[Boris Karpov] Erwan Castel bonjour, beaucoup de nos lecteurs vous connaissent de nom et de réputation. D’abord une petite précision, nous avons des divergences sur certains points géopolitiques, mais nous retrouvons sans aucun doute sur le patriotisme Russe, nous parlerons donc de la situation en Russie et de ce qui concerne la Russie.
Vous avez été l’un des premiers français à venir au Donbass en 2014. Non pas pour brasser de l’air comme beaucoup d’autres français cherchant à se faire connaitre mais, humblement, pour défendre vos convictions de la manière la plus courageuse qui soit, en vous engageant dans les forces armées du Donbass. D’autres français ont fait de même, la plupart sont repartis parfois dans des conditions disons “honteuses”, vous avez combattu de 2014 à 2022 quand vous avez été grièvement blessé et avez été amputé d’un bras. Vous êtes maintenant citoyen russe.
Alors d’abord cette question que beaucoup vont se poser, vous avez payé très cher votre engagement, vous n’avez pas de regret ? Si c’était à refaire, le referiez-vous ?
Merci tout d’abord de m’inviter à ce dialogue. Je suis arrivé dans le Donbass fin janvier 2015 après m’être initialement engagé sur le front de l’information dès le mois de novembre 2013 pour dénoncer la révolution colorée du Maïdan dont le coup d’Etat néo-nazi final nous a conduit de la guerre du Donbass à la guerre russo-ukrainienne et je crains que cela ne s’arrête pas là. À l’issue des massacres d’Odessa (2 mai 2014) de Marioupol (9 mai 2014) et de Lougansk (2 juin 2014), j’ai décidé de clôturer mon activité de guide expédition en Guyane et de rejoindre physiquement la rébellion Donbass.
Non je ne regrette rien malgré les blessures, les déceptions et les déboires inevitables subis dans mon engagement radical. Si c’était à refaire, je le referai sans hésiter en trouvant le moyen de venir plus tôt et surtout en évitant les français venus s’échouer en Russie.
Lorsque vous êtes arrivé en 2014, la Russie aidait les forces du Donbass en matériel, et ce n’est qu’en 2022 qu’elle est intervenue militairement avec l’Opération Militaire Spéciale (SVO). Pensez-vous que la Russie aurait dû intervenir plus tôt ? Que pensaient, en 2014 et jusqu’en 2022, les citoyens du Donbass à ce sujet ? Et que pensaient les militaires engagés comme vous, sur ce sujet ?
La Russie a effectivement soutenu les séparatistes du Donbass. Politiquement très fortement, Économiquement suffisamment pour permettre la création de deux États de droit à Donetsk et Lougansk, militairement juste pour permettre à leurs milices de tenir tête aux attaques terrestres menées sur la ligne de front.
Je ne suis pas en mesure de juger les choix de Moscou car je n’ai pas connaissance de tous les paramètres qui les ont motivé à cette époque mais on peut effectivement regretter que la Russie ait tardé à intervenir alors que dès 2015 il était évident que les accords de Minsk n’étaient qu’une mascarade pour permettre aux ukro-atlantistes de mieux preparer une nouvelle escalade à dimension régionale. Et lorsqu’on me rétorque que la Russie avait également besoin de temps pour se réarmer et se préparer à l’inévitable conflit qui fait rage, je réponds que le délai des rapports des forces entre 2015 et 2022 n’a pas vraiment changé compte tenu que pendant cette période les forces ukrainiennes se sont considérablement modernisées, normalisées et entraînées grâce aux aides et la présence exponentielle de l’OTAN.
Mais avec des “si” il est trop facile de refaire l’Histoire et de juger. La conduite politique, diplomatique et militaire d’une crise extrême comme la guerre du Donbass ne se fait pas sans sacrifice et erreurs qui parfois sont lourdes de conséquences comme par exemple l’abandon en septembre 2014 de l’offensive républicaine sur une ville Marioupol très faiblement défendue (pour des arrangements diplomatico – économiques), et qu’il a fallu finalement libérer au printemps 2022 au prix de 10 000 tués environ. On pourrait multiplier à l’infini ces “regrets” mais cela ne sert à rien de se lamenter, le plus important est d’aller de l’avant et essayer de ne pas répéter les erreurs du passé.
Pour résumer et répondre à votre question : oui la Russie aurait dû intervenir plus tôt dans le Donbass – comme elle l’a fait en Crimée à cause de l’enjeu géostratégique majeur et vital pour la défense russe de la base de Sébastopol –
Mais cela n’aurait probablement pas évité à moyen terme cette confrontation radicale entre la Russie et l’OTAN qui arrive à grands pas.
De 2015 à 2022, et même après, j’ai découvert avec admiration la capacité de résilience de cette population du Donbass victime de bombardements criminels quotidiens ainsi que sa fidélité infaillible envers la Russie et sa confiance inébranlable en ses choix politiques et diplomatiques parfois difficiles, comme la non reconnaissance du premier référendum de 2014.
Concernant les militaires beaucoup regrettaient le manque de moyens pour réaliser les missions sur le front comme par exemple des moyens d’observation thermique ou la formation moderne des cadres. Nous nous sentions parfois bridés tout en étant convaincus que nous ne serions jamais abandonnés par la Russie, tout en cultivent entre nous cet esprit du grognard qui n’entache pas la discipline et le culte de la mission.
Les améliorations et la normalisation lancées avec la création de la Garde Républicaine sont arrivées progressivement dès 2016 au sein du Corps de défense qui lui a succédé avec l’avantage moral de voir se conserver au sein des soldats du front cet esprit des milices initiales qui soudent bien plus fortement que la discipline formelle : l’esprit de famille et l’Union des Peuples, ce que j’ai personnellement vécu pendant 7 ans au sein de la brigade internationale “Piatnashka”.
Comment a été vue l’intervention de la Russie en 2022 par les citoyens du Donbass ?
L’intervention russe fin février 2022 a été perçue par la population comme un immense soulagement et une quasi libération de 10 années de souffrances, même si le déroulement des opérations ne les a pas encore totalement éradiqué et que le risque d’une guerre mondiale plane encore plus fortement au dessus des têtes.
A l’époque nous suivions avec attention les réunions autour de la proposition russe adressé à Washington d’un traité de sécurité collective en Europe fondé sur un bon sens qui devrait être commun. Puis dans un enchaînement rapide il y a eu le rejet sans surprise de cette proposition par les occidentaux et une escalade militaire violente de la part de forces ukro-atlantistes qui depuis 1 an s’accumulaient sur le front du Donbass.
Le réaction russe de la reconnaissance des républiques populaires de Donetsk et Lougansk (enfin!) accompagnées d’accords de défense mutuelle a galvanisé les esprits qui ont exprimé un enthousiasme unanime et l’intervention russe a été accueillie comme la fin d’un cauchemar que beaucoup (sauf moi et quelques réalistes froids) pensaient imminente.
