloc occidental et celle à laquelle se réfère le reste du monde. Il ne s’agit pas de savoir si cet ordre doit être dominé par une puissance (unipolaire) ou par un groupe de puissances (multipolaire), mais s’il doit être, ou non, respectueux de la souveraineté de chacun. L’auteur s’appuie sur l’histoire du Droit international, tel que le Tsar Nicolas II et le Prix Nobel de la Paix Léon Bourgeois l’ont conçu.

Nous avons vu les crimes de l’Otan, mais pourquoi affirmer notre amitié avec la Russie ? N’y a-t-il pas un risque de voir celle-ci se comporter demain comme l’Otan aujourd’hui ? N’allons-nous pas substituer un esclavage à un autre ?

Pour répondre à cette question, je m’appuierais sur mon expérience successive de conseiller de cinq chefs d’État. Partout, les diplomates russes m’ont dit : vous faites fausse route : vous vous engagez à éteindre un incendie ici, alors qu’un autre a débuté ailleurs. Le problème est plus profond et vaste.
Je voudrais donc vous décrire la différence entre un ordre mondial fondé sur des règles et un autre basé sur le Droit international. Il ne s’agit pas d’une histoire linéaire, mais d’un combat entre deux conceptions du monde ; un combat qu’il nous appartient de poursuivre.

Au XVII° siècle, les Traités de Westphalie ont posé le principe de la souveraineté des États. Chacun est égal aux autres et nul ne peut s’ingérer dans les affaires intérieures des autres. Ce sont ces Traités qui ont régi, durant des siècles, aussi bien les relations entre les actuels Länders que celles entre les États européens. Ils ont été réaffirmés par le Congrès de Vienne, en 1815, lors de la défaite de Napoléon Ier.

À la veille de la Première Guerre mondiale, le Tsar Nicolas II convoqua deux Conférences internationales de la Paix (1899 et 1907), à La Haye, afin de « rechercher des moyens les plus efficaces d’assurer à tous les peuples les bienfaits d’une paix réelle et durable ». Il les prépara avec le pape Benoît XV sur la base du droit canon et non pas sur le droit du plus fort. 27 États en signèrent les travaux finaux, après deux mois de délibérations. Le président du Parti [républicain] radical français, Léon Bourgeois, y présenta sa réflexion sur la dépendance réciproque des États et sur l’intérêt qu’ils ont à s’unir malgré leurs rivalités.
Sous l’impulsion de Léon Bourgeois, la Conférence créa une Cour internationale d’arbitrage chargée de régler des conflits par la voie juridique plutôt que par la guerre. Selon Bourgeois, les États n’accepteront de se désarmer que lorsqu’ils auront d’autres garanties de sécurité. Le texte final institue la notion de « devoir des États à éviter la guerre »… en recourant à l’arbitrage.

Sous l’impulsion d’un ministre du Tsar, Frédéric Fromhold de Martens, la Conférence convint que, durant un conflit armé, les populations et les belligérants doivent rester sous la protection des principes qui résultent « des usages établis entre nations civilisées, des lois de l’humanité et des exigences de la conscience publique ». Bref les signataires s’engageaient à ne plus se comporter en barbares.
Ce système ne fonctionne qu’entre États civilisés qui honorent leur signature et rendent des comptes à leur opinion publique. Il échoua, en 1914, parce que les États avaient perdu leur souveraineté en concluant des traités de Défense leur imposant d’entrer en guerre de manière automatique dans certaines circonstances qu’ils ne pouvaient apprécier eux-mêmes.

