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la démocratie spectacle

Réseau InternationalLa démocratie des spectateurs

Réseau International - 24 août 2024

Rainer Mausfeld - «La «démocratie représentative» est une construction créée dans l’intention de tenir la population à l’écart du pouvoir réel». – Extrait exclusif de «Die extreme Mitte» («L’extrême centre»).

   

Nous connaissons tous ce sentiment : maintenant, nous avons élu nos «représentants», mais nous n’avons pas de réelle influence sur les événements. «Ils» font ce qu’ils veulent, que nous applaudissions dans les gradins ou que nous émettions un «bouh» désapprobateur. À quoi sert alors la façade d’un gouvernement populaire ? Rainer Mausfeld considère la démocratie représentative comme un moyen de prévention des révolutions. Elle sert à faire avancer le processus de notre privation de droits quasiment avec notre consentement. La croix, que nous traçons le jour du vote, n’est donc pas un symbole du pouvoir du citoyen en tant que souverain d’une démocratie ; au contraire, l’acte de voter confie le pouvoir à des «représentants», de sorte que ce dernier s’éloigne aussitôt du peuple. L’histoire de la démocratie est aussi l’histoire de tentatives de plus en plus imaginatives pour empêcher les élites d’être influencées par une majorité supposée incompétente.

En transposant une conception précapitaliste de la liberté à des rapports de force capitalistes inédits, pour lesquels cette conception de la liberté était pour ainsi dire aveugle aux limites, le libéralisme a pu se transformer en «démocratie libérale», c’est-à-dire en une forme de démocratie qui exclut le domaine de l’économie du contrôle démocratique et libère ainsi le pouvoir capitaliste de tout contrôle et de toute limitation extra-économiques.

Ce faisant, l’idée directrice traditionnelle de la démocratie en tant que socialisation radicale de la domination est remplacée par une expression inédite de la démocratie qui raccourcit à l’extrême le concept initial et va à l’encontre des intentions qui lui étaient initialement associées, à savoir un garde-fou civilisationnel contre un pouvoir du plus fort. Plus encore :

«La caractéristique de l’approche de la démocratie libérale vis-à-vis de cette nouvelle sphère de pouvoir n’est pas de la contrôler, mais de la libérer».

La «démocratie libérale» est une démocratie extrêmement limitée, car l’influence du peuple est étroitement limitée par la Constitution et les domaines centraux de la société sont soustraits à toute volonté et organisation démocratiques.

Le libéralisme a redéfini le sens de la «démocratie» comme étant la garantie de «zones d’autonomie privée sans État» pour les citoyens propriétaires et la mise à disposition d’élections libres de représentants d’intérêts politiques issus d’un éventail d’élites prédéfini. Comme le fait remarquer l’historienne sociale Ellen Meiksins Wood, «la démocratie a été récupérée par le libéralisme».

Cette réduction, ce vidage et cette distorsion du concept de démocratie sous l’influence du libéralisme et du capitalisme ont été si profondément ancrés dans la pensée collective qu’aujourd’hui, le mot «démocratie» est presque exclusivement associé aux libertés civiles telles que la protection de la vie privée et de la propriété privée, la liberté d’expression, la liberté de la presse et de réunion, la protection et la reconnaissance des groupes sociaux particuliers, en particulier ceux qui font l’objet de discriminations, et ainsi de suite. Par conséquent, l’expression «démocratie libérale» apparaît aujourd’hui à la plupart presque comme un pléonasme, alors qu’elle est de facto une contradiction dans les termes.

Le mépris des masses – les élections dans le libéralisme

L’idée d’une souveraineté populaire est profondément étrangère au libéralisme, qui se caractérise depuis ses origines historiques par un profond mépris pour le peuple. L’élitisme et le darwinisme social sont inhérents au libéralisme.

«La souveraineté de l’individu libéral, marquée par l’idée de sélection et fondée sur l’élite, constitue donc en réalité une opposition à la «souveraineté du peuple» radicalement démocratique».

Cette position antidémocratique était déjà exprimée par John Stuart Mill (1806-1873), économiste national, réformateur social, partisan d’une éthique de l’utilité et l’un des penseurs libéraux les plus influents du XIXe siècle :

«Jamais un gouvernement n’a été ou n’a pu être élevé au-dessus de la médiocrité par une démocratie ou une aristocratie nombreuse, dans ses actions politiques ou dans les opinions, les qualités et l’état d’esprit qu’elles nourrissent, à moins que les nombreux gouvernants – comme ils l’ont toujours fait dans leurs meilleurs moments – ne se laissent guider par les conseils et l’influence d’un ou de quelques-uns plus doués et plus instruits».

Au sens du libéralisme, le citoyen est le propriétaire de biens, les non-propriétaires restant exclus des droits civiques. Seul celui qui est économiquement indépendant peut se permettre de porter un jugement indépendant. Seul le propriétaire dispose du loisir et de l’éducation nécessaires pour comprendre le contexte social, ce qui lui permet d’exercer des droits politiques. C’est pourquoi les premières constitutions libérales limitaient le droit de vote à ceux qui possédaient, ou plus précisément à l’homme blanc qui possédait. Par conséquent, le libéralisme favorisait le suffrage censitaire traditionnel, dans lequel le droit de vote, le poids électoral et l’accès aux fonctions politiques étaient liés à la possession de biens.

Le libéralisme européen du XIXe siècle se caractérisait également par une attitude hostile au suffrage universel.

Le libéralisme a toujours eu pour objectif de protéger une classe de personnes instruites et possédantes contre les exigences d’une politique déterminée par la «médiocrité du grand nombre».

Dans le libéralisme traditionnel, la propriété et l’éducation s’allient contre l’ennemi commun d’une démocratie égalitaire.

«En fait, le libéralisme a essentiellement servi les intérêts d’une classe de privilégiés néo-féodale».

Au cœur du libéralisme se trouvait donc toujours un ressentiment antidémocratique déterminé. Il a hérité de l’Antiquité la «misodemia», la haine de la démocratie, ainsi que le mépris des masses qui en découle, et l’a associée à un élitisme de l’éducation et de la propriété, qui cherchait à justifier les prétentions au pouvoir sur la base des performances individuelles. Avec le passage du féodalisme au capitalisme, les titres de domination traditionnels tels que l’ascendance, la richesse héritée ou les références à des constellations de domination de fait ont été de plus en plus remplacés par des titres de domination découlant de critères de «performances» individuelles. Cela a donné naissance à une nouvelle idéologie, la méritocratie, selon laquelle ceux qui ont acquis un mérite par des réalisations sont légitimés à exercer le pouvoir.

Dans le capitalisme, le mérite individuel consiste notamment à se procurer les moyens d’accumuler du capital. L’idéologie capitaliste de la «méritocratie» suggère que la position sociale de chacun est déterminée par le talent et le mérite et que, dans ce sens, la société est juste. Dans une démocratie libérale, selon l’idéologie méritocratique, chaque membre de la société occupe la position sociale qu’il mérite ; les riches ont mérité leur richesse et leur position sociale par leur talent et les pauvres sont pauvres à juste titre pour la même raison. L’idéologie méritocratique contribue à masquer le fait qu’il existe une relation sociale entre les deux.

Ce n’est qu’au XXe siècle que le mouvement ouvrier a imposé le suffrage universel et égal à grande échelle. Il existe une tension fondamentale avec l’idéologie méritocratique. Le libéralisme n’a pu accepter l’universalisation de sa conception particulariste de la liberté, adaptée aux besoins de la bourgeoisie, et donc le suffrage universel, que dans la mesure où il pouvait garantir, par d’autres mécanismes, que l’influence politique du peuple était maintenue dans des limites très étroites.

De tout temps, les élites au pouvoir ont eu tendance à compenser et à neutraliser en quelque sorte une perte de pouvoir résultant de conquêtes émancipatrices socialement acquises, en créant des mécanismes juridiques et institutionnels appropriés.

De l’Antiquité à nos jours, en passant par la naissance de la Constitution américaine, une telle régularité historique de la dynamique de stabilisation du pouvoir peut être mise en évidence. Elle est même constitutive du libéralisme. Pour stabiliser et étendre l’influence politique de la classe possédante, il a développé un large éventail de mécanismes abstraits et donc largement invisibles pour le public, qui vont entre autres du droit fiscal aux mécanismes constitutionnels en passant par la privatisation des médias.