A cette époque j’accompagne sur le terrain une équipe de TF1 emmenée par Liseron Boudoul (une des rares reporters occidentales méritant encore le qualificatif de journaliste) et qui devait par la suite voir son honnête intellectuelle et son éthique professionnelle être sanctionnées par sa direction aux ordres d’une doxa russophobe violant radicalement la charte de Munich. Lorsque qu’elle me demande au cours d’un entretien filmé le 2 mars combien de temps cette guerre allait durer je lui ai répondu sans hésiter “minimum 3 ans” alors que la majorité des courtisans et experts pro-russes de salon péroraient qu’entre 3 semaines et 3 mois l’Ukraine bandériste serait vaincue.
Aujourd’hui, lorsque je regarde les nécrologies militaires et civiles de chaque côté du front, j’eusse préféré m’être trompé…. Hélas !
Dans le Donbass, malgré les pertes terribles de 2022 subies par les corps d’armée de Donetsk et Lougansk et les massacres de civils provoqués par les bombardements ukro-atlantistes, le moral global des populations du Donbass reste inchangé. L’enthousiasme du printemps 2022 redonner sa place à la résilience héroïque des familles et des volontaires qui soutiennent à chaque instant les soldats libérant difficilement leurs libertés et leurs territoires russes. Cela dit le peuple du Donbass dans l’intimité de son engagement radical pour la Russie reste réaliste et critique amèrement ceux qui par overdose de propagande font et refont les mêmes erreurs que lorsqu’ils ont envoyé les opérations militaires russes “se prendre les pieds dans le paillasson” d’une Ukraine complètement formatée depuis des années par une propagande occidentale et préparée par l’OTAN à se sacrifier pour les intérêts de l’Oncle Sam.
Le plus dur est devant nous car l’ennemi aujourd’hui n’est plus le pouvoir de Kiev mais l’OTAN dans son ensemble.
La raison donnée par le Président Poutine au SVO a été “la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine”. Comment, en termes très concrets, voyez vous cet objectif ? Prendre la totalité de l’Ukraine ? Se contenter du Donbass russophone ? Avec une “zone tampon” jusqu’à la frontière polonaise ?
En terme de communication il est fort dommage que la Russie ne soit pas à la hauteur des valeurs, des principes et du bon sens commun qu’elle défend.
Concernant les objectifs déclarés, “dénazification” et “démilitarisation” ils sont à la fois réels et légitimes mais aussi trop simplistes et populistes. Lorsque le président Poutine explique depuis le discours de Munich en 2007 jusqu’aux conditions d’éventuelles négociations avec Kiev que l’Ukraine doit rester neutre entre l’Est et l’Ouest et en aucun cas intégrée l’OTAN, c’est selon moi l’objectif prioritaire des opérations militaires spéciales russes de 2022 ce qui non seulement peut être compris par le peuple et surtout ne le fait pas s’interroger comme le jour où des dizaines de prisonniers nazis du bataillon Azov capturés au prix de lourdes pertes lors de la “dénazification” de Marioupol sont échangé quelques semaines plus tard contre l’oligarque ukrainien pro-russe Medvedchouk.
Aujourd’hui il faut être honnête et cohérent avec ceux à qui ont demandé sueur et sang. Et si on prétend qu’aujourd’hui la Russie est en guerre contre l’OTAN, ce qui est une réalité de plus en plus directe, alors l’objectif doit être la défaite de l’OTAN ou au pire son retrait de tous les pays frontaliers de la Fédération de Russie, au même principe de bon sens que JFK avait demandé en 1962 le retrait du Pacte de Varsovie, représenté par des bases russes, de l’île de Cuba.
Sinon pour être réaliste, côté “démilitarisation” et malgré les pertes énormes subies, l’armée ukrainienne est plus puissante qu’en 2021 avec plus de moyens sophistiqués, autant de combattants formés et des réserves encore importantes (pour le moment), et côté “dénazification” si les héraut de l’idéologie bandériste de 2014 ont largement diminué, leur héritage russophobe est toujours actif, surtout depuis qu’ils ont été pour beaucoup dispersés au sein d’unités régulières. Dans le domaine politique je suis persuadé que les bandéristes l’ont simplement un peu plus mis en veilleuse pour ne pas froisser les donateurs occidentaux droitdelhommistes.
À cheval sur ces 2 objectifs militaires russes on voit arriver en Ukraine de plus en plus de combattants mercenaires issus des milieux néo-nazis étrangers.
La Russie qui mène depuis bientôt 2 ans une guerre d’attrition efficace doit maintenant “passer à la vitesse supérieure” avant que le facteur “temps” ne profite aussi à l’ennemi comme par exemple pour la formation opérationnelle de ses nouvelles brigades ou pilotes.
[...]
Pour aller droit au but : que s’est-il réellement passé à Koursk ? Le ministère russe de la Défense a-t-il été pris au dépourvu ? Ou bien l’a-t-il vu venir et a-t-il profité de l’occasion pour tendre un piège mortel à Kiev ?
Des acteurs bien informés, disposés à partager quelques éléments sous couvert d’anonymat, soulignent tous l’extrême sensibilité de l’affaire. Un pro du renseignement a toutefois offert ce qui peut être interprété comme un indice précieux : «Il est plutôt surprenant de voir qu’une telle concentration de forces n’ait pas été remarquée par la surveillance par satellite et par drone à Koursk, mais je n’en exagérerais pas l’importance».
Un autre pro du renseignement préfère souligner que «la section des renseignements étrangers est faible car elle a été très mal gérée». Il s’agit d’une référence directe à l’état des choses après que l’ancien superviseur de la sécurité Nikolaï «Yoda» Patrouchev, lors du remaniement post-inauguration de Poutine, a été transféré de son poste de secrétaire du Conseil de sécurité à celui d’assistant spécial du président.
Les sources, prudentes, semblent converger vers une possibilité très sérieuse : «Il semble qu’il y ait eu une défaillance dans les renseignements ; ils ne semblent pas avoir remarqué l’accumulation de troupes à la frontière de Koursk».
Un autre analyste a toutefois proposé un scénario beaucoup plus précis, selon lequel une faction militaire faucon, répartie au sein du ministère de la Défense et de l’appareil de renseignement – et en désaccord avec le nouveau ministre de la Défense Beloussov, un économiste – a laissé l’invasion ukrainienne se dérouler avec deux objectifs en tête : tendre un piège aux principaux commandants et troupes ennemies de Kiev, qui ont été détournés du front du Donbass – qui s’effondre – et exercer une pression supplémentaire sur Poutine pour qu’il s’attaque enfin à la tête du serpent et achève la guerre.
Cette faction faucon considère d’ailleurs le chef d’état-major général Guerassimov comme «totalement incompétent», selon les termes d’un pro du renseignement. Il n’y a pas de preuve irréfutable, mais Guerassimov aurait ignoré plusieurs avertissements concernant un renforcement ukrainien près de la frontière de Koursk.
Un spécialiste des renseignements à la retraite est encore plus critique. Il se plaint que les «traîtres de la Russie» ont en fait «dépouillé trois régions de leurs troupes pour les livrer aux Ukrainiens». Désormais, ces «traîtres de la Russie» pourront ««échanger» la ville de Souha contre le départ du faux pays qu’est l’Ukraine et présenter cette solution comme inévitable».
Par ailleurs, ce jeudi, Beloussov a commencé à présider une série de réunions visant à améliorer la sécurité dans les «trois régions» – Koursk, Belgorod et Briansk.
