Léna Lazare, 24 ans, est l’une des porte-paroles de Youth for Climate. Elle est engagée dans la dynamique des « Soulèvements de la Terre » qui se mobilise notamment contre les mégabassines.
Reporterre — Face au gouvernement, le mouvement social et le mouvement écologiste semblent vivre une situation similaire : ils ne sont pas écoutés. Qu’en pensez-vous ?
Léna Lazare — Oui, c’est intéressant de faire le parallèle entre la lutte contre la réforme des retraites et celle pour le climat. Les mêmes méthodes sont utilisées par le gouvernement pour faire taire la contestation ou la contenir au maximum. Il l’ignore et essaye de lui retirer toute légitimité. Dès que le mouvement se durcit, les autorités sortent les matraques.
Ils nous traitent de « factieux » ou d’« écoterroristes », tentent de nous discréditer et nous criminalisent. À quelques jours d’écart, on a vécu une répression identique. Les manifestations à Paris contre la réforme des retraites place de la Concorde ont été interdites. Notre mobilisation antibassines aussi. Des zones rouges avec des arrêtés d’interdiction de circulation, en plus des arrêtés d’interdiction de manifestation, ont été décrétées. Il y a des amendes et des arrestations arbitraires. Le gouvernement veut nous faire peur.
Le Sénat français est-il à l’origine du mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre Vladimir Poutine ?
Le mandat d’arrêt contre le président de la Fédération de Russie émis par la CPI pour trafic d’enfants est-il la conséquence d’une demande de parlementaires français ? J’ai trouvé cette proposition de résolution européenne “dénonçant les transferts forcés massifs d’enfants ukrainiens” sur le site du Sénat, enregistrée par l’institution le 10 février dernier.
Un texte qui réclame notamment “à l’Union européenne et ses États membres de mettre en œuvre tous les moyens techniques et humains à leur disposition, en coopération avec les autorités ukrainiennes pour identifier, documenter et recenser tous les cas de transferts forcés et de déportation engagés par la Fédération de Russie depuis le début du conflit et d’identifier les responsables de ces actes afin d’engager des sanctions immédiates et d’ouvrir la voie à des poursuites judiciaires ultérieures”.
Etre propriétaire d’une passoire thermique en France, c’est mal ! C’est si mal que si la note du Diagnostic de Performance Énergétique de votre bien est classée F ou G, vous n’avez plus le droit de le louer sans l’avoir rénové auparavant.
Voilà comment on pourrait résumer très brièvement le dispositif concernant la location de la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 qui aura un impact assez conséquent. En effet, selon les résultats d’une étude engagée par la FNAIM fin 2022, il sortira gentiment mais sûrement 500 000 logements du secteur de la location.
Cette étude indiquait également que les propriétaires n’étaient pas réfractaires à cette mise aux normes. S’ils ne le font pas c’est majoritairement parce qu’ils n’ont pas le choix.
Ainsi, 93 % des répondants expliquent leur difficulté à faire les travaux à cause du coût, 60 % évoquent des problèmes techniques et enfin 40 % précisent que pour les lancer ils sont tributaires des décisions de copropriété et des délais que la collectivité leur impose.
Toujours est-il qu’il y aura en gros 500 000 logements de moins disponibles à la location, qui s’ajouteront aux trois millions déjà vacants, accentuant ainsi les difficultés de se loger.
Cette disposition française ne ciblait directement que les propriétaires bailleurs en impactant indirectement les propriétaires occupants puisque le prix de leurs biens s’est mis à dépendre de l’étiquette du DPE et donc à varier en fonction de celle-ci.
À l’ombre du tumulte de la réforme des retraites, et grâce à une procédure comme d’habitude extrêmement rapide, le gouvernement a réussi à faire accepter une des technologies les plus dangereuses jamais déployées. Pour cela, il a usé de stratégies, de mensonges et de récits fictifs, pour que jamais ne soient sérieusement et concrètement discutés le fonctionnement technique de ces outils et leurs conséquences politiques et juridiques en termes de surveillance de masse. Grâce à une majorité totalement désinvestie et au soutien total de l’extrême droite, la VSA a donc pu être légalisée sur la base de mensonges sapant toujours un peu plus le jeu démocratique.