Les idées de Léon Bourgeois firent leur chemin, mais rencontrèrent des oppositions, dont celle de son rival au sein du Parti radical, Georges Clemenceau. Ce dernier ne croyait pas que les opinions publiques puissent empêcher des guerres. Les Anglo-Saxons, le président des États-Unis, Woodrow Wilson, et le Premier ministre britannique, Lloyd George, ne le croyaient pas non plus. Les trois hommes substituèrent la Force des vainqueurs au Droit international balbutiant à l’issue de la Première Guerre mondiale. Ils se partagèrent le monde et les restes des empires austro-hongrois, allemand, et ottoman. Ils rejetèrent l’entière responsabilité des massacres sur la seule Allemagne, niant les leurs. Ils lui imposèrent un désarmement sans garanties. Pour prévenir l’émergence d’un rival de l’Empire britannique en Europe, les Anglo-Saxons commencèrent à dresser l’Allemagne contre l’URSS et obtinrent le silence de la France en l’assurant qu’elle pourrait piller le II° Reich vaincu. D’une certaine manière, comme l’a dit le premier président de la République fédérale, Theodor Heuss, ils ont organisé les conditions du développement du nazisme.
Comme ils en étaient convenus entre eux, les trois hommes remodelèrent le monde à leur image (les 14 points de Wilson, les accords Sykes-Picot, la déclaration Balfour). Ils créèrent le foyer juif de Palestine, disséquèrent l’Afrique et l’Asie et tentèrent de réduire la Turquie à sa portion congrue. Ils organisèrent tous les désordres actuels du Moyen-Orient.

C’est pourtant sur la base des idées de feu Nicolas II et de Léon Bourgeois que la Société des Nations (SDN) fut instituée après la Première Guerre mondiale, sans la participation des États-Unis qui refusaient ainsi officiellement toute idée de Droit international. Cependant, la SDN échoua aussi. Non pas parce que les États-Unis refusèrent d’en faire partie, comme on le dit. C’était leur droit. Mais d’abord parce qu’elle fut incapable de rétablir une stricte égalité entre les États, le Royaume-Uni s’opposant à considérer égaux les peuples colonisés. Ensuite parce qu’elle ne disposa pas d’armée commune. Et enfin parce que les nazis massacrèrent leurs opposants, détruisant l’opinion publique allemande, violèrent la signature de Berlin et n’hésitèrent pas à se comporter en barbares.

Dès la Charte de l’Atlantique, en 1942, le nouveau président états-unien Franklin Roosevelt, et le nouveau Premier ministre britannique, Winston Churchill, se fixèrent comme objectif commun d’instaurer un gouvernement mondial à l’issue du conflit. Les Anglo-Saxons, qui s’imaginaient pouvoir gouverner le monde, ne furent pas pour autant d’accord entre eux sur la manière d’y procéder. Washington ne souhaitait pas que Londres se mêle de ses affaires en Amérique latine, tandis que Londres n’entendait pas partager l’hégémonie de l’Empire sur lequel « le soleil ne se couchait jamais ». Les Anglo-Saxons signèrent quantité de traités durant la Guerre avec les gouvernements alliés, notamment ceux, en exil, qu’ils hébergeaient à Londres.

Au demeurant, les Anglo-Saxons ne parvinrent pas à vaincre le III° Reich, ce furent les Soviétiques qui le renversèrent et prirent Berlin. Joseph Staline, le premier secrétaire du PCUS, était opposé à l’idée d’un gouvernement mondial, qui plus est anglo-saxon. Il souhaitait juste un organisme capable de prévenir de futurs conflits. Quoi qu’il en soit, ce sont les conceptions russes qui ont accouchées du système : celui de la Charte des Nations unies, lors de la conférence de San Francisco.

Dans l’esprit des conférences de la Haye, tous les États membres de l’Onu sont égaux. L’Organisation comprend un tribunal interne, la Cour internationale de Justice, chargé de régler les conflits qui surgissent entre ses membres. Cependant, compte tenu des expériences précédentes, les cinq puissances victorieuses disposent d’un siège permanent au Conseil de sécurité avec un veto. Vu qu’il n’y avait aucune confiance entre eux (les Anglo-Saxons avaient envisagé de poursuivre la guerre avec les troupes allemandes restantes contre l’URSS) et que l’on ignorait comment se comporterait l’Assemblée générale, les différents vainqueurs voulaient s’assurer que l’Onu ne se retourne pas contre eux (les États-Unis avaient commis d’effroyables crimes de guerres en lançant deux bombes atomiques contre des civils, alors que le Japon… préparait sa reddition aux Soviétiques). Mais les grandes puissances ne comprenaient pas du tout le veto de la même manière. Pour les uns, c’était un droit de censurer les décisions des autres, pour d’autres, c’était l’obligation de prendre les décisions à l’unanimité des vainqueurs.

