Liberté
Égalité
Fraternité

L’homme tripartite et le corps social

La grandeur de l’être humain est d’avoir été créé à l’image de Dieu. Comme Lui, il est trinitaire. En effet, tout le monde peut constater que l’individu pense, qu’il a des émotions et qu’il agit. Ces trois facultés peuvent être mises en correspondance avec trois parties de notre corps physique : la pensée avec la tête, le sentiment avec le torse, l’action avec les membres. L’être humain est tripartite. C’est un esprit en perpétuelle évolution qui a à sa disposition aujourd’hui les trois outils d’expression que sont la pensée, le sentiment et la volonté.

L’individu n’évolue pas seul sur terre, c’est un être social. Son défi est d’expérimenter les principes de liberté, d’égalité et de fraternité et de les associer de manière juste au corps social afin de s’épanouir et de se réaliser pour le plus grand bien des autres et de la Nature.

« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. »

John Stuart Mill

Pas une mince affaire n’est-ce pas ?

La devise : liberté – égalité – fraternité héritée de la Révolution française représente un Idéal à atteindre pour l’humanité. À l’époque, les trois concepts ne pouvaient pas encore être affectés à l’organisme social. En 1917, le comte Otto von Lerchenfeld demande au Dr Rudolf Steiner d’élaborer une solution de paix sociale. Steiner développe alors des perspectives pour une réorganisation sociale de la vie publique. Celles-ci sont communiquées à des personnalités politiques influentes en Allemagne (Kühlmann, Prince Max von Baden) et en Autriche (Empereur Karl). Mais des intérêts autres prennent le dessus, notamment par l’intermédiaire d’un militaire, Ludendorff, et le projet est contrecarré. La « tri-articulation sociale » est présentée une deuxième fois à la cour de Vienne par le comte Ludwig von Poltzer-Hoditz. Mais cette fois encore, ses détracteurs ressortent victorieux. Cela conduit à la Seconde Guerre mondiale.

À notre époque, un siècle plus tard, il est tout à fait possible de comprendre cette innovation amenée par Steiner et de l’introduire dans l’organisme social par le biais des citoyens eux-mêmes.

Le principe de liberté

Une société ne développe pleinement son potentiel que grâce à des individus libres de former, d’utiliser et de mettre à disposition leurs talents.

La liberté (et la vérité) est un principe directeur pour la pédagogie, y compris l’éducation et l’information (le journalisme), la science et la recherche, la médecine et la santé, l’art et la culture, la religion et la foi.

Elle intervient également dans la jurisprudence judiciaire et l’innovation économique individuelle.

La liberté a sa place dans la sphère de la vie de l’esprit.

crédit photo : Mathéo

Le génie de la Liberté - Paris Pastille
La Justice - Francfort

Le principe d’égalité

Toutes les personnes sont égales devant la loi. Les droits doivent être égaux pour tous, quelle que soit la classe de population ou de revenu à laquelle on appartient.

La politique se limite à la législation et à la sécurité intérieure et extérieure. Sinon, elle se tient à l’écart de la vie intellectuelle et économique.

Elle ne peut donc pas être instrumentalisée à leurs fins.

L’égalité a sa place dans la sphère de la vie juridique.

crédit photo : 123rf.com

Le principe de fraternité

L’économie a le sens de la satisfaction des besoins de la population. Le domaine de la production, du commerce et de la consommation doit être réalisé de manière à subvenir aux besoins de tous les habitants de la planète sans, par exemple, créer des carences artificielles pour augmenter les prix ou dominer le marché.

La recherche du profit est remplacée par un approvisionnement global, c’est-à-dire holistique et écologiquement constructif, qui tient compte des interrelations et des ressources finies de la planète.

La fraternité a sa place dans la sphère de la vie économique.

crédit photo : Thiébaut Frères

Marianne - Paris place de la République

« Permettre à ces trois membres de l’organisme social, vie juridique (égalité), vie économique (fraternité) et vie culturelle (liberté), de se gérer indépendamment tout en interagissant était, selon Rudolf Steiner, la seule façon de permettre aux idéaux de la Révolution de s’incarner réellement… La tripartition sociale n’est pas un programme politique, un système figé, mais une compréhension vivante des forces constituant l’organisme social. Elle ouvre sur des formes de société variées, selon les lieux et les cultures, car elle remet le pouvoir entre les mains des citoyens. De nombreuses idées lui sont liées, comme la démocratie directe, l’intégration de la nature dans la chaîne de création de valeur (agro-écologie), le revenu de base inconditionnel, les écoles et universités libres, la banque éthique, de nouvelles formes de propriété pour les moyens de production, les formes d’économies associatives, etc. Cette tripartition sociale existe déjà dans la réalité, mais elle est souvent étouffée par les anciennes conceptions et habitudes. Elle attend de pouvoir s’épanouir, pour que la liberté, l’égalité et la fraternité deviennent des réalités concrètes et qu’une prospérité plus humaine puisse voir le jour. »

Gérald Häfner – Aether.news

Nous vivons une époque où de grands changements sont possibles. Nous sommes appelés à devenir acteurs de notre futur, alors saisissons la liberté de rendre réelle l’impulsion de l’avenir imaginée par Rudolf Steiner cent ans plus tôt.