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la force du sabotage

BastamagFaire planer la possibilité du sabotage est une force

Bastamag - 06 mai 2023

Avec son Histoire du sabotage en deux tomes (éd. Libre), Victor Cachard réinscrit les luttes sociales dans leur histoire longue et participe d’une indispensable réactualisation de l’action directe.

   

Entretien.

Les canalisations sont attaquées à la disqueuse, la CGT Énergie coupe le jus à des élus soutenant la réforme des retraites, des antennes 5G crament un peu partout, 200 activistes équipés de pinces-monseigneur font le ménage dans une cimenterie Lafarge et des mégabassines sont lacérées à coups de cutter. Autant d’actions constituant de bonnes raisons d’aborder l’histoire du sabotage avec Victor Cachard, auteur de plusieurs ouvrages récents sur le sujet. Un entretien mené en terrasse d’un café lyonnais au nom bien à propos : le Court-circuit.

CQFD : Dans les cortèges contre la réforme des retraites, la foule scande souvent le triptyque « Grève, blocage, sabotage ». Longtemps mise de côté, la pratique du sabotage comme outil de lutte retrouve-t-elle du souffle ?
Couverture du tome 1 du livre Histoire du sabotage
Victor Cachard, Histoire du sabotage : tome 1 « Des traîne-savate aux briseurs de machines, Éditions Libre, 2022 ; tome 2 « Neutraliser le système techno-industriel », même éditeur, à paraître.

Oui, et c’est tant mieux, mais le terme de sabotage fait encore peur. Il a pris une connotation guerrière avec la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans la mémoire collective, il est associé au dynamitage des voies de chemin de fer, ou à l’idée d’attaque discrète, de coup dans le dos, un peu lâche…

Pourtant, le sabotage occupe une place importante dans l’histoire des luttes et il a été massivement utilisé par les travailleurs dès la fin du 19e siècle. On le sait peu, mais à la fin de son troisième congrès en 1897, la CGT l’a adopté officiellement comme tactique syndicale sous l’impulsion des anarchistes. Ce mode d’action, tout comme la grève générale, est aux fondements de la lutte syndicale !

Émile Pouget, révolutionnaire dont vous avez publié une anthologie [1], dit que le sabotage est vieux comme l’exploitation des travailleurs…

Il a été pratiqué bien avant d’être théorisé comme tactique de lutte. De tout temps, les exploités ont pu, de façon isolée, ralentir la cadence face à des exigences insupportables, ou produire volontairement et discrètement un mauvais travail. Contrairement à ce que l’on croit, le sabotage ne renvoie pas à la chaussure en bois (sabot) qui serait jetée dans la machine. C’est le nom donné au 13e siècle à une petite toupie en bois qui, quand elle tourne, donne l’impression d’être immobile. Comme le travailleur qui fait semblant de faire du bon ouvrage. « À mauvaise paie, mauvais travail », disaient les Anglais. Le sabotage est d’abord une attitude défensive, directement liée au travail. C’est finalement sous l’impulsion des syndicalistes révolutionnaires français que le terme gagne son caractère offensif.

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Pax Sinica

Le Grand SoirPax Sinica

Le Grand Soir - 05 mai 2023

Les siècles de paix qu’a connus l’Est asiatique sous domination culturelle, économique et militaire chinoise, notamment lors des dynasties Han (de 206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C.), Tang (618-907) et Ming (1368-1644) sont désignés par la formule Pax Sinica.

   

Totalement absente des médias français, éclipsée par l'actualité d'une métropole en ébullition face aux coups de matraques d'un pouvoir contre son peuple, reléguée derrière une propagande d'une échelle inédite jusqu'alors visant à maintenir l'illusion d'une victoire à venir de l'Ukraine et de l'OTAN, la révolution diplomatique conduite par la Chine au Moyen-Orient marque l'aurore d'une nouvelle ère qui verra probablement le refoulement de l'influence nuisible de Washington hors d'une région et loin des peuples dont le martyre infligé par l'occident colonial depuis trois-quarts de siècle a suffisamment duré.

Si ce terme renvoie à la Pax Romana et à la Pax Americana, toute ressemblance s’arrête là, ces deux derniers termes impliquant des contextes radicalement différents de la situation chinoise : des empires étendus bien au-delà de leurs frontières directes et l’imposition de la paix par la soldatesque. Dans l’histoire de la Chine, les dynasties Han, Tang et Ming sont des empires qui sont globalement limités à l’intérieur des frontières actuelles du territoire chinois. Elles représentent des ères historiques et des aires géographiques de développement humain sans précédent, que ce soit en terme de progrès techniques, d’échanges commerciaux et culturels et d’explorations maritimes.