Sauf que dès le début, les Anglo-Saxons n’ont pas joué le jeu : un État israélien s’est auto-proclamé (14 mai 1948) avant que l’on ait convenu de ses frontières, puis l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies qui devait veiller à la création d’un État palestinien, le comte Folke Bernadotte, fut assassiné par des suprémacistes juifs, sous le commandement d’Yitzhak Shamir. En outre, le siège du Conseil de sécurité dévolu à la Chine, dans le contexte de la guerre civile chinoise finissante, a été donné au Kuomintang de Tchang Kaï-chek et non pas à Beijing. Les Anglo-Saxons proclamèrent l’indépendance de leur zone d’occupation coréenne sous le nom de « République de Corée » (15 août 1948), créèrent l’Otan (4 avril 1949), puis proclamèrent l’indépendance de leur zone d’occupation allemande sous le nom d’« Allemagne fédérale » (23 mai 1949).

Considérant qu’on l’avait bernée, l’URSS claqua la porte (politique du « siège vide »). Le Géorgien Joseph Staline avait cru, à tort, que le veto n’était pas un droit de censure, mais une condition d’unanimité des vainqueurs. Il pensait bloquer l’organisation en la boycottant.
Les Anglo-Saxons interprétèrent le texte de la Charte qu’ils avaient rédigé et profitèrent de l’absence des Soviétiques pour poser des « casques bleus » sur la tête de leurs soldats et ont livré une guerre aux Coréens du Nord (25 juin 1950) au « nom de la communauté internationale » (sic). En définitive, le 1er août 1950, les Soviétiques revinrent à l’Onu, après 6 mois et demi d’absence.

Si le Traité de l’Atlantique Nord est légal, le règlement intérieur de l’Otan viole la Charte des Nations unies. Il place les armées alliées sous le commandement des Anglo-Saxons. Son commandant-en-chef, le SACEUR, est obligatoirement un officier états-unien. Selon son premier secrétaire général, Lord Ismay, le véritable objectif de l’Alliance n’est ni de préserver la paix, ni de lutter contre les Soviétiques, mais de « Garder les Américains à l’intérieur, les Russes à l’extérieur et les Allemands sous tutelle ». Bref, c’est le bras armé du gouvernement mondial que Roosevelt et Churchill voulaient créer. C’est en application de ce but que le président Joe Biden a ordonné le sabotage du gazoduc Nord Stream qui reliait la Russie à l’Allemagne.

À la Libération, le MI6 et l’OPC (c’est-à-dire la future CIA) ont secrètement installé un réseau stay-behind en Allemagne. Ils y ont placé des milliers de responsables nazis qu’ils ont aidés à échapper à la Justice. Klaus Barbie, qui tortura le coordinateur de la Résistance française Jean Moulin, devint le premier commandant de cette armée de l’ombre. Puis ce réseau fut incorporé au sein de l’Otan où il fut largement réduit. Il fut alors utilisé par les Anglo-Saxons pour s’ingérer dans la vie politique de leurs prétendus alliés, en réalité de leurs vassaux.

Les anciens collaborateurs de Joseph Goebbels créèrent la Volksbund für Frieden und Freiheit. Ils persécutèrent les communistes allemands avec l’aide des États-Unis. Plus tard les agents stay-behind de l’Otan purent manipuler l’extrême-gauche pour la rendre détestable. C’est par exemple le cas de la bande à Bader. Mais comme ces hommes furent arrêtés, le stay-behind vint les assassiner en prison, avant qu’ils ne soient jugés et parlent. En 1992, le Danemark, a espionné la chancelière Angela Merkel sur instruction de l’Otan, comme en 2022, la Norvège, autre membre de l’Otan, a aidé les États-Unis à saboter Nord Stream…

Revenons au Droit international, progressivement les choses sont rentrées dans l’ordre jusqu’à ce que l’Ukrainien Léonid Brejnev fasse, en Europe centrale, en 1968 lors du printemps de Prague, ce que les Anglo-Saxons faisaient partout ailleurs : il interdit aux États alliés de l’URSS de choisir un autre modèle économique que le sein.