La démocratie représentative comme prophylaxie de la révolution

Le principal mécanisme constitutionnel qui permet de limiter très efficacement l’influence politique du peuple est le concept de «démocratie représentative». Ce terme a été introduit pour la première fois en 1777 par Alexander Hamilton, l’un des pères de la Constitution américaine. Le principe de la représentation parlementaire visait à créer un mécanisme de rassemblement des volontés pour l’exercice du pouvoir social, en combinant deux objectifs.

D’une part, il s’agissait de satisfaire le besoin du peuple de se gouverner lui-même. Dans le même temps, un tel mécanisme de représentation était perçu, selon les termes de l’historienne sociale américaine Ellen Meiksins Wood, «comme un moyen de tenir le peuple à l’écart de la politique» et de «maintenir au pouvoir une oligarchie possédante avec le soutien de la masse de la population par le biais des élections». Cela nécessitait une «redéfinition de la démocratie» qui devait masquer la forme réelle d’une oligarchie électorale d’élite.

L’objectif stratégique d’une telle redéfinition était en fait évident dès le départ. Par exemple, dès 1786, le juriste de Halle Christian Daniel Voss (1761-1820) expliquait que le néologisme «démocratie représentative» contenait une contradiction en soi et que cette expression devait donc être classée parmi les mots dépourvus de sens12. «Rien n’est plus étrange, constatait Voss, que de croire qu’un peuple qui élit les personnes physiques de son gouvernement, en totalité ou pour une ou quelques branches du gouvernement, se gouverne lui-même». Au contraire, en élisant des représentants, les électeurs «admettent (implicitement) un contrat de soumission totale».

«Une fois que les électeurs ont choisi leur représentant, c’est-à-dire qu’ils se sont soumis, ils n’ont plus aucune part au gouvernement, seule la tromperie et l’illusion peuvent entretenir l’idée que le citoyen qui a donné son vote pour l’élection d’un représentant dans le corps législatif, donne aussi par lui son vote pour l’élection des lois, se donne à lui-même ses lois, impose ses contraintes, et ainsi de suite. Car ce vote n’était rien d’autre, à proprement parler, que son consentement au contrat de soumission que les électeurs passaient avec l’élu».

De plus, «le représentant se fait le plus souvent élire lui-même, c’est-à-dire qu’il détermine par sa puissance d’esprit les volontés des électeurs à se soumettre à la sienne parmi plusieurs concurrents».

Dès l’invention de la «démocratie représentative», il était donc clair que cette idée n’était rien de plus qu’un substitut rhétorique de la démocratie, destiné à neutraliser les besoins émancipateurs d’autodétermination. Néanmoins, ce terme a également déployé une grande force de suggestion auprès des personnes soumises au pouvoir, ce qui a permis à cette idée d’entamer sa marche triomphale dans le monde.

«Nous nous sommes tellement habitués à la formule de la «démocratie représentative» que nous oublions le plus souvent que cette idée américaine était une nouveauté. Dans sa forme fédéraliste, elle signifiait en tout cas que ce qui était jusqu’alors conçu comme l’antithèse de l’autodétermination démocratique était désormais non seulement compatible avec la démocratie, mais constitutif de celle-ci : non pas l’exercice du pouvoir politique, mais le fait d’y renoncer, de le transférer à d’autres, c’est-à-dire de s’en aliéner».

L’idée de démocratie représentative a donc servi dès le départ à repousser la démocratie. C’est pourquoi cette conception de la démocratie des pères fondateurs américains était également caractérisée par un suffrage censitaire. Au XIXe siècle, les démocraties représentatives privilégiaient encore tout naturellement les citoyens possédants.

La démocratie libérale, née comme forme de domination de la bourgeoisie éduquée et possédante, et qui a d’abord tenu la majorité de la population à l’écart de l’influence politique par le biais du suffrage censitaire, a pu intégrer sans risque le suffrage universel sur la base d’une «démocratie représentative». Comme le montre Wood, cela s’explique aussi essentiellement par le fait que «la structure sociale du capitalisme modifie la signification de la citoyenneté, car l’universalité des droits politiques – en particulier le suffrage universel des adultes – laisse intacts les rapports de propriété et le pouvoir d’appropriation sous une forme inconnue jusqu’alors.

Le capitalisme permet une forme de démocratie dans laquelle l’égalité formelle des droits politiques n’a qu’un impact minimal sur les inégalités ou les rapports de domination et d’exploitation dans d’autres domaines». Dans les structures oligarchiques, comme celles qu’incarne une démocratie d’élite, les élections ne sont pas l’expression d’une socialisation de la domination, mais un instrument de protection de la domination particulièrement adapté pour neutraliser les besoins de changement et les orienter dans la direction souhaitée.

Les élites au pouvoir, malgré leur méfiance fondamentale à l’égard du peuple, font donc volontiers usage des élections pour exploiter la fonction de pacification sociale qui leur est associée.

La stratégie consistant à faire des concessions démocratiques de façade aux mouvements émancipateurs tout en les «désamorçant» par d’autres moyens s’est révélée extrêmement efficace jusqu’à présent. Comme le concept de démocratie, en tant que socialisation radicale de la domination, est chargé de grandes promesses émancipatrices, il peut être utilisé psychologiquement de manière très efficace comme instrument de domination par une redéfinition appropriée.

Cette redéfinition doit être telle qu’elle donne l’impression d’une autodétermination politique, mais qu’elle déplace en même temps la signification initiale du terme «démocratie» d’une manière à peine perceptible pour le public, de sorte que la «démocratie» ne signifie justement plus une autodétermination politique du peuple, mais une détermination étrangère par des élites politico-économiques.

C’est exactement ce que fait l’idée de «démocratie représentative». Elle suggère en effet que le besoin de liberté des personnes soumises au pouvoir a été pris en compte et que les rapports sociaux existants sont précisément l’expression de la volonté du peuple. Il est difficile d’imaginer une forme plus efficace de prophylaxie de la révolution que l’illusion de l’autodétermination politique.

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ecolieux - oasis

ReporterreLes écolieux, mille et un bastions de la lutte contre l’extrême droite

Reporterre - 23 août 2024

Laboratoires d’un autre monde, les écolieux collectifs veulent répondre à la montée de l’extrême droite. Loin d’un repli sur soi, leurs habitants s’engagent dans leur territoire et font essaimer leurs expériences et leurs valeurs.

   

Sainte-Camelle (Ariège)

Une fois la bruine dissipée, ils sont arrivés au compte-gouttes. En van, à pied, en train… Près de 600 festivaliers ont peu à peu investi l’écovillage de Sainte-Camelle, dans l’Ariège, et ses vallons peuplés de moutons. Du 21 au 25 août s’y déroule le Festival Oasis, le grand rassemblement annuel des écolieux — ces espaces où l’on essaie d’inventer un monde alternatif.

Environ 1 400 de ces hameaux, villages, habitats partagés... rassemblant plus de 12 000 personnes sont répartis dans toute la France. Réunis au sein de la coopérative Oasis, qui organise le festival, l’écrasante majorité d’entre eux, 95 % selon la coopérative, ont investi des territoires ruraux. Soit des zones submergées par une vague brune lors des derniers rendez-vous électoraux.

Surpris par la déferlante du Rassemblement national, ces écolieux n’échappent pas à l’atmosphère politique. Alors pour cette édition, l’envie de politiser un peu plus le mouvement figure au menu. « Au-delà d’être le grand rassemblement annuel des écovillages français, ce festival a un petit goût d’université d’été, plus politisée, car évidemment, vivre en écolieu est éminemment politique », assure Nora Guelton, responsable de la communication de la coopérative. « 1 400 écolieux, c’est 1 400 singularités, mais aussi un ensemble prometteur qui incarne des utopies concrètes », s’amuse Patrick Viveret, philosophe, qui a participé à la table ronde inaugurale du 21 août consacrée aux effets des écolieux sur la société.