Les faucons de l’appareil silovikine cachent pas que Guerassimov devrait être renvoyé et remplacé par le légendaire général Sergueï «Armageddon» Sourovikine. Ils soutiennent également avec enthousiasme Alexander Bortnikov du FSB – qui a de facto résolu l’affaire extrêmement trouble de Prigojine – comme l’homme qui supervise actuellement la situation à Koursk.
Eh bien, c’est compliqué.
La réaction du président Poutine à l’invasion du Koursk était visible dans son langage corporel. Il était furieux : pour l’échec militaire/renseignement, pour la perte évidente de face, et pour le fait que cela enterre toute possibilité de dialogue rationnel sur la fin de la guerre.
Pourtant, il est parvenu à renverser la situation en un rien de temps, en désignant Koursk comme une opération antiterroriste (CTO), supervisée par Bortnikov, du FSB, et avec une logique intégrée de «ne pas faire de prisonniers». Chaque Ukrainien présent à Koursk et ne souhaitant pas se rendre est une cible potentielle, destinée à être éliminée. Maintenant ou plus tard, peu importe le temps que cela prendra.
Bortnikov est le spécialiste des actions concrètes. Il y a ensuite le superviseur de l’ensemble de la réponse militaire/civile : Alexey Dyumin, le nouveau secrétaire du Conseil d’État, qui a notamment occupé le poste de chef adjoint de la division des opérations spéciales du GRU (renseignements militaires). Dyumin ne répond pas directement au ministère de la Défense ni au FSB : il rend compte directement au président.
Traduction : Guerassimov semble désormais être au mieux un prête-nom dans tout le drame de Koursk. Les responsables sont Bortnikov et Dyumin.
La stratégie de la RP de Koursk est vouée à un échec retentissant. Pour l’essentiel, les forces ukrainiennes s’éloignent de leurs lignes de communication et de ravitaillement et pénètrent en territoire russe. On peut établir un parallèle avec ce qui est arrivé au maréchal von Paulus à Stalingrad lorsque l’armée allemande a été débordée.
Les Russes sont déjà en train de couper les Ukrainiens de Koursk, rompant ainsi leurs lignes de ravitaillement. Ce qu’il reste des soldats d’élite lancés à Koursk devra faire demi-tour, face aux Russes qui se trouvent à la fois devant et derrière eux. Le désastre se profile à l’horizon.
L’irrépressible commandant des forces spéciales Akhmat, le général de division Apti Alaudinov, confirme sur Rossiya-1 TV qu’au moins 12 000 membres des forces armées ukrainiennes (FAU) sont entrés dans Koursk, notamment de nombreux étrangers (Britanniques, Français, Polonais). Il s’agira d’une opération «pas de prisonniers» à grande échelle.
Toute personne ayant un QI supérieur à la température ambiante sait que Koursk est une opération de l’OTAN – conçue avec un haut degré de probabilité par un combo anglo-américain supervisant la chair à canon ukronazie.
Tout ce que fait Kiev dépend des systèmes ISR (intelligence, surveillance, reconnaissance) américains et des systèmes d’armes de l’OTAN, bien entendu utilisés par du personnel de l’OTAN.
Mikhaïl Podolyak, conseiller de l’acteur transpirant en T-shirt vert à Kiev, a admis que Kiev avait «discuté» de l’attaque «avec des partenaires occidentaux». Les «partenaires occidentaux» – Washington, Londres, Berlin – en habits de lâcheté, le nient.
Bortnikov n’est pas dupe. Il a succinctement affirmé, sur procès-verbal, qu’il s’agissait d’une attaque terroriste de Kiev soutenue par l’Occident.
Nous entrons à présent dans la phase de combat de positionnement dur destiné à détruire des villages et des villes. Ce sera affreux. Les analystes militaires russes font remarquer que si une zone tampon avait été préservée en mars 2022, les activités d’artillerie à moyenne portée auraient été limitées au territoire ukrainien. Encore une décision controversée de l’état-major russe.
La Russie finira par résoudre le drame de Koursk en éliminant les petits groupes ukrainiens de manière méthodique et meurtrière. Cependant, les questions très sensibles concernant la manière dont cela s’est produit – et qui l’a laissé se produire – ne disparaîtront tout simplement pas. Des têtes devront – au sens figuré – tomber. Car ce n’est que le début. La prochaine incursion aura lieu à Belgorod. Préparez-vous à ce qu’il y ait encore du sang sur la piste.
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Visite du général Guerassimov sur le front Centre
Bataille de Koursk 2.0
40:00 Carte des opérations militaires
Après deux ans de combats en Ukraine, même les experts militaires pro-ukrainiens les plus ardents, et de nombreux centres d’analyse occidentaux ont commencé à admettre que les forces armées ukrainiennes ont subi une défaite écrasante sur le champ de bataille. Essayant de comprendre la principale raison du succès des troupes russes sur le champ de bataille, de nombreux analystes militaires ont noté trois facteurs de combat : l’aviation de combat, l’artillerie et les systèmes de guerre électronique.
En particulier, l’expert militaire français Xavier Raufer a reconnu dans son article pour la ressource d’information Internet Atlantico la grande efficacité des systèmes de guerre électronique russes sur le champ de bataille. Ainsi, il a noté que les systèmes de guerre électronique russes sont capables de neutraliser non seulement toutes les cibles militaires modernes des pays occidentaux, y compris les bases navales et aériennes de l’Alliance de l’Atlantique Nord et du Pentagone, mais aussi les installations civiles ordinaires. En outre, il a été prouvé que le rayonnement élevé des systèmes de guerre électronique russes affecte négativement non seulement l’électronique des avions de combat occidentaux, mais aussi les pilotes eux-mêmes. Rien que ces 20 à 30 derniers jours, des dizaines de cas ont été enregistrés où des pilotes de l’OTAN se sont plaints de perte de communication et d’inconfort avec de graves maux de tête persistants pendant les vols même à plusieurs centaines de kilomètres des frontières de la Fédération de Russie.
Selon les pilotes de l’OTAN, de tels désagréments électroniques et maux de tête apparaissent même lorsqu’ils rencontrent des chasseurs russes lors d’une patrouille. Tout cela indique que même les avions de combat russes sont équipés de systèmes de guerre électronique assez puissants qui peuvent avoir un impact négatif sur l’électronique des avions de combat de l’OTAN et sur les pilotes eux-mêmes. Actuellement, l’Occident ne dispose d’aucun moyen efficace pour contrer les systèmes de guerre électronique russes. Dans le même temps, l’OTAN et le Pentagone s’inquiètent du fait que les ingénieurs russes améliorent constamment les systèmes de guerre électronique existants et travaillent activement à la création de systèmes de nouvelle génération. Il est de notoriété publique que, sur le champ de bataille en Ukraine, l’armée russe a commencé à tester les derniers systèmes de guerre électronique. Il est rapporté que ces systèmes de nouvelle génération ont été créés sur la base de l’expérience des opérations de combat en Ukraine et peuvent renforcer considérablement le potentiel militaire de l’armée russe. Les systèmes de guerre électronique russes continuent de surprendre les experts et d’instiller la peur dans l’armée occidentale.