C’est à la dissolution de l’URSS que les choses commencèrent à empirer. Le sous-secrétaire à la Défense US, Paul Wolfowitz, élabora une doctrine selon laquelle, pour rester les maîtres du monde, les États-Unis devaient tout faire pour prévenir l’émergence d’un nouveau rival, à commencer par l’Union européenne. C’est en application de cette idée que le secrétaire d’État James Baker imposa l’élargissement de l’Union européenne à tous les anciens États du Pacte de Varsovie et de l’URSS. En se développant ainsi, l’Union se privait de la possibilité de devenir une entité politique. C’est toujours en application de cette doctrine que le Traité de Maastricht a placé l’UE sous la protection de l’Otan. Et c’est encore en application de cette doctrine que l’Allemagne et la France paient et arment l’Ukraine.

Vint alors le professeur tchéco-US Josef Korbel. Il proposa aux Anglo-Saxons de dominer le monde en réécrivant les Traités internationaux. Il suffisait selon lui de substituer le droit anglo-saxon, fondé sur la coutume, à la rationalité du droit romain. De la sorte, tous les Traités donneraient à long terme l’avantage aux puissances dominantes : les États-Unis et le Royaume-Uni, liés par une « relation spéciale », selon les mots de Winston Churchill. La fille du professeur Korbel, la démocrate Madeleine Albright devint ambassadrice à l’Onu, puis secrétaire d’État. Puis, lorsque la Maison-Blanche passa aux mains des Républicains, la fille adoptive du professeur Korbel, Condoleeza Rice, lui succéda en tant que conseillère nationale de Sécurité, puis secrétaire d’État. Pendant deux décennies, les deux « sœurs » ont patiemment réécrit les principaux textes internationaux, prétendument pour les moderniser, en fait pour en changer l’esprit.

Aujourd’hui, les Institutions internationales fonctionnent selon des règles édictées par les Anglo-Saxons, basées sur les précédentes violations du Droit international. Ce droit n’est écrit dans aucun code, puisqu’il s’agit d’une interprétation de la coutume par la puissance dominante. Tous les jours, nous substituons des règles injustes au Droit international et nous violons notre propre signature.

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Le mensonge de Zelensky

VoltairenetLe mensonge Zelensky touche à sa fin

Voltairenet - 27 sep 2023

Le voyage du président Volodymyr Zelensky aux États-Unis a levé les dernières ambiguïtés à son sujet. Chacun s’interrogeait sur sa stratégie. Il ne semble pas chercher à défendre les siens, car il mobilise tous ses hommes et les envoie mourir sur le front sans espoir de victoire.

   

Désormais il apparaît comme n’hésitant pas à mentir, à tricher, et tentant par tous les moyens d’expulser certains États des organisations intergouvernementales.

Comment ne pas faire le parallèle avec Stepan Bandera qui massacra par milliers ses propres compatriotes dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, c’est-à-dire quand la défaite du Reich ne faisait aucun doute ?

Le temps d’un soutien inconditionnel est fini. Comme tous leurs homologues occidentaux, les parlementaires états-uniens ont réalisé que :
- les munitions manquent et l’industrie d’armement occidentale ne peut pas rivaliser, ni à court, ni à moyen terme, avec celle de la Russie ;
- la rébellion du propriétaire du Groupe Wagner, Evgueni Prigojine, contre le Kremlin a échoué ;
- la contre-offensive ukrainienne est extrêmement meurtrière, plus d’un millier de morts par jour depuis deux semaines, sans remporter de succès significatifs.

Beaucoup souhaiteraient donc négocier une sortie de crise ou, tout au moins, cesser de dépenser des sommes astronomiques pour rien. Des républicains ont écrit à l’administration Biden pour lui demander un compte rendu précis de l’usage qui a été fait des fonds déjà versés. Dans l’attente d’une réponse, ils ne voteront pas un dollar de plus. Le Pentagone imagine donc des moyens pour détourner du matériel et poursuivre l’engagement US aux côtés de l’Ukraine. Il se masque derrière le possible blocage du budget de l’État fédéral en cas de désaccord de fond entre le Capitole et la Maison-Blanche.

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Thierry Meyssan - tentatives d'assassinat

Le Media en 4-4-2Récit des tentatives d’assassinat contre Thierry Meyssan

Le Media en 4-4-2 - 11 août 2023

L’Occident a tenté de faire taire, par tous les moyens à sa disposition, ceux de ses citoyens qui ont révélé sa véritable politique depuis le 11 septembre 2001 et se sont dressés contre elle.