Ici, des conteneurs dégueulent de déchets. Là, des sacs attendent bien alignés le long d’un immeuble. Ailleurs, un énorme amas s’étale jusque sur la rue. Partout, du plastique noir, vert, jaune, bleu ou rose… Les monceaux d’ordures qui font le siège des trottoirs parisiens depuis quinze jours ont parfois l’allure d’œuvres d’art à la gloire de notre surconsommation. De quoi déclencher une prise de conscience ?
« On n’a pas besoin de la situation actuelle pour prendre conscience qu’on consomme trop ! » tranche Florent, qui réside rue de la Bienfaisance, dans le 8e arrondissement de la capitale, à quelques encablures de l’Élysée. « Ces poubelles non ramassées, c’est hyper désagréable », grimace le jeune homme, visiblement impatient de revoir les éboueurs. « C’est sûr qu’on commande beaucoup en ligne, mais on essaie de limiter nos achats, d’acheter en local. Dans nos bureaux, on a mis en place le recyclage, etc. », énumère-t-il avant de filer à un « meeting ».
Une situation « extrêmement inquiétante » pour La Ligue des droits de l’Homme et les syndicats.
« Un retour à la doctrine de maintien de l’ordre de [l’ex-préfet] Didier Lallement, qui paraissait pourtant avoir été abandonnée par le pouvoir. » Patrick Baudouin, président de La Ligue des droits de l’Homme (LDH), s’alarme auprès de Reporterre d’un « climat extrêmement délétère et inquiétant » ces jours-ci en France. En cause : la répression du mouvement social contre la réforme des retraites. Alors que l’exécutif a utilisé le 49.3 le 16 mars afin de passer en force cette loi rejetée par 80 % des Français, les manifestations spontanées se multiplient dans le pays. Depuis, on ne compte plus les témoignages dénonçant des violences policières et autres interpellations abusives (dont parfois des journalistes).
Le 16 mars, 292 personnes qui manifestaient place de la Concorde, à Paris, ont par exemple été placées en garde à vue… pour finalement 283 classements sans suite. Le 20 mars, le syndicat de la magistrature a ainsi dénoncé « le détournement de la procédure pénale au profit du maintien de l’ordre ». Le 17 mars, comme l’a révélé Mediapart, quatre jeunes femmes ont déposé plainte à Nantes pour « violences sexuelles par dépositaire de l’autorité publique » alors qu’elles étaient nassées par la police, le 14 mars.
La banque de France lui reprochait son projet du « franc libre » et d’avoir « voulu frapper monnaie », projet qu’il avait lancé à l’été 2022. 4500 personnes avaient souscrit à cette monnaie non autorisée, pour un total de 1,3 million d’euros.
Deux jours après être sorti de la maison d’arrêt de Draguignan, Alexandre Juving-Brunet vient d’accorder une interview exclusive au magazine Nexus. Dans cet entretien d’une heure, l’homme – toujours sous contrôle judiciaire – défend notamment d’avoir cherché à « faire basculer l’État français ».
Comme vous le savez, vous qui lisez régulièrement ces chroniques, nous dansons sur un volcan financier depuis la crise des subprimes qui date en réalité de 2007, alors je ne suis pas franchement étonné de voir ce qu’il se passe.
Pourtant, dans la situation qui est la nôtre les autorités vous expliquent que « cela n’a rien à voir avec 2008 ». Et bien c’est faux. Comme à chaque crise, tout est créé et démarré de toutes pièces par les banques centrales quand elles décident de monter les taux d’intérêt massivement.
Jamais, jamais même dans le monde d’avant, les banques centrales n’ont augmenté les taux d’intérêt aussi fortement et aussi rapidement passant d’année de taux négatifs à des taux nominaux positifs officiellement effrayées par l’inflation.