En 1949, au sortir de la guerre et de l’occupation japonaise, d’un siècle et demie de conflits internes, de pillages coloniaux et de déclin politique qui l’auront maintenu hors de portée de la révolution industrielle, la Chine est parmi les pays les plus pauvres du monde. En soixante-quinze ans, elle se hissera pourtant au rang des trois premières puissances mondiales tout en demeurant jusque là, aussi insolite que ce soit pour des observateurs habitués à une arrogance toute occidentale, dans une relative discrétion sur le plan diplomatique, peut-être par l’entremise d’un cocktail d’humilité et de patience. De cette patience nécessaire face à un fauve mourant, toujours capable de coups mortels dans son agonie.

C’est le 7 septembre 2013 que pour la première fois, Xi Jinping fait mention de ce projet, baptisé 一带一路 (yī dài yī lù, une ceinture, une route en français), renommé plus tard Belt And Road Initiative (BRI) ou la Nouvelle Route de la Soie, en référence à l’ancienne route commerciale sous la dynastie Han. Lors de ce discours prononcé à l’université Nazarbaïev d’Astana au Kazakhstan, Xi en trace les contours et surtout énumère ses principes : « partager la paix et le développement tant qu’ils persistent dans l’unité et la confiance mutuelle, l’égalité et les avantages mutuels, la tolérance et l’apprentissage les uns des autres, ainsi que la coopération et les résultats gagnant-gagnant », « faire avancer le développement et la prospérité communs, et travailler pour le bonheur et le bien-être des peuples des pays de la région ». La BRI vise à mettre toute l’Eurasie, mais aussi l’Afrique, le Moyen-Orient et le sud-est asiatique à portée de la Chine et vice-versa, par voie ferrée et maritime. Près de mille milliards de dollars ont été investis par la Chine le long des Nouvelles routes de la soie à des fins de modernisation des infrastructures dans le cadre de la stratégie gagnant-gagnant qui a fait la marque de fabrique d’une diplomatie chinoise du progrès et du développement, notamment sur le continent africain. Non seulement, on ne compte plus la myriade de projets coopératifs entre la Chine et ses partenaires mis en place depuis le démarrage de ce chantier pharaonique, mais il a également favorisé la coopération entre nations voisines, faisant ainsi pendant à la conflictualité, à l’accaparement et à l’esprit de division propre à l’impérialisme américano-occidental dominant le monde depuis l’après-guerre.

UE et EU : les deux faces d’une même pièce

S’excluant de facto de ce projet, les États-Unis le perçoivent comme une volonté hégémonique chinoise (l’hôpital et la charité) et chez leurs alliés ouest-européens, on le considère soit avec indifférence soit avec une circonspection teintée de la crainte de déplaire à la Maison Blanche, à l’instar de la France ou plus récemment de l’Italie qui s’est fait taper sur les doigts après avoir montré un enthousiasme trop poussé pour la BRI et qui depuis l’élection de Meloni envisage son retrait, malgré des accords signés.

Dissimulant mal les caprices infantiles d’une institution plus zélée à se soumettre aux desiderata de Washington qu’à agir dans l’intérêt de ses peuples, l’UE crée un contre-projet et l’illusion qu’elle maîtrise encore quelque chose. En réalité, elle a un mal fou à ne pas sombrer : la déstabilisation de l’Europe centrale et la rupture de ses liens commerciaux avec la Russie orchestrés outre-Atlantique sont autant de manoeuvres qui cherchent à l’affaiblir tout en mettant des obstacles le long de la BRI.

Des obstacles que la Chine, patiemment, écarte du passage.

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réveillons-nous

Avant L'orageRÉVEILLONS-NOUS

Avant L'orage - 29 mars 2023

On a plus le temps de ne pas y croire, réveillons-nous.

   

Avant l'Orage, c'est deux apprentis artistes engagés, qui ont pour ambition de changer le monde à leur manière et de vous donner envie d'y participer.

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ingénieurs et démantèlement du système

BastamagPromis à de brillantes carrières, des jeunes désertent pour « démanteler » le système

Bastamag - 18 fév 2023

Des ingénieures et ingénieurs préfèrent quitter la voie toute tracée que leur promettaient leurs grandes écoles pour s’engager collectivement, amorcer un virage écologique radical et dessiner d’autres modalités d’existence.

   

À Polytechnique, dans l’Essonne, durant la cérémonie du 24 juin 2022, plusieurs diplômé·es invitent étudiant·es et anciens à « amorcer un virage radical » et à « construire un avenir différent de celui qui semble tout tracé aujourd’hui ».

« Il est urgent de sortir des rails sur lesquels nous installent insidieusement notre diplôme et notre réseau. Car tenter de résoudre à la marge des problèmes sans jamais remettre en cause les postulats mêmes du système dans lequel nous vivons ne suffira pas », expliquaient les diplômé·es de la plus prestigieuse des écoles d’ingénieurs françaises.

« On ne croit pas qu’on va changer les grandes entreprises de l’intérieur », résume Johanna. Car le profit fait partie de l’ADN de l’entreprise. » « Nous espérions - ne serait-ce qu’un peu - détourner, réformer, humaniser nos industries, nos employeurs, nos postes. En vain », écrivent également les auteurs et autrice du manifeste « Vous n’êtes pas seul·es ».