Nouvelle façon de vivre

C’est entendu, les Oasis inventent une nouvelle façon de vivre, plus écologique, plus joyeuse, un peu en marge mais pleine d’allant. Économie, inclusivité, mobilités, gouvernance, mutualisation... Ces sujets vibrent au cœur du quotidien de leurs habitants. Car ces lieux ont l’ambition de s’extraire des pouvoirs centralisés de la France jacobine tout en cherchant à créer des organisations humaines où le pouvoir est remis au pot, ou plus exactement mieux partagé. Ces archipels où l’on vit plus sobrement (voir encadré) incarnent à merveille ce « vivre-ensemble » que les partis politiques érigent en modèle sans réussir à rabibocher la société, sauf, peut-être, pendant les Jeux olympiques.

Loin d’être repliés sur eux-mêmes, en vase clos, dans le doux périmètre de leur domaine, les habitants de ces espaces s’engagent dans leur territoire, créent d’innombrables initiatives citoyennes qui tricotent le lien social (tiers-lieu, fêtes...). C’est le cas — entre autres — de l’oasis Du Coq à l’âme, un lieu gigantesque de 26 hectares en Charente, qui réunit vingt foyers (environ trente adultes et quinze enfants). Il a reçu un accueil plutôt favorable de la part des élus et de la population. Il faut dire qu’il se consacre à réinvestir 7 000 m2 de bâti et veut s’inscrire durablement dans la transformation de son territoire.

L’importance d’occuper l’espace politique

« Nous entrons dans bon nombre de dispositifs existants : fabrique des territoires, petites villes de demain, écoquartier, ferme pédagogique… Nous souhaitons faire de l’accueil, tenir un café associatif, monter un repair café, un fablab… » déroule Danièle Bacheré, l’instigatrice du Coq à l’âme. L’autre particularité de ce lieu est de s’être adossé à des chercheurs en sciences sociales, énergie, fertilité des sols, écoconstruction… et de devenir un laboratoire « pour de vrai ». « On intrigue, on intéresse et on nous demande d’apporter des forces vives, mais cela revient aussi, parfois, à devenir des prestataires au lieu de réfléchir avec les élus au devenir du territoire. »

Parler frontalement de politique s’apparente à une minirévolution pour ces lieux originellement tournés vers l’écologie, le bien-être ou le développement personnel. Pour Girl go green, aka Camille Chaudron, occuper l’espace politique est non négociable. Cette créatrice de contenus militante, forte de 128 000 abonnés, estime qu’il est temps de déplacer la fenêtre d’Overton du côté des alternatives comme les écolieux.

« C’est même de notre responsabilité, assure-t-elle, car en devenant plus inspirants, plus désirables, ces lieux attirent encore plus de monde. Les valeurs d’inclusivité, d’écologie y sont essentiels mais ils questionnent aussi notre rapport à l’argent, au temps ou au travail. » À la question : « Faut-il être désirable et instagrammable au risque de perdre sa radicalité ? » Elle répond mille fois oui car « à chaque fois que l’on touche des personnes non convaincues ou concernées, on attire encore plus de monde ».
Laboratoire d’un autre monde

Et puis, 1 400 lieux et 12 000 personnes, c’est loin d’être un raz de marée... « Au-delà de l’aspect concret de la vie en vert, ces espaces ont même une fonction cathartique et/ou soignante : ils prouvent qu’il reste de l’espace pour autre chose, de la couleur et de la beauté, du simple et du lent, du préservé », dit-elle à Reporterre. Les écolieux s’inscrivent peut-être moins dans les luttes et les résistances à des projets inutiles mais ils se positionnent aussi comme laboratoires d’un « autre monde possible ». Et pour certaines et certains comme bases arrière ou zones de repli.

« L’entrée en résistance » revient souvent dans la bouche des festivaliers. Et pour beaucoup, vivre dans ces « utopies concrètes » constitue déjà un acte de résistance. « Il y a de l’insoutenable, alors forcément, il y a de la résistance, balance Patrick Viveret en introduisant son trépied du REV taillé sur mesure pour les écolieux : « D’abord, R comme résistance créatrice, ces lieux inventent une façon d’être en résistance et pas forcément uniquement en révolte. E comme expérimentation anticipatrice, car on y essaie d’autres façons de faire qui aideront peut-être à mieux traverser les crises. Le V apporte la vision transformatrice tant utile à l’invention d’alternatives. » Et de pointer que l’émergence de noms tels que ceux de Lucie Castets, Huguette Bello ou Laurence Tubiana au sein du Nouveau Front populaire s’apparente déjà à une innovation démocratique : l’élection sans candidat, une forme prisée de désignation des personnes-ressources dans les oasis. « Ces femmes n’étaient candidates à rien mais leurs noms ont émergé. C’est nouveau et cela mérite d’être multiplié. »

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Cruella Von Der Leyen

InsolentiaeEurope, Von der Leyen vers un second mandat. Les élections n’ont rien changé

Insolentiae - 30 juin 2024

La France ne représente qu’un “petit” contingent de députés européens par rapport au total (même si c’est l’un des plus importants) qui siègent dans différents groupes au Parlement et les dernières élections européennes n’ont rien changé.

   

L’inertie du système fait qu’il faudrait que dans tous les très grands pays ou presque il puisse y avoir une alternance vers des partis identiques pour que l’Union Européenne puisse voir ses grands équilibres évoluer.

Nous en sommes encore loin et le système européen a justement été conçu pour ne pas pouvoir évoluer autrement que dans un cadre européiste.

L’enjeu ? Confirmer Von der Leyen avant une éventuelle victoire du RN en France

“Les dirigeants des Vingt-Sept se sont réunis jeudi pour valider un second mandat d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne dans le cadre d’un accord sur les postes clés de l’UE qui a suscité la colère de l’Italienne Giorgia Meloni et du Hongrois Viktor Orban.

Les jeux semblent faits sur ces “top jobs” après l’accord conclu mardi entre six dirigeants européens – dont le Français Emmanuel Macron et l’Allemand Olaf Scholz – appartenant à la “grande coalition” de la droite, des sociaux-démocrates et des centristes, dans la foulée des élections européennes du 6-9 juin.

“Les électeurs européens ont été trompés”, a réagi le Premier ministre nationaliste hongrois en arrivant au sommet. La droite “a formé une coalition de mensonges avec la gauche et les libéraux. Nous ne soutenons pas cet accord honteux !”, a-t-il fulminé.

La cheffe du gouvernement italien ultraconservateur, Giorgia Meloni, laissée à l’écart des négociations entre les trois groupes politiques, avait la veille à Rome dénoncé les agissements d’une “oligarchie”.

Ce sommet se tient à trois jours des élections législatives anticipées en France, pour lesquelles le Rassemblement national (extrême droite) est donné largement en tête. A la question de savoir si ce scrutin “jetait une ombre” sur l’UE, Viktor Orban a estimé au contraire qu’il apportait un “rayon de soleil”, estimant que “de grandes choses peuvent se passer (en France) dimanche”.

Les nominés sont…

“Outre un second mandat de l’Allemande Ursula von der Leyen comme présidente de la Commission européenne, l’accord porte sur la désignation du socialiste portugais Antonio Costa à la tête du Conseil européen et de la centriste Kaja Kallas, Première ministre estonienne, aux fonctions de cheffe de la diplomatie.”

Kaja Kallas, Première ministre estonienne, n’est pas très pro-russe si vous voyez ce que je veux dire. Elle a ses raisons qui sont bien compréhensibles. Sa mère, Kristi Kallas, âgée de six mois à l’époque, sa grand-mère et son arrière grand-mère ont été déportées en Sibérie lors des déportations soviétiques menées à l’été 1940 en Estonie. Cette déportation pourrait être liée au fait que son arrière grand-père, Eduard Alver, fut un des fondateurs de la République d’Estonie, un des fondateurs de la Ligue de défense estonienne et qu’il a dirigé la police de sécurité et de renseignements en 1921. Un pédigré largement suffisant pour ne pas survivre aux purges staliniennes.

Dans les pays de l’Est la méfiance vis-à-vis de l’ogre russe est ancrée dans la mémoire populaire, dans l’inconscient collectif de chaque famille.