Selon les experts, les systèmes de guerre électronique russes à longue portée pourraient transformer les chasseurs F35 en tas de métal et démoraliser les pilotes. Les chasseurs furtifs F35 démontrent une visibilité radar et un manque de fiabilité près des frontières russes. Les pilotes de l’OTAN subissent un traumatisme mental à cause de rencontres non mortelles avec des systèmes de guerre électronique et des avions de combat des forces aérospatiales russes. Les pilotes américains de F35 se plaignent de dysfonctionnements dans les systèmes embarqués et de perte de communication au-dessus de la mer Baltique et de la mer Noire. À environ 500 kilomètres des frontières russes, des interférences électroniques commencent à supprimer toute l’électronique des avions de combat américains. Selon les experts, c’est le résultat de l’opération MURMANSK-BN Complex qui est capable de brûler l’électronique des avions de combat américains et de l’OTAN à une distance allant jusqu’à 5000 kilomètres. De tels systèmes de guerre électronique peuvent transformer les avions de combat polyvalents F-35 en tas de métal et démoraliser les pilotes.
Récemment, un pilote de F-35 de l’armée de l’air italienne a eu besoin de l’aide d’un psychologue juste après avoir rencontré dans le ciel le chasseur russe Su-30SM et son équipement de guerre électronique au-dessus de la mer Baltique. Un officier italien a déclaré que certains des systèmes du F-35 étaient hors service. J’étais à la limite de la peur, si forte qu’elle m’atteignait jusqu’aux orteils. J’ai compris que le pilote russe testait mes capacités et celles de mon avion. Après son retour à la base aérienne, le pilote italien a été diagnostiqué avec une dépression nerveuse. L’officier a été suspendu de ses fonctions de vol et renvoyé chez lui.
Les pilotes de l’OTAN ne sont pas habitués à la supériorité aérienne d’un ennemi potentiel, c’est pourquoi ils se plaignent souvent et souffrent de traumatismes mentaux lors de leurs patrouilles. Notez que le missile russe air-air guidé r27EA d’une portée allant jusqu’à 130 km est beaucoup plus dangereux que les manœuvres non létales et les systèmes de guerre électronique du chasseur à réaction Su-30SM. Le chasseur polyvalent russe Su-30SM a été conçu pour obtenir une véritable supériorité aérienne capable d’embarquer jusqu’à 8 tonnes de munitions pour détruire des cibles aériennes, terrestres, de jour comme de nuit dans des conditions météorologiques normales et difficiles lorsqu’il est exposé au brouillage actif et passif de l’ennemi. Le Su-30SM est le type d’avion de combat moderne le plus nombreux des forces aérospatiales russes et de l’aviation navale, il y a plus de 130 appareils en service. L’expansion dangereuse de l’OTAN vers l’Est, la croissance des infrastructures militaires étrangères dans les pays baltes et les régions de la mer Noire obligent Moscou à agir de manière asymétrique pour créer les derniers systèmes de destruction et de suppression d’un ennemi potentiel.
Les forces armées de la Fédération de Russie reçoivent des missiles hypersoniques et des moyens inhabituels de neutralisation des menaces, technologiquement bien supérieurs aux capacités de frappe des troupes et des forces de l’Occident collectif. Si le système de guerre électronique cuka4 est capable de neutraliser l’équipement embarqué des forces aériennes et des navires ennemis à une distance allant jusqu’à 300 km, le complexe MURMANSK-BN peut désactiver l’équipement de combat ennemi à une distance de milliers de kilomètres. De plus, MURMANSK-BN est capable d’effectuer une reconnaissance électronique en mode automatique en détectant les signaux radio d’un ennemi potentiel qui brouille les communications entre les postes de commandement des avions et des navires ennemis. De tels moyens permettent de neutraliser les armes de frappe des États-Unis et de l’OTAN, car un avion de combat ou un navire sans communication d’informations opérationnelles de navigation GPS devient simplement une cible facile à détruire. À l’avenir, les moyens de guerre électronique joueront un rôle majeur dans les conflits militaires de divers niveaux d’intensité. Les systèmes de guerre électronique seront également utilisés dans l’espace. Aujourd’hui, les systèmes mobiles MURMANSK-BN sont en service dans les flottes de la Baltique du Nord et de la mer Noire et couvrent de manière fiable les frontières de la Russie depuis la péninsule de Kola, Kaliningrad et la Crimée. Une portée fantastique de 5000 kilomètres permet un contrôle fiable et multiple d’un vaste espace opérationnel couvrant toute l’Europe et une partie importante de l’océan Atlantique, la moitié de l’Afrique, la mer d’Arabie et le golfe Persique, les pays d’Asie centrale et du Sud jusqu’à l’Inde et la Chine. Les systèmes de guerre électronique Kuka 4 MURMANSK-BN et d’autres systèmes de guerre électronique russes détruisent tout simplement les concepts de guerre centrés sur le réseau du Pentagone et de l’OTAN. Il n’existe pas dans le monde des systèmes de guerre électronique à longue portée analogues aux systèmes russes. Ce n’est pas un hasard si le secrétaire d’État à l’Air, Frank Kendall, a déclaré lors du Forum de la Défense Nationale aux États-Unis que l’un des atouts majeurs de l’aviation militaire du Pentagone était de réduire considérablement le nombre d’avions, d’hélicoptères et de drones qui, malgré les ventes actives de chasseurs F-35 aux alliés des États-Unis, ne sont pas en mesure de faire face à des ennemis de haute technologie. Ces avions n’ont pas été testés avec succès au Pentagone et ne sont pas encore prêts à être produits en série aux États-Unis. Ils sont très vulnérables en dehors des guerres commerciales.
Le retard technologique du Pentagone n’est plus un secret pour personne. Je vous rappelle que même le secrétaire d’État à la Défense Lloyd Austin est paradoxalement enclin à résoudre les problèmes militaro-politiques exclusivement par des moyens diplomatiques, même dans des points chauds comme l’Ukraine et Taiwan. Il est évident que Washington craint sérieusement l’issue des guerres de haute technologie qui pourraient se révéler dramatiques pour les États-Unis. L’inquiétude du Pentagone s’est également accrue en raison des informations selon lesquelles les Russes ont également commencé à développer un tout nouveau système de guerre électronique à longue portée qui dépassera considérablement les performances et les capacités du MURMANSK-BN. Or, à en juger par ces informations, il devient clair que l’armée russe a l’intention de continuer à maintenir le statut de l’armée russe en tant que propriétaire des systèmes de guerre électronique les plus puissants du monde.