Forcément, cela allait tout faire craquer. Le marché obligataire, les banques, le système financier mais, aussi, à terme, les dettes d’Etats puisqu’un pays comme la France avec ses 120 % de dettes sur PIB est en faillite virtuelle si nous devions payer 4 % de taux d’intérêt sur la totalité de notre dette, ce qui ferait globalement 6 % du PIB rien qu’en intérêt. Impossible. C’est encore pire que l’Italie.
« Désormais, c’est certain, on ne pourra pas remplir le lac avant l’été. » Perché sur le barrage de Montbel, soumis aux vents particulièrement soutenus dans la région, Xavier Rouja sait de quoi il parle. Responsable d’exploitation pour le Syndicat mixte départemental de l’eau et de l’assainissement de l’Ariège (SMDEA), il travaille ici depuis plus de vingt ans. En haut de cette infrastructure, construite en même temps que le lac dans les années 80, le constat est frappant tant le niveau de l’eau est au plus bas. « Cette année est exceptionnelle, c’est le troisième hiver le plus sec jamais enregistré », explique-t-il.
Chaque année, ce lac artificiel se vide et se remplit. Cette réserve d’eau de 60 millions de mètres cubes est exclusivement alimentée par une dérivation de l’Hers-Vif, la rivière qui contourne le lac. Le réservoir de Montbel permet ainsi de stocker l’eau et de la relâcher pour répondre à différents besoins, principalement celui de soutenir les prélèvements des agriculteurs pour l’irrigation. C’est en effet une réserve d’eau pour plus de 500 irrigants et 13 000 hectares de cultures.
Selon un rapport de l’agence de presse française The Connexion, la CNIL affirme que la reconnaissance faciale rendra l’application de la carte de santé plus “sûre”. Cependant, la reconnaissance faciale sur l’application Carte Vitale ne sera utilisée que jusqu’à ce que la future carte nationale d’identité numérique du pays, France Identité, soit disponible.
France Identité remplacera ou complétera les cartes d’identité physiques traditionnelles.
La carte Vitale vise à remplacer les cartes de santé physiques. L’automne dernier, l’application a été testée dans plusieurs régions. Au cours de cet essai, les utilisateurs ont vérifié leur identité à l’aide de selfies.
Pour accéder aux services de santé, ils ont scanné leur carte de santé numérique à l’aide d’un QR code ou de la technologie NFC (communication en champ proche).
En plus d’approuver l’utilisation de la reconnaissance faciale dans la carte Vitale, la CNIL a également approuvé son déploiement à grande échelle. Le gouvernement prévoit de mettre l’application de santé à la disposition de tous les assurés sociaux vivant en France d’ici à la fin de 2025.
Ils mettent en péril l’emploi paysan et l’agriculture biologique. La France a perdu plus de 100 000 fermes en dix ans et 80 000 emplois agricoles, d’après le dernier recensement agricole datant de 2020.
En France, chaque année, de plus en plus de sociétés financiarisées font main basse sur des milliers d’hectares de cultures agricoles. Un accaparement qui progresse et qui inquiète les associations environnementales Terre de liens et Les Amis de la Terre. Car, qui dit agrandissement des terres, dit généralement destruction de l’emploi paysan et ralentissement des pratiques agroécologiques. Celles-ci détaillent le phénomène dans deux rapports publiés ce mardi 28 février, en marge du Salon de l’agriculture.
L’étude de Terre de liens dévoile des chiffres inédits sur l’état de la propriété des terres agricoles françaises, les derniers rapports sur le sujet remontant à 1982 et 1992. Alors qu’à l’époque, l’accaparement des terres était quasiment inexistant, le phénomène de concentration est aujourd’hui en pleine expansion. Pour l’analyser, l’association a agrégé les rares données disponibles. Deux conclusions s’en dégagent. La première est que quatre millions de petits propriétaires privés, dont la majorité ne sont pas des agriculteurs et ne connaissent pas le métier, se partagent 85 % des surfaces agricoles françaises. Le terrain qu’ils possèdent tourne en général autour des cinq hectares seulement.