Charles SANNAT

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Votation - le grand cirque

FranjoLégislatives : Franjo nous explique la votation

Franjo - 28 juin 2024

Votez est un devoir mais est-ce que ça sert à quelque chose ?

   

Les élections législatives approchent à grands pas et vous ne savez toujours pas pour qui voter ? Pas de panique, Franjo se pose la même question et tente de nous éclairer parce qu'il faut faire barrage au RN, enfin c'est ce qu'on dit.

Yoann - Le Media en 4-4-2

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France changement

VoltairenetLa France face au changement d’ère

Voltairenet - 21 juin 2024

Alors que la France s’apprête à des élections législatives anticipées, ses partis politiques se coalisent les uns contre les autres, s’accusant de céder à des formes différentes d’extrémisme.

   

L’inquiétude qu’ils manifestent et la violence qu’ils suscitent ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Chacun relève les erreurs passées des autres, mais aucun n’analyse les raisons de la profonde crise de société que traverse le pays et avec lui tout l’Occident. Or, le problème n’est pas de résoudre tel ou tel manquement, mais de changer radicalement le paradigme de l’action politique et de l’adapter à une société dont l’économie est désormais fondée sur l’informatique et non plus sur l’industrie.
La dissolution de l’Assemblée nationale

La dissolution de l’Assemblée nationale française, annoncée par le président Emmanuel Macron à l’annonce des résultats des élections européennes, plonge la France dans le chaos. Les commentateurs s’interrogent pour savoir pourquoi le président de la République, dont le parti devrait être laminé lors des élections législatives, commet un tel suicide. Ils n’ont évidemment pas de réponse, probablement parce qu’ils posent mal la question.

Pour ma part, j’envisage l’hypothèse selon laquelle ce n’est pas Emmanuel Macron qui a pris cette décision, mais les investisseurs qui l’ont placé à l’Élysée. Leur problématique n’est pas de faire durer l’actuel président. Il est complétement démonétisé. Mais de lancer le suivant : un successeur capable de poursuivre la même politique tout en tenant un nouveau discours. Arrivé au Pouvoir, il poursuivra la même œuvre au détriment des Français.

Déjà, les élections européennes ont permis de tester Raphaël Glucksmann. Ancien époux d’Eka Zgouladze, ministre de l’Intérieur de Mikheil Saakachvili (Géorgie), puis ministre-adjointe de l’Intérieur de Petro Porochenko (Ukraine), il vit aujourd’hui avec la journaliste franco-libanaise Léa Salamé, petite-fille du joaillier arménien Robert Boghossian et fille de l’ancien ministre libanais Ghassan Salamé. Raphaël Glucksmann est le petit-fils de la philosophe Jeannette Colombel, ex-stalinienne devenue amie de Jean-Paul Sartre, de Michel Foucault et de Gilles Deleuze. Raphaël est aussi le fils du «nouveau philosophe» André Glucksmann, lui-même ancien employé de la Freedom House1. Il professe la même russophobie primaire que sa grand-mère après 1968 et que son père. Il ferait un bon successeur d’Emmanuel Macron selon ses «donateurs».

Rappelons ici que nous ne croyons pas qu’Emmanuel Macron soit un Rothschild Boy, mais un produit d’Henry Kravis, ainsi que je l’ai écrit, il y a six ans2. Depuis ce moment-là, l’épouse d’Henry Kravis est devenue la présidente du Groupe de Bilderberg et notre ami Xavier Niel (Free), qui joua un rôle central dans l’exploitation des données qui firent élire Emmanuel Macron3, devenu le gendre de Bernard Arnault (LVMH), a été nommé administrateur du fonds de placement des Kravis (KKR).
L’inévitable chaos

La période qui s’annonce est celle du chaos. Trois forces politiques semblent s’affronter, mais aucune des trois n’offre d’analyse de la situation : la France est bloquée. Il vaut mieux vivre d’allocations que de travailler pour un petit salaire. La dette publique s’élevait à 3101 milliards d’euros à la fin de l’année 2023, soit 110,6% du PIB. Les administrations coûtent très cher, mais rendent des services de mauvaise qualité. Les armées ne tiendraient pas trois jours face à la Russie. La police est dépassée dans les colonies de Nouvelle-Calédonie et de Mayotte4 et s’abstient d’entrer dans certains quartiers en métropole. La justice met des années avant de juger un crime et les prisons sont surpeuplées, parfois à plus de 250% pour les prisons d’hommes5. De très nombreux élèves, titulaires du baccalauréat, peuvent déchiffrer un texte, mais ne savent pas lire un livre. Le personnel hospitalier passe un tiers de son temps à remplir des formulaires et n’a plus de temps de s’occuper de ses patients. Les fraudes, notamment à la sécurité sociale et aux impôts, semblent atteindre des records. La vente illégale de drogue joue un rôle économique si important (environ 3 milliards d’euros) qu’elle est incluse dans le calcul du PIB. Les inégalités sont telles qu’alors que près de 3 millions de Français (4,25% de la population) sont millionnaires en dollars6, près d’un tiers des Français vit avec moins de 100 euros dès le 10 du mois.7

Personne en particulier n’est responsable de ce résultat désastreux. Mais nul n’a entrepris quoi que ce soit pour l’empêcher. Nous vivons une période de transition, vers la société informatisée, dans laquelle les principes d’organisation de la société industrielle ne fonctionnent plus. On ne peut donc pas gouverner, même en gérant les choses avec maestria. Il faut inventer ce que nous ne connaissons pas encore.

Les partis politiques et les syndicats, organisés de manière pyramidales, sur le modèle industriel, ne proposent que des solutions de l’ère industrielle, c’est-à-dire conçues dans le passé dont précisément la prolongation est le problème.

Cette situation n’est pas propre à la France, mais à tous les pays qui ont été les gagnants de l’ère industrielle et qui, à l’exception de la Russie, constituent l’«Occident collectif». La Russie est un cas particulier dans la mesure où elle a fait partie de ces gagnants, mais s’est effondrée lors de la dissolution de l’Union soviétique et s’est reconstruite depuis hors du modèle ancien. Elle ne sait pas pour autant ce que sera la suite, mais y est ouverte. C’est peut-être cette particularité qui explique l’actuelle russophobie ambiante.

Nous disons trois forces : l’Union des droites autour du Rassemblent national, la préservation du système autour d’Emmanuel Macron, et le Front populaire qui prépare une ère Glucksmann.

• L’union des droites traverse deux crises : d’une part «Reconquête» est divisé entre son fondateur Éric Zemmour et ses vedettes qui, autour de Marion Maréchal-Le Pen, s’allient au «Rassemblent national», de l’autre, «Les Républicains» qui se divisent entre d’un côté ses militants et son président, Éric Ciotti, qui aspirent à cette union et, de l’autre, ses notables qui s’y refusent. Le sort de Reconquête est jeté car Éric Zemmour est seul, tandis que celui des Républicains se joue devant les tribunaux, son Bureau politique ayant, à l’issue d’une discrète réunion maçonnique, décidé illégalement l’exclusion de son président.

• Le camp d’Emmanuel Macron, baptisé «Ensemble pour la République», ne peut pas compter sur son bilan – catastrophique – pour faire campagne. Il mise donc sur la peur que suscitent les autres. Pas plus qu’eux, il n’apporte de solution, mais assure qu’il freine la chute du pays.

• Le «Nouveau Front populaire» rassemble des partis politiques qui assuraient, il y a peu, être irréconciliables. La peur de leur propre chute les a pourtant conduits à conclure un accord. La division n’est pas venue entre les partis, mais à l’intérieur de l’un d’entre eux. Quelques heures après avoir diffusé leur liste de candidats, cinq anciens députés de «La France insoumise» (LFI) qui ne s’y trouvaient pas ont dénoncé la dictature du fondateur de leur parti. C’est leur manière de voir. On pourrait aussi constater qu’ils étaient les seuls opposants de gauche à Raphaël Glucksmann à refuser d’accepter son irrésistible ascension.

Aucune de ces trois coalitions ne propose d’adapter les règles du jeu aux exigences de l’époque. Tous leurs militants, désorientés, s’accrochent à quelques idées qui ne correspondent plus à l’époque, voire à des croyances qu’ils ne partagent pas avec la majorité des autres citoyens.