   

Thierry Meyssan raconte les diverses tentatives d’assassinat auxquelles il a échappé. La réalité dépasse la fiction…

En 2002, je publiais L’Effroyable imposture, un ouvrage de sciences politiques qui dénonçait la version officielle des attentats de New York, de Washington et de Pennsylvanie, et anticipait la nouvelle politique US : une surveillance généralisée des citoyens et la domination du Moyen-Orient élargi. Après un article du New York Times qui s’étonnait de mon impact en France, le département US de la Défense chargeait le Mossad israélien de m’éliminer.

Chirac offre une protection contre le Mossad

Le président Jacques Chirac, qui avait demandé à ses propres services de Renseignement de vérifier ma thèse, prit alors ma défense. Lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre Ariel Sharon, il l’informa que toute action contre moi, non seulement en France, mais sur tout le territoire de l’Union européenne, serait interprétée comme un acte hostile contre la France. Il chargea également un de ses collaborateurs de veiller sur moi et d’informer les États non-européens qui m’inviteraient de leur responsabilité pour assurer ma sécurité. Effectivement, dans tous les pays où je fus invité, on me fournit une escorte armée.

Sarkozy obéit à la CI

Cependant, en 2007, le président Chirac fut remplacé par Nicolas Sarkozy. Selon le haut fonctionnaire que Jacques Chirac avait chargé de ma sécurité, le nouveau président accepta à la demande de Washington d’ordonner à la DGSE de m’éliminer. Ainsi prévenu, je faisais ma valise sans attendre et je m’exilais. Deux jours plus tard, j’arrivais à Damas où l’on m’accorda la protection de l’État.

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Académie des sciences de Russie

VoltairenetLe réchauffement climatique et l’affrontement de l’Occident contre reste du monde

Voltairenet - 10 juin 2023

La théorie de la cause anthropique du réchauffement climatique sera bientôt au centre de l’affrontement entre l’Occident et la Russie.

   

Si personne ne conteste que certaines parties du monde se réchauffent, il n’y a pas pour le moment d’explication alternative à ce phénomène. Mais des scientifiques de renom en présenteront une autre à la COP-28 de Dubaï. Il se trouve que ce sont des membres de l’Académie des Sciences de Russie.

La théorie selon laquelle le réchauffement climatique serait observable sur l’ensemble de la planète et qu’elle serait provoquée par l’activité humaine a été popularisée par le Groupe intergouvernemental d’étude sur l’évolution du climat (GIEC) ; une commission des Nations unies.

Je n’ai aucune compétence en matière climatique et je ne me permets pas de juger si cette théorie est vraie ou fausse, mais je suis un expert en politique internationale et je peux évaluer le travail de cette commission des Nations unies.

Il y a une dizaine d’années, j’avais écrit que, comme son nom l’indique, le GIEC n’est absolument pas une académie savante, mais un groupe intergouvernemental. Ses conclusions ne sont donc pas le fruit d’une démarche scientifique, mais d’un débat politique.

Le GIEC a été créé à l’initiative du Premier ministre britannique, Margareth Thatcher, afin de soutenir son combat contre les syndicats de mineurs. Sans surprise, il a conclu que l’usage du charbon est mauvais pour l’environnement, tandis que le nucléaire est souhaitable. Ce n’est pas un théorème scientifique, mais une prise de position politique.

En outre, j’ai fait remarquer que la création des droits d’émission de gaz à effet de serre n’est pas une initiative intergouvernementale, mais une idée de la Joyce Foundation, mise en œuvre par la Climate Exchange Ldt. Chaque État rédige sa propre législation en la matière. Il reçoit une certaine quantité de droits d’émission qu’il répartit comme il l’entend à des entreprises. Celles qui ne les utilisent que partiellement peuvent revendre les droits non utilisés sur une Bourse spécialisée à Chicago.