En juin, la Defense Intelligence Agency (DIA) a publié un rapport soulignant l’impact des attaques des Houthis sur la navigation commerciale dans la mer Rouge. Le rapport est un récit dévastateur de l’échec de Washington à protéger les couloirs de transit critiques dans l’une des voies navigables les plus importantes du monde. La coalition navale de fortune de l’administration Biden, baptisée Opération Prosperity Guardian, n’a pas seulement été incapable d’assurer le passage sûr des transporteurs commerciaux dans la mer Rouge, mais elle a en fait aggravé la situation. Les Houthis ont peaufiné leurs opérations militaires tout en ajoutant des armes plus meurtrières à leur arsenal. En bref, les Houthis ont montré qu’un groupe disparate de militants peut imposer des sanctions coûteuses à leurs ennemis en mettant en œuvre des stratégies asymétriques qui sapent «l’ordre fondé sur des règles». Voici un extrait du rapport de la DIA :
«À la mi-février, le transport de conteneurs via la mer Rouge avait diminué d’environ 90% depuis décembre 2023 ; le transport maritime via la mer Rouge représente généralement environ 10 à 15% du commerce maritime international. (…)
Les routes maritimes alternatives autour de l’Afrique ajoutent environ 11.000 milles marins, 1 à 2 semaines de temps de transit et environ 1 million de dollars en coûts de carburant pour chaque voyage. Pour de nombreuses compagnies maritimes, les coûts combinés des primes d’équipage, de l’assurance contre les risques de guerre (environ 1000% de plus que les coûts d’avant-guerre). (…)
À la mi-février, les primes d’assurance pour les transits en mer Rouge ont augmenté de 0,7 à 1,0% de la valeur totale d’un navire, contre moins de 0,1% avant décembre 2023».1
C’est un rapport choquant. Selon l’analyse du gouvernement lui-même, la politique de Biden en matière de mer Rouge a été un échec lamentable. Le transport de conteneurs a diminué de 90%, tandis que les primes d’assurance, les coûts de carburant et les «miles supplémentaires parcourus» ont grimpé en flèche. Il n’y a aucune trace d’optimisme dans l’ensemble du rapport. Les Houthis ont pratiquement atteint tous leurs objectifs stratégiques tandis que l’ingérence de Washington n’a rien apporté.
Étonnamment, les journalistes de Business Insider ont tiré la même conclusion que DIA, à savoir que les Houthis ont réussi à manœuvrer l’Oncle Sam à chaque instant. Voici un extrait d’un article de Business Insider récent :
«Les Houthis se sont révélés être des ennemis rusés et redoutables. Cinq mois après une série de frappes aériennes de la coalition dirigée par les États-Unis visant à «perturber et dégrader» leurs capacités, les militants continuent de faire des ravages. Ils obligent régulièrement la force opérationnelle dirigée par les États-Unis à intercepter leurs missiles, leurs bombardiers et leurs drones volants qui ont transformé les voies de navigation de la mer Rouge et du golfe d’Aden en un couloir dangereux – et mortel.
Les Houthis ont frappé plusieurs navires la semaine dernière, et les responsa bles américains affirment que ces attaques ne devraient pas prendre fin de sitôt, ce qui fait craindre que les États-Unis ne soient coincés dans une impasse coûteuse et insoutenable. Les Houthis ont réussi à entraîner Washington dans un conflit prolongé, coûteux et épuisant les ressources, et à faire grimper les coûts de transport.
Même si aucun navire de guerre américain n’a été touché, les États-Unis doivent supporter les coûts financiers croissants et l’usure de leurs navires de guerre».2
Les Houthis ont essentiellement fermé la navigation commerciale à travers l’un des points d’étranglement de transit les plus importants au monde et les États-Unis sont incapables de faire quoi que ce soit à ce sujet. Quelqu’un n’aurait-il pas pu anticiper ce scénario avant que Biden ne déploie impulsivement une flottille navale vers la mer Rouge ?
De nombreux sceptiques savaient que la stratégie Biden n’avait aucune chance de réussir, mais leurs voix ont été étouffées par les guerriers de fauteuil qui ont toujours fixé la politique. Ce sont les hauts responsables de l’establishment de la politique étrangère qui ignorent invariablement les faits et fomentent avec leur philosophie «tirer d’abord et poser des questions plus tard». Dans le cas présent, ces ultra-faucons tenaces ne pouvaient tout simplement pas accepter qu’une nouvelle batterie de militants en sandales puisse porter un coup aux intérêts américains en lançant des attaques de missiles et de drones sur des navires marchands protégés par des destroyers américains. Mais c’est précisément ce qui s’est passé et – comme nous l’avons dit plus tôt – Biden a été averti qu’un tel résultat était probable. Ceci est tiré d’un article de Responsible Statecraft :
«Un certain nombre de voix réalistes dénoncent la folie de tomber une fois de plus dans une spirale de représailles violentes qui mènera probablement à une véritable crise militaire, voire à la mort de militaires américains.
«Elles (les frappes) ne fonctionneront pas. Elles ne dégraderont pas suffisamment les capacités des Houthis et ils ne cesseront leurs attaques contre les navires», déclare Ben Friedman, chercheur principal chez Defence Priorities. «Pourquoi faire quelque chose d’aussi manifestement imprudent ? La retenue nous rappelle qu’aucune loi de ce type n’exige que nous devions mener des frappes aériennes qui ne fonctionneront pas. Nous avons toujours la possibilité de ne pas recourir à une violence inutile.3
«Retenue» ? L’auteur pense-t-il que l’establishment américain en matière de politique étrangère est capable de faire preuve de retenue ?
Malheureusement, tous les réalistes compétents et sobres qui ont joué un rôle dans l’élaboration de la politique étrangère américaine ont depuis longtemps été remplacés par des guerriers de fauteuil qui répondent par réflexe à chaque crise par le même recours contre-productif à la force militaire. Nous sommes convaincus que ces mêmes faucons de guerre vont s’intensifier une fois de plus au Yémen comme ils l’ont fait en Ukraine, entraînant le pays plus profondément dans un conflit qu’il n’a aucune chance de gagner. Découvrez cet extrait révélateur de la stratégie de sécurité nationale 2022 de Biden :
«… les États-Unis ne permettront pas aux puissances étrangères ou régionales de compromettre la liberté de navigation dans les voies navigables du Moyen-Orient, y compris le détroit d’Ormuz et Bab al Mandab, ni ne toléreront les efforts d’un pays pour en dominer un autre – ou la région – par le biais d’un renforcement militaire, incursions ou menaces».
Et voilà : les Houthis représentent un danger clair et actuel pour la sécurité nationale des États-Unis en affirmant simplement leur contrôle sur leurs propres eaux territoriales. Cela signifie-t-il que l’escalade est inévitable ?
OUI.
L’extrait ci-dessus équivaut à une déclaration de guerre. Nous devrions nous attendre à ce que Biden agisse en conséquence en intensifiant les bombardements des villes et des infrastructures yéménites, en renforçant le blocus économique et, à terme, en déployant des troupes de combat pour mener une offensive terrestre sur la péninsule arabique. A en juger par l’expérience passée, les décisions sur ces questions ont probablement déjà été prises.