Sur son site internet, le Rassemblent national pose trois sujets en exergue :

– il dénonce une étude gouvernementale sur les économies qui seraient faites en désindexant les prestations sociales et les pensions de retraite ;

– il dénonce l’interdiction par le gouvernement des entreprises israéliennes au salon de la Défense et de la Sécurité, Eurosatory ;

– enfin, il annonce le dépôt d’une plainte devant la Cour de Justice l’Union européenne contre les décisions du Conseil européen de répartition des nouveaux immigrés dans les États membres et les amendes instituées aux États les refusant. Trois communiqués qui ont pour objet de montrer le soin porté par le parti à défendre le niveau de vie des Français et à lutter contre l’immigration, ainsi qu’un message subliminal selon lequel sa xénophobie l’emporte aujourd’hui sur l’antisémitisme de ses fondateurs.

«Renaissance», le parti d’Emmanuel Macron, ne dispose que d’un site internet succinct. Il souligne 12 valeurs, dont le progrès, l’initiative des territoires et le féminisme ; des valeurs qu’il définira ultérieurement. On ignore comment il réconciliera certaines d’entre elles, comme l’Europe avec la Nation, la République et la laïcité. Peu importe, ses militants ont besoin de slogans, pas de réflexion.

Les 12 partis politiques de gauche ou écologistes s’invectivaient encore il y a une semaine. Ils sont cependant parvenus à former une coalition, le Nouveau Front populaire, en quatre jours. Ils ont également signé un programme commun, qui a le mérite d’exister, mais dont on comprend bien qu’il a été hâtivement rédigé. Chacun y a glissé ses thèmes de prédilection, sans que les contradictions aient été résolues. Peu importe, les électeurs réagiront aux nombreux slogans qu’il contient. Au passage, le soutien à l’Ukraine contre la Russie a été validé par tous. Les 12 sites internet des partis membres mettent en scène leur croyance commune dans l’origine humaine des changements du climat et leurs références historiques aux luttes sociales, mais ils évitent de noter leurs oppositions aux programmes des autres composantes de la coalition. On est quelque peu surpris de voir une milice trotskyste, «La Jeune Garde antifasciste» (JGA), et un parti indépendantiste, «Euskal Herria Bai» (EHB), figurer dans cette coalition.

Au demeurant, la division en trois blocs correspond à l’offre électorale, pas à des clivages réels. Chacun produit des publicités thématiques, pas d’analyse de la crise de civilisation et encore moins de réponse à celle-ci. La rhétorique identitaire qui a refleuri durant la campagne présidentielle ne portait pas sur la Nation face à l’Europe ou à l’immigration, mais bien sur les repères qui resteront dans la société à venir.

Projection

Il est évident que les partis politiques ne seront pas en mesure de répondre à la crise actuelle, juste de panser telle ou telle blessure.

La période de transition sera probablement longue. La fin de l’Ancien régime et le début d’une société égalitaire en droit ont demandé 92 ans, dont 10 ans de Révolution. Durant cette période, les citoyens ont été plus ballotés par leurs passions que par leur raison. Il y a donc un besoin urgent de formation accélérée aux sciences politiques et de diffusion d’informations pluralistes.

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jeunes - espérance

Révolution 2030 : Autre sourceCogito ergo sum

Révolution 2030 : Autre source - 16 juin 2024

Un jeune, 23 ans, s'exprime à l'Assemblée Nationale.

   

Merci pour ce vent de fraicheur !

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pouvoir corrompu

Xavier-Louis de IzarraComment installer et soumettre un dirigeant à la tête d’une démocratie ?

Xavier-Louis de Izarra - 03 juin 2024

Xavier-Louis de Izarra

   

Xavier-Louis de Izarra nous dévoile la technique pour mettre un président à quatre pattes (ou un dirigeant quelconque, ça peut être aussi un journaliste, un média, un intellectuel, un philosophe, peu importe), pour qu'il soit docile, obéissant, pour qu'il soit un bon petit soldat, une belle marionnette, un pantin, un soumis qui lèche les bottes de ses supérieurs avec délectation.

« Il faut prendre un petit voyou, à col blanc, qui vendrait père et mère et même ses enfants. Ce voyou, on le choisit jeune, beau, intelligent, instruit. Il a fait l’E.N.A ou une grande école de cet ordre. Il sait parler et embrouiller les gens, il les ensorcelle, parce que son cerveau est fait pour ça. C’est son métier.

Ce voyou doit avoir commis un délit grave dont tu as les preuves : trafic d’enfants, pédophilie, escroquerie à grande échelle dans la haute finance, etc. Et là, tu lui proposes un marché : soit je t’envoie dans les ténèbres, en taule, soit je t’envoie en politique en pleine lumière et tu seras bien payé avec tous les honneurs, une belle situation sociale et une belle cravate. Mais attention, si on te place au pouvoir, il faudra nous obéir au doigt et à l’œil. Par exemple, tu iras te baigner dans l’eau polluée de la Seine avec les crottes de poisson, les déchets humains, les boites de sardine périmées.

Forcément, le voyou vendra son âme pour sauver sa peau de misérable. »

Xavier-Louis de Izarra

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mascarade des élections EU

VoltairenetL’élection du Parlement européen : une onéreuse mascarade

Voltairenet - 15 mai 2024

Les élections européennes servent à montrer que l’Union européenne est démocratique puisqu’elle organise des élections. Bien sûr, ce Parlement n’a pas du tout les attributs des parlements nationaux.

   

Dans la réalité, il ne sert presque à rien… sauf à être élu. Il coûtera durant sa mandature 15 milliards d’euros, non compris le prix de l’élection.

L'élection du nouveau Parlement européen se tiendra du 6 au 9 juin selon les États membres. Les parlementaires n’auront qu’un pouvoir très limité : ils votent les lois rédigées par la Commission. Depuis sa création, celle-ci n’est que la courroie de transmission de l’Otan dans les institutions européennes. Elle s’appuie à la fois sur le Conseil des chefs d’État et de gouvernement et sur le patronat européen (BusinessEurope). Les parlementaires disposent en outre d’un pouvoir de résolution par lequel ils expriment des avis à la majorité simple, sans que personne ne les lise, ni ne leur donne de suite. La majorité actuelle étant atlantiste, tous ces avis reprennent la logorrhée de la propagande de l’Otan.

Traditionnellement, ces élections servent de défouloir dans les différents États membres. Les Exécutifs les craignent donc et suscitent une multiplication de listes alternatives sur les territoires de leurs concurrents. En France, où la législation sur le financement des campagnes est très restrictive, l’argent que les États-Unis et l’Élysée injectent dans ces campagnes provient prioritairement d’États étrangers (généralement africains) et des imprimeurs des candidats. Cette stratégie conduit à une impressionnante multiplication des listes : déjà 21 en France et 35 en Allemagne !

Si les élections sont toujours de liste, chaque État dispose de son propre mode de scrutin. Dans la plupart des cas, il s’agit de listes bloquées comme en Allemagne et en France. Dans certains autres, de listes transférables : chaque poste à pourvoir est élu un à un (ce qui diminue le rôle des partis tout en conservant le côté proportionnel), comme en Irlande et à Malte. Dans d’autres cas, les électeurs peuvent modifier l’ordre de la liste qu’ils choisissent, comme en Suède et en Belgique. Ou encore, comme au Luxembourg, ils peuvent choisir des candidats dans différentes listes. Chacun de ces modes de scrutin a ses avantages et ses inconvénients, mais chacun ne mesure pas la même chose.

Les Traités avaient prévu des partis européens, mais à ce jour, il n’y en a aucun ; signe qu’il n’y pas de peuple européen.

Les partis nationaux sont donc invités à se réunir au sein d’alliances partisanes européennes qui peuvent désigner leur candidat à la présidence de la Commission européenne. C’est désormais parmi eux que le Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement doit le choisir. Ce mode d’élection indirecte a été mis en place en 2014. Dans la pratique la plus grosse coalition était identifiée à l’avance. Jean-Claude Juncker, puis Ursula von der Leyen étaient donc désignés avant que leur coalition n’emporte une majorité relative.