Les statuts de cette Bourse ont été rédigés par un juriste de Joyce Foundation alors inconnu, un certain Barack Obama (futur président des États-Unis). L’appel aux investisseurs pour le lancement de cette Bourse a été organisé par Al Gore (futur vice-président des États-Unis), et par David Blood (ancien directeur de la banque Goldman Sachs). On peut considérer ces gens comme des militants écologistes de bonne foi ou comme des escrocs de haut vol, c’est une affaire de point de vue.

Avec le temps, ce dispositif politique s’est paré d’un vernis scientifique et de bonnes intentions de sorte qu’il est devenu difficile de le questionner. Il existe pourtant une théorie scientifique alternative pour expliquer le réchauffement climatique. Elle a été énoncée par le géophysicien croate Milutin Milanković durant l’entre-deux-guerres.

L’orbite de la Terre varie selon trois cycles naturels : son excentricité, son obliquité et la précession des équinoxes. Chacune de ces variations suit un cycle, entre 20 000 et 100 000 ans, parfaitement calculable. Ces trois variations combinées influent sur l’insolation de la Terre et donc sur son climat. Cette théorie a été confirmée, en 1976, par l’étude des carottes glaciaires lors du forage de Vostok (Antarctique). Mais elle n’explique pas tout.

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Qui est Imran Khan ?

VoltairenetImran Khan et l’indépendance du Pakistan

Voltairenet - 16 mai 2023

Le Pakistan n’a jamais été indépendant. Il est toujours resté un jouet dans les mains du Royaume-Uni et des États-Unis.

   

Durant la guerre occidentale contre le régime communiste afghan, il est devenu une base arrière des moujahidines et des combattants arabes de Ben Laden. Cependant, depuis une décennie, un champion de cricket pas comme les autres tente de le libérer, de faire la paix avec l’Inde et de créer des services sociaux : Imran Khan.

La population pakistanaise se lève contre son armée et contre son personnel politique. Partout, des manifestations se forment pour soutenir l’ancien Premier ministre, Imran Khan, tout juste libéré, mais faisant l’objet d’une centaine de procédures judiciaires.

Qui est Imran Khan ?

Imran Khan est issu d’une illustre famille pachtoune. Il descend par son père d’un général indien et gouverneur du Pendjab, et par sa mère d’un maître soufi inventeur de l’alphabet pachto. Il a suivi des études à Lahore, puis en Angleterre à Oxford. Il parle le saraiki, l’ourdou, le pachto et l’anglais. C’est est joueur de cricket, le sport le plus important au Pakistan. Il fut capitaine de l’équipe nationale en 1992 et parvint à lui faire gagner la coupe du monde. Durant les années 1992-96, il se consacre exclusivement à des activités philanthropiques, ouvrant avec l’argent de sa famille un hôpital pour cancéreux et une université. En 1996, il entre en politique et crée le Mouvement du Pakistan pour la justice (PTI). Il obtient un siège à l’Assemblée nationale, en 2018, mais est le seul élu de sa formation.

Imran Khan n’est pas un politicien comme les autres. Il se reconnaît dans la démarche de Mohamed Iqbal (1877-1938), le père spirituel du Pakistan. Il entendait rompre avec l’immobilisme religieux de l’islam et entreprendre un effort d’interprétation, mais il restait prisonnier d’une vision communautaire et juridique de l’islam. Imran Kahn ne trouve sa voie qu’en découvrant le philosophe et sociologue iranien Ali Shariati, ami de Jean-Paul Sartre et de Frantz Fanon. Inconnu en Occident, Shariati proposait à ses élèves d’évaluer les préceptes de l’islam en les appliquant et de ne conserver que ceux qu’ils trouvaient utiles. Lui-même s’est livré à une réinterprétation de l’islam qui a fasciné les jeunes iraniens. Il s’est élevé contre le régime du shah Reza Pahlevi et a apporté son soutien à l’ayatollah Rouhollah Khomeiny, alors en exil et considéré comme hérétique par tous les religieux iraniens unanimes. Il a été assassiné par la police secrète du shah, la sawak, en Angleterre, en 1977, juste avant le retour de Khomeiny dans son pays. De sorte que c’est lui qui a suscité la révolution iranienne, mais qu’il ne l’a jamais connue.

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Interview avec Thierry Meyssan

Studio OneThierry Meyssan : L'homme qui a secoué le monde avec ses théories controversées

Studio One - 30 avr 2023

Thierry Meyssan a répondu aux questions de Studio One. Cet entretien mêle des questions politiques et personnelles.