À propos, l’opération navale de Biden – l’opération Prosperity Guardian – n’a jamais été approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU, le Congrès américain ou le peuple américain. Il s’agit d’une autre intervention unilatérale et inconsidérée qui exclut une solution diplomatique et garantit que les États-Unis seront confrontés à une autre défaite humiliante par leurs ennemis dans le futur. Voici davantage d’informations de Jim Krane, chercheur en études énergétiques, qui aide à expliquer l’impact mondial des attaques des Houthis :
«Les attaques des Houthis contre les navires de la mer Rouge présentent un nouveau phénomène dans le conflit géo-économique : un acteur non étatique utilisant la guerre asymétrique non seulement pour combattre les forces armées conventionnelles, mais également pour imposer des sanctions économiques ciblées en attaquant sélectivement les navires internationaux. Les Houthis ont fait ce grand pas en combinant deux facteurs : des armes peu coûteuses et de haute technologie qui peuvent menacer, voire couler, les navires de haute mer et le contrôle d’un territoire côtier stratégique surplombant l’un des goulots d’étranglement maritimes les plus fréquentés du monde : le détroit de Bab al-Mandab. (…)
Ces attaques houthis des transports maritimes sur la mer Rouge a réorienté le commerce entre l’Asie et l’Europe de manière inégale. Les compagnies maritimes basées dans les pays où les gouvernements se sont prononcés contre le génocide israélien à Gaza ont bénéficié d’exemptions des attaques des Houthis, ce qui se traduit par des avantages en termes de coûts et des bénéfices plus élevés. À l’inverse, les chargeurs basés dans les pays soutenant Israël, ainsi que ceux transportant des marchandises à destination de l’Europe ou des États-Unis, ont perdu l’accès au raccourci de la mer Rouge entre l’Asie et l’Europe. En conséquence, les coûts et la durée des voyages ont augmenté, parallèlement à la demande de navires, ce qui a contribué à faire augmenter les tarifs de fret, y compris sur les itinéraires qui ne passent pas par la mer Rouge.
La perturbation biaisée du transport maritime mondial suggère que les Houthis ont réussi à atteindre leur objectif d’imposer des coûts aux partisans d’Israël… Les dirigeants Houthis ont accru les avantages compétitifs des expéditeurs chinois et russes. (…) La stratégie sélective employée par les Houthis consiste à imposer des sanctions économiques qui semblent disproportionnées aux entreprises basées dans l’UE… En effet, les coûts supplémentaires de la chaîne d’approvisionnement pèsent lourdement sur les prévisions économiques déjà pessimistes pour l’Union européenne et l’Égypte. Plus les attaques se prolongent, plus leur impact résiduel est important, ce qui freine les perspectives de croissance.
La campagne des Houthis dans le golfe d’Aden et dans la mer Rouge a produit une nouvelle forme de perturbation économique mondiale basée sur des griefs avec Israël, et s’avère difficile à dissuader ou à contrer. (…) La campagne des Houthis a également révélé l’inefficacité des contre-mesures prises par les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN.
Les attaques américaines et britanniques contre des sites houthis au Yémen ont créé de nouveaux griefs et une justification pour une extension potentielle des attaques en mer Rouge au-delà d’un cessez-le-feu à Gaza… Les attaques houthis contre les navires se sont en fait intensifiées après le début des frappes de représailles américano-britanniques. (…)
Ce groupe militant enhardi a annoncé le 14 mars qu’il étendrait ses attaques au-delà de la zone immédiate de Bab al-Mandab jusqu’à la mer d’Oman et l’océan Indien au sens large pour cibler les navires liés à Israël et à ses alliés détournés via le cap de Bonne-Espérance.4
Bon, résumons : les attaques des Houthis sur la mer Rouge ont…
Créé de nouvelles opportunités pour les acteurs non étatiques de mener une guerre asymétrique contre les forces armées conventionnelles.
Imposé des sanctions économiques ciblées contre les partisans du génocide israélien
Réorienté le commerce entre l’Asie et l’Europe de manière à offrir des avantages compétitifs aux expéditeurs chinois et russes
Aidé les Houthis à atteindre leur objectif d’imposer des coûts aux partisans d’Israël
Induit des coûts supplémentaires à la chaîne d’approvisionnement et ont eu un impact négatif sur les prévisions économiques déjà pessimistes pour l’Union européenne et l’Égypte… freinant ainsi les perspectives de croissance.
Préparé le terrain pour l’expansion des opérations des Houthis au-delà de la mer Rouge vers la mer d’Oman et l’océan Indien au sens large.
Lequel de ces résultats fait progresser les intérêts américains ou renforce la sécurité nationale américaine ?
Aucun d’entre eux, c’est pourquoi nous poserons une deuxième question :
Les gens qui prennent ces décisions à courte vue s’interrogent-ils parfois sur l’impact de leurs choix sur le pays ou sur le peuple américain ?
Probablement pas.
Et, s’il vous plaît, ne blâmons pas les Houthis pour un conflit dont l’administration Biden est responsable à 100%. Personne n’a mis une arme sur la tempe de Joe Biden et ne l’a forcé à déployer la marine américaine en mer Rouge pour se lancer dans des bagarres inutiles afin de défendre le droit d’Israël d’assassiner des femmes et des enfants à Gaza. Il s’agit d’une décision que Biden a prise unilatéralement, sans tenir compte de la vague de condamnation internationale, des décisions cinglantes de la CPI, de la CIJ et de pratiquement toutes les organisations de défense des droits de l’homme sur la planète Terre. Biden a choisi d’ignorer le jugement moral du monde entier pour promouvoir le programme sordide de l’État juif. En revanche, en tant que résistants, les Houthis ne font que lutter pour mettre fin au génocide israélien. Ils n’avaient pas envie d’une guerre avec les États-Unis. Ce n’est pas du tout ça. Ils essaient simplement d’amener les Israéliens à lever leur blocus, afin que davantage de personnes ne meurent pas de faim. Est-ce trop demander ? Voici comment le leader Houthi Mohammed Al-Bukhaiti a résumé la situation :
«Agir pour soutenir les opprimés… est un véritable test de moralité… et quiconque n’agit pas pour mettre fin au crime de génocide… a perdu son humanité. Les valeurs morales… ne changent pas avec la race et la religion de la personne… Si un autre groupe d’humains était soumis à l’injustice dont sont victimes les Palestiniens, nous prendrions des mesures pour les soutenir, quelles que soient leur religion et leur race… le peuple yéménite (s’engage)… à parvenir à une paix juste qui garantisse la dignité, la sûreté et la sécurité de tous les pays et de tous les peuples».5
La déclaration d’Al-Bukhaiti peut paraître étrange aux Occidentaux qui ont du mal à croire qu’un dirigeant puisse faire passer ses convictions morales avant son propre intérêt ou l’accumulation de plus de pouvoir. Mais c’est ce qui dynamise le mouvement Houthi ; leur détermination à mettre en pratique leurs croyances religieuses. Les Houthis n’ont rien à gagner à combattre les États-Unis. Ils le font parce qu’ils s’opposent à la brutalité sadique et à la violence meurtrière de Tsahal. C’est pourquoi ils s’exposent à des blessures graves, voire à la mort. C’est parce qu’ils croient que c’est la «bonne chose à faire» ; parce que la justice vaut la peine de mourir et parce que – comme le dit Al-Bukhaiti – agir pour soutenir les opprimés est le véritable test de la moralité.
Ironiquement, les opinions du peuple américain s’alignent plus étroitement sur celles des Houthis que sur celles de leur propre gouvernement. La majorité des Américains soutiennent la justice pour les Palestiniens, soutiennent un État palestinien souverain, soutiennent un cessez-le-feu permanent et soutiennent la fin de la violence et de l’effusion de sang. Seul notre gouvernement et Israël souhaitent que le bain de sang continue.