Si Mario Draghi devait s’imposer à la tête de la Commission, il faudrait donc que la coalition arrivée en tête change son fusil d’épaule au dernier moment. Elle aurait désigné à nouveau Ursula von der Leyen, mais après avoir eu connaissance du rapport Draghi sur la compétitivité des entreprises européennes, elle le choisirait. Cette manipulation permettrait de changer brutalement des sujets de discussion : pendant les élections on parle du bilan de l’administration von der Leyen, puis soudain de la fédéralisation de l’Union européenne au détriment des États membres.

Il s’agit là d’un sujet auquel les électeurs ne comprennent rien. Ils peuvent penser que l’« Union fait la force », mais pas ce que la disparition des États-membres signifierait pour eux. L’Union n’est déjà pas du tout une organisation démocratique, l’État-Europe le serait encore moins.

Même si Mario Draghi ne peut pas se présenter, la question centrale, et pourtant cachée, est celle-là : « Les populations de l’Union européenne doivent-elles ou non former un État unique, bien qu’à ce jour, elles ne forment pas un peuple unique ? ». En d’autres termes, accepteront-elles que des décisions leur soient imposées par une majorité de « régions » (on ne devrait plus parler d’États membres) dont elles ne feraient pas partie ?

Cette problématique avait été explicitement posée, dès 1939, par le chancelier allemand Adolf Hitler. Il entendait former une Grande Allemagne, constituée de tous les peuples parlant l’allemand, au centre d’une constellation de petits États européens, fondés chacun autour d’une ethnie. Après la chute du Reich, en 1946, le Premier ministre britannique, Winston Churchill, souhaitait voir se former des États-Unis d’Europe auxquels son pays ne devrait surtout pas participer [1]. Il s’agissait pour l’« Empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais » de pouvoir traiter avec un seul interlocuteur qui ne pourrait pas rivaliser avec lui. Ce projet non plus ne fut pas réalisé, au profit cette fois d’un « marché commun ». C’est à lui que nous revenons maintenant.

En matière économique, l’Union se dirige vers une spécialisation du travail : par exemple, à l’Allemagne l’automobile, à la France, les produits de luxe et à la Pologne les produits agricoles. Mais, que vont penser les agriculteurs allemands et français qui seront sacrifiés ou les fabricants d’automobile polonais qui le seront aussi ?

En matière de politique étrangère et de Défense, l’Union est déjà sur une ligne atlantiste. C’est-à-dire qu’elle défend les mêmes positions que Washington et Londres. Mais cette ligne s’imposerait à tous, y compris aux Hongrois qui refusent de devenir anti-Russe ou aux Espagnols qui refusent de soutenir les génocidaires israéliens. Selon les Traités, c’est l’Otan qui est responsable de la Défense de l’Union. Le président états-unien Donald Trump exigeait que cette défense ne coûte rien aux États-Unis et donc que les Européens augmentent leurs budgets militaires à hauteur de 2 % de leur PIB. À ce jour, seuls 8 États sur 27 l’ont fait. Si l’UE devenait un État unique, ce souhait de Washington deviendrait une obligation pour tous. Pour certains États, comme l’Italie, l’Espagne ou le Luxembourg, cela impliquerait une ponction subite dans leurs programmes sociaux. Il est peu probable que les populations concernées apprécient.

En outre, il y a le cas particulier de la France, qui dispose d’un siège au Conseil de sécurité des Nations unies et de la Bombe atomique. Elle devrait mettre ces atouts au service de l’État unique au risque que la majorité du Conseil européen les utilise contre les opinions françaises. Là encore, les populations concernées, les Français en l’occurrence, ne l’accepteront pas.

Au demeurant, l’État-Europe (sans rapport avec le continent européen qui est beaucoup plus vaste) serait donc un Empire, bien qu’une partie de son territoire (Chypre-Nord) soit occupé par la Türkiye depuis 1974 et qu’il s’en accommode.

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macron va-t-en guerre

VoltairenetParis 2024 et Berlin 1936 au service d’un impossible rêve impérial

Voltairenet - 09 mai 2024

Thierry Meyssan : Emmanuel Macron n’a jamais eu d’égard pour la culture française.

   

Lors de sa première campagne électorale, il n’a cessé de la brocarder. Son ambition passait par la présidence de la République française, mais, à ses yeux, elle ne prenait de sens que dans l’Union européenne. Durant ses deux mandats, il n’a résolu que peu de problèmes français, mais a construit avec patience la transformation de l’UE en un empire d’une trentaine d’États.

Dans son esprit, les prochains Jeux Olympiques seront l’occasion de manipuler les masses pour magnifier les « États-Unis d’Europe » de sorte qu’elles seront spontanément prêtes à la dissolution des États-membres de l’UE.

Lors de son discours programmatique de La Sorbonne, il y a sept ans, il déclamait : « Quelques semaines après les élections européennes [de 2024], Paris accueillera les Jeux olympiques. Mais ce n’est pas Paris qui reçoit. C’est la France et avec elle, l’Europe qui feront vivre l’esprit olympique né sur ce continent. Ce sera un moment de rassemblement unique, une occasion magnifique de célébrer l’unité européenne. En 2024, l’Hymne à la joie retentira, et le drapeau européen pourra être fièrement arboré aux côtés de nos emblèmes nationaux ».

Oui, les Jeux Olympiques de 2024 à Paris seront l’occasion pour lui de mettre en scène sa vision du monde : à chaque victoire d’un État-membre, l’hymne européen devrait être joué, si rien n’entrave ce dessein. Sans aucun doute, l’UE serait alors la puissance victorieuse. Il réaliserait ainsi le rêve du chancelier Aldolf Hitler à Berlin en 1936. Il en a d’ailleurs déjà repris les codes. Ainsi, le relais de la flamme olympique, qui n’existait pas lors des Jeux originels, est une survivance du nazisme. Le chancelier allemand avait souhaité magnifier les corps des Aryens et traverser les Balkans, préfigurant ses conquêtes à venir. Le président français entend mobiliser les Français derrière son impossible rêve européen pour mieux les manipuler dans les semaines à venir. Il a d’ailleurs confié la réalisation de la torche à Usinor, désormais dénommé ArcelorMittal, comme son prédécesseur l’avait confiée au groupe d’armement Krupp.

Ne vous inquiétez pas, je ne compare pas Emmanuel Macron à Adolf Hitler pour sous-entendre que le président français serait raciste, mais cette allusion historique sera utile à la suite de mon propos. Pour le moment, retenez qu’il y aura des athlètes russes, mais pas d’hymne russe, et aucun champion inscrit au nom de l’Union européenne, mais des hymnes européens.

Pour comprendre le piège qui se prépare et dans lequel nous allons probablement tous tomber, il faut retracer ses étapes précédentes.

Lors de son discours du 27 septembre 2017, il déclarait : « Nous avons tourné la page d’une forme de construction européenne. Les pères fondateurs ont construit l’Europe à l’abri des peuples, parce qu’ils étaient une avant-garde éclairée, parce qu’on pouvait peut-être le faire, et ils ont avancé prouvant ensuite que cela fonctionnait ». Il posait alors les principes d’une mise en scène à laquelle nous avons assisté, parfois participé, sans comprendre.

• Le 25 juin 2018, il lançait l’Initiative européenne d’intervention. Il ne s’agissait pas d’un programme de l’UE. Au moins la moitié des États membres n’en voulait pas, y compris l’Allemagne. Aussi au départ, neuf États seulement y participèrent, dont le Royaume-Uni pourtant sur le départ de l’UE. Ils sont 14 aujourd’hui. Cette initiative est aujourd’hui à l’œuvre dans le Golfe persique (European Maritime Awareness in the Strait of Hormuz ou EMASoH). Elle initie une « capacité d’action autonome de l’Europe, en complément de l’Otan ».
La Mission européenne de l’Allemagne était, selon les nazis, de protéger les peuples d’Europe du bolchévisme. Aujourd’hui, la Mission de l’Union européenne, selon Emmanuel Macron, est de les protéger de la Russie.