Les trois fondateurs de ce collectif – Jérémy Désir, cadre chez HSBC en finance de marché, Mathilde Wateau en logistique humanitaire au Programme alimentaire mondial, et Romain Boucher en big data – ont démissionné publiquement afin de lancer l’alerte sur les nuisances de leur secteur respectif.

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Jean-Christophe Anna

Mr MondialisationUn souffle d’espoir face aux effondrements

Mr Mondialisation - 22 juin 2022

Après le livre Le climat n’est pas le bon combat, dans lequel il fustige l’inaction et les fausses solutions face aux enjeux non seulement climatiques mais aussi sociétaux, Jean-Christophe Anna revient avec sa suite : Écrivons ensemble un nouveau récit pour sauver la vie.

   

Le ton fataliste a laissé place à un souffle d’espoir. Alors que l’auteur affirmait initialement que « la transition est morte » et l’« utopie bornée », son nouvel ouvrage invite de manière « vitale » à la « révolution »à travers une « utopie éclairée ».

« Il nous faut absolument tout repenser, requestionner, tout déconstruire, déconditionner. Transition ? Non, RÉVOLUTION ! »

Jean-Christophe Anna

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Dr Louis Fouché - à cœur ouvert

France SoirDr Louis Fouché : « Il faut rester ouvert et en lien avec le monde »

France Soir - 27 nov 2021

Louis Fouché, courageux médecin lanceur d’alerte, interviewé par France Soir à l'occasion de la sortie de son livre : Tous résistants dans l'âme - Éclairons le monde de demain !

   

Le Dr Louis Fouché, médecin particulièrement critique de la crise sanitaire revient sur l’ensemble des sujets qui tournent autour de la situation actuelle et de la société du futur. Derrière une posture affichée un peu zen, mi-désabusée, mi-peace and love, Louis Fouché porte en lui une véritable et noble force d'insurrection.

« On a souvent besoin d’un grand méchant loup, d’un ennemi parce que ça permet de structurer un « nous ». Regardez, aujourd’hui l’ennemi c’est tous les gens qui ne pensent pas directement dans le néolibéralisme et dans le transhumanisme, c’est-à-dire que tous ceux qui veulent ralentir, revenir à la nature, revenir à un monde réel et pas fantasmé, numérique, en fait ils sont dangereux, qu’ils soient marxistes, communistes, crypto-marxistes, alternatifs, qu’ils soient dans des ZAD, qu’ils soient anarchistes, qu’ils soient conspirationnistes, rassuristes, complotistes, qu’ils aient discuté avec Dieudonné ou Soral, tout le monde à la fin est étiqueté d’extrême droite. C’est juste la fabrique de l’ennemi, parce que ça permet de se sentir bien entre soi. »

Dr Louis Fouché

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La dictature macroniste tremble

Ciel VoiléLa dictature macroniste tremble ! Retour sur les manifestations du 17 juillet

Ciel Voilé - 19 juil 2021

Plus de 250 000 personnes ont manifesté pacifiquement, retour sur ce bel événement.

   

Dans cet article, retrouvez des acteurs au cœur de la révolution En Marche !

« La calomnie est en politique moins gênante que la manifestation de la vérité. »

Charles Péguy, poète, (1873 - 1914)

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Maffesoli et l'ère des soulèvements

Le courrier des stratègesMaffesoli et l'ère des soulèvements

Le courrier des stratèges - 30 juin 2021

Michel Maffesoli a publié « L’ère des soulèvements » aux éditions du CERF. Il nous a donné une interview pour évoquer ce livre qui aborde les thématiques contemporaines avec l’œil du sociologue.

   

Le sociologue nous a reçu chez lui pour un entretien chaleureux dont les conclusions sont glaçantes. Selon lui, les soulèvements vont être violents, vont contester l’ordre vertical imposé par la caste. Et ils feront couler le sang.

« C’est donc à ceux qui gouvernent la cité, si vraiment on veut l’accorder à certains, que revient la possibilité de mentir »

Platon

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grand reset transhumanisme

Sott - Sign of The TimesLe « Grand Reset du Monde », le transhumanisme et la 4e révolution industrielle

Sott : Sign of Times - 9 jun 2020

Notre monde change à la vitesse de l'éclair. Il y a un plan derrière tout ce qui se passe, et ce plan est celui d'un nouvel ordre mondial qui n'est même plus une théorie « conspirationniste », puisque les dirigeants mondiaux qui le planifient et le mettent en œuvre le divulgue ouvertement au public.

   

Un article initialement publié sur Health Impact News le 8 juin 2020. Cette « remise à plat » de l'économie mondiale comprendra le passage à la monnaie numérique et la suppression des espèces, une redistribution des richesses et la réduction de la taille de la population mondiale pour « lutter contre le réchauffement climatique » et inaugurer le Nouvel ordre mondial. Elle comprend également le lancement de la Quatrième révolution industrielle, le « transhumanisme ». Qui vise à intégrer les ordinateurs et l'intelligence artificielle aux êtres humains.

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