Si nous n’adhérons pas à 100 % à tout ce qui est écrit ou dit, il reste que les hypothèses et leur arborescence sont toujours intéressantes à étudier. On ne peut pas se voiler la face devant l’immense danger qui monte. Le combat entre la raison et la déraison décidera de l’issue du conflit, et donc de notre survie.
La Rédaction d’E&R
La conférence de presse du président Poutine le mercredi 29 mai 2024 en Ouzbékistan pourrait bien être l’événement le plus inhabituel et extraordinaire de ses 24 ans de carrière politique.
Après avoir abordé les questions constitutionnelles entourant la décision du président ukrainien Zelensky de rester au pouvoir au-delà de son mandat de quatre ans, Poutine a fait une déclaration brève mais inquiétante sur le projet de l’OTAN de viser avec des armes à longue portée certaines cibles en Russie. Poutine a clairement indiqué que la Russie répondrait à ces attaques et que les pays qui auront fourni les systèmes d’armes en question en seraient tenus pour responsables. Il a également donné une description très détaillée du fonctionnement des systèmes et de la manière dont ils nécessitent que les entreprises du pays d’origine soient directement impliquées dans leur fonctionnement. Ce qui est si remarquable dans les commentaires de Poutine, ce n’est pas le fait qu’ils rapprochent le monde d’une confrontation directe entre adversaires dotés de l’arme nucléaire, mais le fait qu’il a dû rappeler aux dirigeants politiques occidentaux que la Russie ne va pas rester les bras croisés et rendra les coups. Voici un extrait de ce que Poutine a dit :
« En ce qui concerne les frappes, franchement, je ne suis pas sûr de savoir de quoi parle le secrétaire général de l’OTAN. Lorsqu’il était Premier ministre de Norvège (nous avions de bonnes relations) je suis sûr qu’il ne souffrait pas de démence à l’époque. S’il parle de la possibilité d’attaquer le territoire russe avec des armes de précision à longue portée, lui, en tant que dirigeant d’une organisation militaro-politique, même si c’est un civil comme moi, il devrait être conscient du fait que les armes de précision à longue portée ne peuvent être utilisées sans reconnaissance spatiale. C’est mon premier point.
Mon deuxième point est que la sélection finale de la cible et ce que l’on appelle la mission de lancement ne peuvent être effectuées que par des spécialistes hautement qualifiés qui s’appuient sur ces données de reconnaissance, ces données techniques de reconnaissance. Pour certains systèmes d’attaque, comme Storm Shadow, ces missions de lancement peuvent être lancées automatiquement, sans qu’il soit nécessaire de recourir à l’armée ukrainienne. Qui s’en chargera ? Ceux qui fabriquent ces systèmes d’attaque et ceux qui les fourniront à l’Ukraine sont partie prenante. Cela peut se produire et se produit effectivement sans la participation de l’armée ukrainienne. Le lancement d’autres systèmes, comme ATACMS, par exemple, s’appuie également sur des données de reconnaissance spatiale, les cibles sont identifiées et automatiquement communiquées aux équipages concernés qui ne réalisent peut-être même pas exactement ce qu’ils sont en train de mettre en place. Un équipage, peut-être même un équipage ukrainien, effectue alors la mission de lancement correspondante. Cependant, la mission est organisée par des représentants des pays de l’OTAN et non par l’armée ukrainienne. »
Résumons :
- Les armes de précision à longue portée (missiles) sont fournies par les pays de l’OTAN
- Les armes de précision à longue portée sont utilisées par des experts ou des sous-traitants du pays d’origine.
- Les armes de précision à longue portée doivent être liées aux données de reconnaissance spatiale fournies par les États-Unis ou l’OTAN.
- Les cibles en Russie sont également fournies par les données de reconnaissance spatiale fournies par les États-Unis ou l’OTAN.
Ce que Poutine tente de faire valoir, c’est que les missiles à longue portée sont fabriqués par l’OTAN, fournis par l’OTAN, exploités et lancés par des sous-traitants de l’OTAN, dont les cibles sont sélectionnées par des experts de l’OTAN à l’aide des données de reconnaissance spatiale fournies par l’OTAN. À tous égards, le tir potentiel d’armes de précision à longue portée sur des cibles en Russie est une opération OTAN-États-Unis. Il ne devrait donc y avoir aucune confusion quant à savoir qui est responsable. L’OTAN est responsable, ce qui signifie qu’elle déclare effectivement la guerre à la Russie. Les longs commentaires de Poutine ne font que souligner ce point critique. Voici davantage de choses dites par Poutine :
Ainsi, ces responsables des pays de l’OTAN, notamment ceux basés en Europe, notamment dans les petits pays européens, devraient être pleinement conscients des enjeux. Ils doivent garder à l’esprit que leurs pays sont petits et densément peuplés, ce qui est un facteur dont il faut tenir compte avant de commencer à envisager d’attaquer le territoire russe en profondeur. C’est une affaire sérieuse et, qui en douterait, nous suivons cela de très près.
Naturellement, les médias occidentaux ont concentré toute leur attention sur le paragraphe ci-dessus, et pour cause ; Poutine énonce une évidence : « Si vous attaquez la Russie, nous riposterons ». C’est le message sous-jacent. Voici quelques titres (hystériques) de ce vendredi :
- Vladimir Poutine menace de « guerre totale » si l’Ukraine utilise des armes occidentales pour frapper la Russie – alors que Volodymyr Zelensky demande la permission à ses alliés
- Pourquoi Poutine menace-t-il à nouveau d’une guerre nucléaire ? « L’Interprète »
- Poutine met en garde l’Occident : la Russie est prête à une guerre nucléaire « Reuters »
- MENACE DU TYRAN : Vladimir Poutine menace de guerre totale si l’Ukraine utilise les armes occidentales pour frapper la Russie (The Sun)
- (et le meilleur de tous) Il est temps d’appeler tout ça « le bluff de Poutine (CNN)
Est-ce de cela qu’il s’agit ? De tester Poutine pour voir s’il bluffe ?
Si tel est le cas, il s’agit d’une stratégie particulièrement risquée. Mais il y a une part de vérité dans ce qu’ils disent. Après tout, Poutine prévient que toute attaque contre la Russie déclencherait des représailles immédiates et féroces. Et il conseille aux dirigeants des « petits pays de l’OTAN densément peuplés » de réfléchir à l’impact qu’une attaque nucléaire de la Russie pourrait avoir sur leurs perspectives d’avenir. Voudraient-ils vraiment mettre leur civilisation entière en danger pour découvrir si Poutine bluffe ou non ? Citons à nouveau Poutine :
« Regardez ce que rapportent vos collègues occidentaux. Personne ne parle de bombarder Belgorod (en Russie) ou d’autres territoires adjacents. La seule chose dont ils parlent c’est que la Russie ouvre un nouveau front et attaque Kharkov. Pas un mot de plus. Pourquoi donc ? C’est leur choix à eux. Eh bien, laissez-les récolter les fruits de leur ingéniosité. La même chose peut se produire si les armes de précision à longue portée dont vous avez parlé sont utilisées.