Comprenez bien : il n’a jamais été question de créer une armée pour la défense collective des États-membres. C’est même tout le contraire auquel on assiste : la guerre en Ukraine est le prétexte à de gigantesques transferts d’armes, de sorte qu’aujourd’hui plus aucun État-membre n’a les moyens de se défendre plus de deux jours s’il était attaqué conventionnellement par un État développé. Contrairement aux discours sur le renforcement de la puissance militaire, le ministère français des Armées a, selon la Cour des Comptes, supprimé 3 599 postes de militaires l’année dernière. En définitive, nous sommes déjà, et deviendrons encore plus, dépendants des États-Unis et du Royaume-Uni, c’est-à-dire de l’Otan.

• Le 4 mars 2019, Emmanuel Macron publiait une tribune libre appelant à la création d’une « Conférence pour l’Europe afin de proposer tous les changements nécessaires à notre projet politique ». Elle devait « associer des panels de citoyens, auditionner des universitaires, les partenaires sociaux, des représentants religieux et spirituels ». Afin de définir « une feuille de route pour l’Union européenne traduisant en actions concrètes ces grandes priorités ». Notez que le président Macron écrivait « ces grandes priorités » avec un « c » et non pas un « s », afin de préciser que la Conférence devait exprimer les moyens de parvenir à un but qu’elle ne choisirait pas elle-même, mais qui lui était imposé.

Il s’agit de la reprise du Grand débat national qui a suivi la révolte des « Gilets jaunes ». 10 134 réunions publiques furent organisées, 19 899 cahiers de doléances furent ouverts, 16 337 mairies y participèrent, 569 000 contributions détaillées furent rédigées. Toutes ces discussions et cette paperasse finirent à la poubelle.

• Quelques mois plus tard, l’Allemande Ursula von der Leyen, présenta le programme de son administration, le 16 juillet 2019, en disant que « L’Europe est comme un long mariage. L’amour ne se développe pas nécessairement dès le premier jour, mais cela dépend ».

À partir de ce moment-là, l’Élysée et l’administration bruxelloise commencèrent à travailler à la transformation de l’Union en un « Empire », les communiquants disent plus joliment en une « fédération ». Il était clair qu’il ne serait pas possible de faire adopter ce bouleversement par voie de référendum. Aussi, l’administration Von der Leyen entendait procéder par étape : modifier les règles d’adoption par une procédure simplifiée puis, plus tard, dissoudre les États-membres et leur substituer un État centralisé.

• Durant son premier mandat, le président Emmanuel Macron a visité chacune des 28 capitales de l’UE. C’était sa campagne électorale pour justifier sa désignation à venir.

• D’avril 2021 à mai 2022, 830 « citoyens » européens se réunirent pour débattre de « L’avenir de l’Europe ». Cette conférence, ouverte par le président Emmanuel Macron, produisit 49 propositions et 326 mesures adressées aux présidents du Parlement, du Conseil et de la Commission.

Premières remarques : cette présentation des faits masque de vrais problèmes. Pour donner une apparence de légitimité au processus en cours, il s’agit de donner l’illusion que l’Empire européen n’est pas une idée venant d’en haut, mais un ardent désir des populations européennes. On parle donc de « citoyens » européens alors qu’il n’y a ni État européen, ni Peuple européen, donc pas de « citoyens » du tout. Les participants furent tirés au sort, ce qui donne l’illusion de leur représentativité et de la légitimité de leurs décisions. Or, dans la pratique, ils ont été rémunérés avec nos impôts alors qu’ils ne formaient pas une institution européenne. Ils ont adoptés certaines mesures dont ils ont longtemps discutées, mais ont aussi voté à la va-vite ce que Paris et Bruxelles souhaitaient qu’ils adoptent et qui va à l’encontre de leurs intérêts.

• Le 25 mars 2022, le Conseil européen, alors présidé par Emmanuel Macron, adoptait la Boussole stratégique. Celle-ci a d’abord défini des menaces, d’où elle a tracé les lignes directrices de sa stratégie. Elle a débouché sur la mise en place d’une Force de réaction rapide de 5 000 hommes.

• Le 9 juin 2022, le Parlement européen, après avoir adopté divers textes relatifs à la Conférence pour l’avenir de l’Europe, adopta une résolution (P9_TA(2022)0244) convoquant une Convention pour la révision des Traités, en application de l’article 48 du traité UE (Traité de Nice).

• Les 10 et 11 mars 2022, Emmanuel Macron convoquait une réunion informelle du Conseil européen à Versailles. Les chefs d’État et de gouvernement y ont approuvé la création d’un budget de soutien à l’Ukraine et le programme de changement de dépendance énergétique.

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LaBajon - Z'élu

LaBajonUn NOUVEL ANIMAL sacré en France ?

LaBajon - 01 fév 2024

Tout zavoir sur le Z'élu

   

A ne pas confondre avec le zélite, bien que les deux espèces vivent en symbiose dans un écosystème très préservé.

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Le DPE - un désastre

InsolentiaeDPE : personne n’arrive à arrêter un gouvernement en plein délire

Insolentiae - 13 jan 2024

France : Le gouvernement détruit le marché immobilier - Charles Sannat.

   

Aujourd’hui c’est Nicolas Doze sur BFM (source ici avec la vidéo de Nicolas Doze) qui s’y est collé en relayant la dernière étude du CAE le conseil d’analyse économique, qui a étudié le DPE d’une manière fort pertinente.

Cette étude montre par exemple que dans la vraie vie, il n’y a aucune différence de consommation entre un logement classé G et… D.

Toute l’étude du CAE se trouve ici.

Cette étude montre par exemple que dans la vraie vie la consommation moyenne d’un logement A n’est que de 86 % inférieure à un logement classé G alors qu’en théorie cette différence est de 560 % !!

Comment ont-ils fait ?

Simple.

Ils ont fait une étude sur les dépenses réellement réalisées en partant… des données bancaires des gens et de la classification du bien.

Comment expliquer ce désastre du DPE ?

Là encore c’est assez facile à comprendre.

Plusieurs éléments.

Le DPE est un outil purement théorique avec des clefs de calculs automatiques qui devraient être remises en cause bien évidemment et qui devraient pouvoir se discuter ! Par exemple un radiateur électrique qui ne fait pas de CO2 est décoté en DPE (et de plusieurs classes sur un logement) par rapport à une chaudière au gaz… qui produit du CO2… Je rappelle qu’on nous explique que l’ennemi est le CO2 !

Le DPE ne tient pas compte des évidents usages des gens ! Quand on n’a pas de sous on chauffe peu. Quand on a beaucoup de sous, on se chauffe plus parce que « il n’y a pas de raison de se priver ». Ce n’est ni bien ni mal, c’est juste du comportemental.

Dans mon petit coin de Normandie, je connais un paquet de papas ou de mamans divorcés qui ne chauffent que… la semaine où ils ont leurs enfants. La semaine sans enfants, c’est pull et couette et pas de chauffage ! Quand on n’a pas de sous, on ne chauffe pas, que ce soit A, B ou G peut importe la lettre.

Enfin, il s’agit de consommation purement théorique. On fait isoler des maisons par la façade ce qui coûte une fortune pour laisser des trous dans les fenêtres « double-vitrage » pour ventiler et faire rentrer 150m3 d’air froid par heure !

Tout ceci est totalement ridicule...

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Un Attal pour deux Macron

Égalité et RéconciliationNomination de Gabriel Attal : le manifeste de Juan Branco

Égalité et Réconciliation - 12 jan 2024

Quoi que l’on pense de Juan Branco – qui possède un certain courage lui ayant valu d’être plusieurs fois dans l’œil du cyclone du système – son témoignage mérite d’être lu car il a longtemps côtoyé notre nouveau Premier ministre et a déjà beaucoup écrit sur lui.

   

Il y a cinq ans, dans le cadre d’une longue enquête, je dessinais le portrait d’un politicien aux dents de lait auquel personne encore ne s’intéressait.

Un certain Gabriel Attal.

Nous étions en 2018, et ce livre, intitulé Crépuscule, démontrait comment l’ascension d’Emmanuel Macron, loin du phénomène démocratique spontané, avait pris assise sur une fabrication oligarchique qui bientôt Attal propulserait.