   

Thierry Meyssan est un écrivain, journaliste et analyste politique controversé, connu pour ses théories du complot et sa critique des politiques étrangères américaines et occidentales.

Lors de cette interview Thierry Meyssan aborde des sujets comme la géopolitique, la politique internationale, l'histoire, la guerre, le terrorisme et les relations internationales. Il nous éclaire sur les événements mondiaux allant de la guerre en ex-Yougoslavie jusqu'au conflit entre l'Ukraine et la Russie.

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élections en Turquie

VoltairenetLa Türkiye face à l’Empire américain

Voltairenet - 27 avr 2023

À trois semaines de l’élection présidentielle turque, le débat se transforme.

   

De pour ou contre l’islamisme de Recep Tayyip Erdoğan, il devient pour ou contre l’alliance avec les États-Unis. Le président sortant est en train de regagner des points dans les sondages qui le pronostiquaient perdants. D’islamiste, il est devenu nationaliste. On ignore pour le moment si cela sera suffisant pour lui permettre de l’emporter, mais on doit s’attendre, s’il gagne, à ce qu’il retire la Türkiye de l’Otan.

Les sondages donnent le président Recep Tayyip Erdoğan perdant face au leader de l’opposition unie, Kemal Kılıçdaroğlu, lors de l’élection présidentielle turque du 14 mai 2023. Ce possible revirement intérieur conduit le président sortant à radicaliser sa position en matière internationale. Jusqu’à présent, il apparaissait comme se situant à mi-chemin entre les États-Unis d’un côté et la Russie et la Chine de l’autre. Désormais, son parti politique le présente comme le sauveur de l’indépendance turque face aux sombres agissements de Washington. Par contraste, il présente son concurrent comme un suppôt des Yankees, ce qu’il n’est probablement pas à ce point.

Les États-Unis payent ainsi le prix des tentatives d’assassinat du président turc, et particulièrement celle qui conduisit au coup d’État raté du 15 juillet 2016, après qu’Ankara ait décidé de construire un gazoduc avec Moscou et lui ait même acheté des armes. En outre, il est reproché à Washington, à tort ou à raison, nul ne sait, d’avoir provoqué le récent séisme qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de Turcs. L’opinion publique partage donc un fort sentiment anti-américain dans un pays qui a beaucoup donné aux États-Unis depuis la guerre de Corée (l’armée turque y a gagné et livré une bataille décisive, sauvant les États-Unis du désastre) et beaucoup subit d’eux avec le drame kurde (la CIA a pris le contrôle du PKK et encouragé ses actions terroristes, tenant ainsi « un pistolet sur la tempe » d’Ankara).

L’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Flake, s’est permis de rendre ostensiblement visite au candidat Kemal Kılıçdaroğlu. Flake est un républicain de la vieille école, un ami de John McCain, issu comme lui d’Arizona dont ils étaient l’un des deux sénateurs. Il a hurlé contre l’entrisme de Donald Trump et a quitté le parti pour se rapprocher de Joe Biden qui l’a nommé ambassadeur. En se montrant avec Kılıçdaroğlu, il a cru bien faire et faire le Bien. Erreur : il a donné du grain à moudre à Erdoğan qui s’est empressé de déclarer : « L’ambassadeur de Joe Biden visite Kemal. Honte à vous, pensez avec votre tête. Vous êtes un ambassadeur. Votre interlocuteur est le président. Comment vous tiendrez-vous après cela et demanderez un rendez-vous avec le président ? Nos portes sont fermés pour lui, il ne peut plus entrer. Pourquoi ? Il a besoin de connaître sa place ».

Sur le même registre, le ministre de l’Intérieur et vice-président du parti présidentiel, Süleyman Soylu, a publiquement condamné l’ambassadeur des États-Unis, lors du tremblement de terre, lui disant de retirer ses « mains sales de la Turquie ». Tous les Turcs ont remarqué que les Occidentaux avaient retirés leurs ambassadeurs du pays dans les deux jours précédant la catastrophe, comme s’ils en avaient connaissance avant qu’elle n’advienne, et qu’ils ont tardé à envoyer des secours. Soylu a ajouté : « Chaque ambassadeur US se demande comment il peut nuire à la Turquie. Ce fut l’un des plus grands malheurs de la Turquie depuis des années. Ils rassemblent d’autres ambassadeurs et essaient de leur donner des conseils. Ils font de même en Europe de sorte que les ambassades US gouvernent l’Europe ».