J’y décrivais, en miroir, leurs deux parcours. Nous étions en 2018, et cet ouvrage, qui offrait une plongée inédite dans la façon dont le pouvoir se construisait en France, ferait immédiatement scandale, se voyant violemment attaqué par une presse aux ordres que je connaissais intimement, et dont les propriétaires, paniqués des secrets que je révélais, après m’avoir adoré, se répandraient dans le tout Paris en prétendant que tout cela n’était que mensonge, ressentiment et tromperie.

Cinq ans plus tard, tout est là. Gabriel Attal, qui n’était personne, un primodéputé de 28 ans pistonné par son amant, vient d’être nommé premier ministre. Et la confirmation de ce qui était annoncé devra interroger ceux qui, pendant toute cette période, auront benoîtement cru ce qu’on leur disait au sujet de ce texte, ou se seront tus par peur d’être ostracisés.

La publication de l’ouvrage, en libre accès, fut un véritable phénomène de société. Sans aucun relais médiatique, un million de personnes le téléchargèrent. 500.000 en écoutèrent la version audio, puis, une fois édité en librairies, 170.000 l’achetèrent.

Cette base immense, qui se voyait raconter comment la démocratie en France n’était qu’une illusion, suscita rapidement une inquiétude et une réaction effrénée de la part du pouvoir, mais surtout de ses relais, paniqué à l’idée que la vérité fut faite, non seulement sur ses êtes, mais sur la façon dont ils étaient propulsés. Rappelons-nous qu’Aurore Bergé alla jusqu’à au Procureur de la République, m’accusant d’avoir « armé les esprits ». On ne rit pas. La suite, on la connaît.

Lorsque le livre paru - nous étions à l’automne 2018 - les gilets jaunes ne s’étaient pas encore élancés, et Paris roucoulait d’amour pour ce pouvoir que le reste de la France abhorrait. L’omerta était telle que l’ouvrage ne trouverait de longs mois aucun éditeur, circulant de main en main, sous la poche. Des signaux faibles pourtant émergeaient. Gérard Collomb, débordé par l’affaire Benalla, refusait de faire ce qu’on lui demandait, et discrètement, démissionnait d’un pouvoir qu’il avait fait naître. Pendant près de quinze jours, personne ne lui succéderait, révélant une crise de régime qui se verrait habilement masquée par les perquisitions de la France Insoumise et la réaction déplacée de Jean-Luc Mélenchon. Comme un enfant, pris la main dans le pot, ne croyant pas ce qu’il voyait, il se laisserait avoir par une opération d’intimidation spectaculaire dont le seul objet était de détourné l’attention de ce qui, au gouvernement, s’installait. Trop franc, trop innocent, il fut ce jour là, de la macronie, le parfait instrument.

La crise politique était évitée, mais le peuple grondait. Car la France s’effondrait. Les premières pénuries de médicament accompagnaient un effondrement de l’école, de la santé et de la sécurité. Ce pouvoir sans légitimité ni provenance, n’avait d’autre choix que de piller, et multipliait les dispositifs fiscaux pour, d’un côté, récompenser ceux qui l’avaient fait, et de l’autre, le faire payer aux restes des français.

Personne ne se reconnaissait en ces êtres qui étaient censés les représenter, menteurs patentés qui, prétendant financer la transition écologique, créaient une taxe carburant pour financer le CICE, une exemption d’impôts pour les plus argentés. Gabriel, qui n’était alors qu’un primodéputé pistonné par son amoureux, donc, Stéphane Séjourné, conseiller politique du Président, avait obtenu contre menues coucheries sa circonscription, et tentait de se frayer un chemin dans ce magma là. Il avait rencontré son compagnon après avoir été propulsé à 22 ans au cabinet de la ministre de la santé Marisol Touraine par les grâces de sa fille, aux côtés de son futur conjoint Olivier Véran et Benjamin Griveaux. 6000 euros par mois, chauffeur et secrétariat pour un jeune homme qui n’était pas encore diplômé - des privilèges qui lui seront désormais garantis à vie – voilà qui a de quoi séduire et exciter.

Sans parcours professionnel ni titres à proposer, on l’avait entendu défendre laborieusement deux réformes, Parcoursup et le SNU à l’Assemblée nationale, alternant entre l’insignifiant et le catastrophique. Il bégayait légèrement, et comme à chaque fois qu’il craignait que son imposture fût révélée, ou que ses mensonges furent décelés, laissait un sourire en coin le dominer.

Gabriel faisait des pieds et des mains, déjà, pour entrer au gouvernement, et ces articles, en macronie, constituaient de puissants arguments. La rumeur bruissait auprès de ses camarades députés. De puissantes forces l’accompagnaient. A peine élu, ses premiers pas étaient immortalisés dans Paris Match. Rien n’était dit sur celui qu’il était. Une photographie mi-allongé, coupe de vin à la main, le mettait en avant avantageusement, parlant de Fort Boyard et d’Orelsan, au soleil, en une pose lascive, chemise ouverte à la BHL, sur les quais de Paris devant la Seine et le Grand Palais. Paris Match, à 28 ans ? Ce sont des centaines de milliers de lecteurs chaque semaine. Chaque semaine, Gabriel, cet été, y serait montré.

Comment faisait-il ? Paris bruissait et commençait à s’interroger. Gabriel, lui, fonçait. C’est qu’après avoir fait le siège de son amoureux versaillais, Séjourné lui avait arrangé une rencontre auprès de Brigitte qui au gouvernement, auprès de Blanquer l’avait promu, et de Mimi Marchand et quelques autres proxénètes et trafiquants, l’introduisait. C’était eux qui, à la manœuvre, avait fabriqué ces articles que Paris Match et Bruno Jeudy s’étaient contentés de publier.

Les mois passèrent, et Gabriel Attal, comme en tous ses postes, n’y fit que concrétiser son ambition effrénée. Le SNU, dont il avait la charge, s’effondrait, mais le petit cabinet qu’il avait pu constituer lui organisait déjeuners et dîners avec le tout Paris. En frénésie.

Gabriel avait compris que pour les êtres sans qualité, la solution était de courir, et de courir vite, sautant de maroquin en maroquin comme il irait de conjoint en conjoint, imitant Emmanuel Macron, c’est-à-dire recherchant ses promotions avant que le moindre résultat puisse lui être attribué. Avant que le moindre échec ne pût lui être imputé.

Les postes passèrent, et les oligarques se rapprochèrent. Bernard Arnault donnait ses instructions au Parisien, tandis que Brigitte Macron appelait Marc-Olivier Fogiel pour lui dire de le couver. Les portraits flatteurs fleurissaient. Gabriel sautait à temps sur le porte-parolat du gouvernement que son nouveau conjoint quittait, tandis que Séjourné, à Bruxelles, se voyait exilé. Sentant les limites s’approcher, le voilà qui à nouveau s’enfuyait au ministère du budget.

Comme partout, il en partirait sans bilan, avant même d’avoir présenté un budget. Ministre de l’éducation, il se verrait propulsé à Matignon avant qu’une année scolaire n’ait été achevé et que la moindre mesure qu’il ait annoncé n’ait été appliquée. Qu’importait que les réformes sur le harcèlement, le brevet, le bac, n’eussent été appliquées. Qu’aucune loi n’ait été votée.

Agitation, mouvement et une importante équipe de communication - les seuls conseillers qui l’ont partout suivi traitent de ces questions : l’obsession, recouvrir l’imposture et se protéger de ses effets. Imiter le daron.

De ce qui a suivi, des tournées américaines au Bildeberg hollandais, entre deux plans comm’ avec des influenceurs et des émissions confessions sur les plus grandes chaines de télévision, il n’est pas besoin de le rappeler. La connexion Marchand-Fogiel-Macron a permis, ces derniers mois, un bombardement sur BFM TV dont personne n’a parlé, et qui n’avait qu’une vocation : préparer l’opinion à l’ascension du fils prodige de l’Elysée, sur le modèle de Macron. Les dîners avec Crespo-Mara et Ardisson, sur 7 à 8, auront préparé le chemin à ce qui aujourd’hui est. Qu’importe que tout soit mensonger. Qu’importe que tout soit inventé. Aujourd’hui, Premier ministre, il l’est.

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