Les Turcs, qui sont très nationalistes, approuvent. Mais le ministre n’en est pas moins toujours un mafieux et un islamiste, dénoncé publiquement par un autre parrain, Sedat Peker, aujourd’hui en fuite. Celui-ci a révélé dans une série de vidéos diffusées sur Internet que Süleyman Soylu et le fils du Premier ministre Binali Yıldırım ont eu recours à des soldats d’Al-Qaëda pour renverser les putschistes de 2016. Il leur a livré des armes via une compagnie militaire privée, la SADAT. Ce sont eux qui ont vaincu les soldats insurgés sur le pont du Bosphore.

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le déclin de l'empire américain

VoltairenetThierry Meyssan : Tous les empires sont mortels, l’« empire américain » aussi

Voltairenet - 24 avr 2023

La semaine dernière, je m’interrogeai sur la réalité de la rivalité entre les États-Unis et la Chine. Peut-être le « piège de Thucydide » n’est qu’un paravent qui masque la désintégration imminente de l’« empire américain ».

   

Dans le présent article, je résume son parcours que les Occidentaux n’ont pas compris, et j’invite à penser ce qui pourra advenir lorsqu’il aura disparu.

L’URSS s’est effondrée sur elle-même, non pas à partir de la guerre d’Afghanistan (1979-89), mais à partir de la catastrophe de Tchernobyl (26 avril 1986). Les Soviétiques se sont soudainement rendus compte que l’État ne maîtrisait plus rien. Les membres du Pacte de Varsovie, dont Léonid Brejnev avait fait des vassaux, se révoltèrent. Les Églises, les Jeunesses Communistes et les Gays d’Allemagne de l’Est firent tomber le Mur de Berlin [1]. Non seulement l’URSS ne réagit pas, mais elle abandonna ses alliés hors d’Europe, notamment Cuba. Le Premier secrétaire du parti, Mikhaïl Gorbatchev, se transforma de réformateur en liquidateur. L’URSS éclata, créant quantité de nouveaux États indépendants. Puis ce fut la descente aux enfers. Quelques « Nouveaux Russes » s’approprièrent les biens collectifs et se livrèrent une guerre à la mitraillette dans les rues de Moscou et de Saint-Petersbourg. La production s’effondra. Il devint difficile de trouver à manger dans de nombreuses régions russes. L’espérance de vie chuta brutalement d’une quinzaine d’années. La chute fut si brutale que personne n’aurait alors pensé que le pays se relèverait rapidement.

Simultanément, les États-Unis imaginent ce qu’ils pourraient faire sans rival. Le président George H. Bush Sr., s’exprimant devant le Congrès réuni au grand complet le 11 septembre 1990, lance l’idée d’un « Nouvel Ordre Mondial ». Il vient de mettre en scène une guerre dans le Golfe à laquelle presque tous les États du monde se joignent. Avant même la dissolution de l’URSS, les États-Unis sont devenus l’hyperpuissance que nul ne conteste [2]. Le straussien Paul Wolfowitz élabore une doctrine visant à prévenir l’émergence d’un nouveau compétiteur, qui prendrait la place de l’Union soviétique. Il désigne sans hésiter le projet politique de François Mitterrand et d’Helmut Köhl, l’Union européenne, comme l’ennemi à abattre. Celle-ci est viciée dès le départ avec l’obligation d’y faire adhérer tous les États du Pacte de Varsovie et de l’ex-URSS jusqu’à ce que ses institutions deviennent impraticables et l’inscription dans le Traité de Maastricht de la défense de l’UE par Washington.

Le Pentagone est si sûr de ne plus avoir d’adversaire à sa hauteur qu’il démobilise 1 millions d’hommes une fois l’Iraq écrasé. Les unités de recherche-développement des armées sont dissoutes. Le président Bush père croit que cette guerre est la dernière et qu’une ère de prospérité débute.

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