Plus largement, cette escalade sans fin peut avoir de graves conséquences. Si l’Europe devait faire face à ces graves conséquences, que feraient les États-Unis, compte tenu de notre parité en matière d’armements stratégiques ? Difficile à dire. »
Poutine semble véritablement intrigué par le comportement de l’Occident. Les dirigeants des États-Unis et de l’OTAN pensent-ils vraiment qu’ils peuvent attaquer la Russie avec des missiles à longue portée sans que la Russie ne réponde ? Pensent-ils vraiment que leur propagande ridicule peut avoir un impact sur l’issue d’un affrontement entre deux superpuissances dotées de l’arme nucléaire ? À quoi pensent-ils ou est-ce qu’ils pensent vraiment ? Nous ne le savons pas. Il semble que nous soyons entrés dans une « stupidité inexplorée » où le désespoir et l’ignorance convergent pour créer une politique étrangère qui est démence pure. Ceci est extrait d’un article de Tass News Service :
Les pays de l’OTAN qui ont approuvé des frappes armées sur le territoire russe doivent être conscients que leurs équipements et leurs spécialistes seront détruits non seulement en Ukraine, mais également en tout point d’où le territoire russe sera attaqué, a déclaré le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev sur sa chaîne Telegram, notant que la participation de spécialistes de l’OTAN pourrait être considérée comme un casus belli.
« Tous leurs équipements militaires et leurs spécialistes combattant contre nous seront détruits tant sur le territoire de l’ex-Ukraine que sur le territoire d’autres pays, si des frappes étaient menées à partir de là contre le territoire russe », a prévenu Medvedev.
Il a ajouté que Moscou partait du fait que toutes les armes à longue portée fournies à l’Ukraine étaient déjà « directement utilisées par des militaires des pays de l’OTAN », ce qui équivaut à une participation à la guerre contre la Russie et à une raison pour lancer des opérations militaires. Les armes de l’OTAN seront frappées dans tous les pays d’où la Russie pourrait être attaquée (Medvedev et Tass)
Voilà, noir sur blanc. Là où Poutine a choisi l’approche diplomatique, Medvedev a opté pour le coup de marteau. « Si vous attaquez la Russie, nous vous bombarderons jusqu’à vous ramener à l’âge de pierre. » Pas beaucoup de marge de manœuvre là-dedans. Mais peut-être que la clarté est ce dont ont besoin les personnes qui ne comprennent pas les conséquences potentielles de leurs actes. Quoi qu’il en soit, personne à Washington ou à Bruxelles ne peut dire qu’il n’a pas été prévenu.
Lire l’article entier sur plumenclume.com
00:00– Ukraine : pourquoi la Russie a gagné :
• Géopolitique profonde
• Françoise Thom, histoire d’un échec
• Ukraine.ru : que faire de l’Ukraine ?
15:00– Économie :
• Micro-électronique : le grand remplacement
• Le retour des machines à laver
19:10 – Politico-diplomatique :
• V. Poutine en Ouzbékistan
• V. Poutine vs Genève
• Rencontre Séoul-Tokyo-Pékin
• Talibans : normalisation
25:30 – Terrorisme :
• Kiev : prise d’otages de masse
28:50 – Armement :
• Pologne : missiles US
• OSINT : escroquerie
• Aide militaire suédoise
• Médias anglosaxons vs dictature du réel
37:18 – Considérations militaires générales
• Pertes russes vs pertes ukrainiennes
• La sale guerre de Macron
• Houthis vs OTAN
46:00 – Carte des opérations militaires
En décembre de l’année dernière, les États-Unis ont annoncé qu’ils voulaient déployer des «armes de type Skynet» contre leurs adversaires géopolitiques. Les rapports pertinents ont révélé que le Pentagone utilise même une nouvelle nomenclature militaire pour un tel système, l’appelant ADA2 ou armes autonomes attritables dans tous les domaines (ADA2 or all-domain attritable autonomous weapons ; à ne pas confondre avec le même nom A2/AD ou armes anti-accès/déni de zone). À l’époque, j’avais soutenu que lorsque de tels programmes avaient une nomenclature avancée, cela impliquait clairement que lesdits systèmes d’armes étaient déjà profondément ancrés dans la stratégie américaine émergente. Les dernières révélations du tristement célèbre porte-parole néolibéral, le New York Times, viennent de confirmer mon hypothèse en révélant que le Pentagone utilise une IA avancée (intelligence artificielle) pour «tuer les troupes russes». Précisément en ces termes.
Dans un article intitulé «En Ukraine, la nouvelle technologie américaine a gagné, jusqu’à ce qu’il soit dépassé», David E. Sanger, journaliste à la Maison-Blanche et chargé de la sécurité nationale, révèle les détails troublants du projet Maven qui était «destiné à révolutionner la guerre moderne». Sanger a remis en question la capacité du programme à «inverser la tendance», mais a tout de même expliqué comment il fonctionne. En effet, en 2018, Google a lancé un projet de 9 millions de dollars visant à développer un système d’IA avancé qui aiderait l’armée américaine à mener des guerres en utilisant des images de drones pour déterminer facilement les positions ennemies. Sanger poursuit ensuite en lançant un discours risible sur les «hauteurs morales» selon lequel cette idée aurait «déclenché une révolte à grande échelle» et un «tollé» sur le campus de Google, alors que «les ingénieurs et autres employés de Google affirmaient que l’entreprise ne devrait rien avoir à faire» avec le projet Maven.
Pourtant, selon l’aveu de Sanger, «le projet Maven n’est pas mort, il a simplement été confié à d’autres entrepreneurs». De toute évidence, les États-Unis n’abandonneront jamais l’idée de trouver de nouvelles façons «brillantes» de tuer des gens dans le monde. Le programme a connu depuis lors une croissance exponentielle et est activement testé en Ukraine, où le Pentagone partage des données sur le champ de bataille directement avec les forces de la junte néonazie. Sanger a en outre admis que les «résultats sont mitigés», car le projet Maven a donné «aux généraux et aux commandants une nouvelle façon de présenter une image complète des mouvements et des communications de la Russie dans une image globale et conviviale, en utilisant des algorithmes pour prédire où les troupes se déplacent et où les attaques pourraient avoir lieu», mais qu’il est douteux que cela «contribue à inverser le cours de la guerre à un moment où les Russes ont repris de l’élan».
Il est intéressant de noter que Sanger admet également que le conflit orchestré par l’OTAN en Ukraine est devenu un «terrain d’essai pour le projet Maven et d’autres technologies en évolution rapide». Il a déclaré que les drones américains ont été «facilement soufflés du ciel», mais que cela a aidé le Pentagone à comprendre qu’il devait construire un réseau massif de satellites militaires identiques à ceux du Starlink d’Elon Musk. Il convient de noter que, malgré l’apparence de milliardaire de «génie pacifiste» de Musk, il n’est qu’un autre entrepreneur militaire américain qui aide Washington DC à poursuivre son agression incessante contre le monde. SpaceX est impliqué depuis longtemps aux côtés du Pentagone, pratiquement depuis sa création, on ne peut donc que s’attendre à ce que ses technologies soient utilisées à des fins militaires. Après tout, Musk s’est vanté d’avoir «empêché le mini-Pearl Harbor de Crimée» en niant son utilisation auprès du régime de Kiev.
Pendant ce temps, le personnel militaire de l’OTAN, en particulier américain et britannique, a été déployé en Ukraine pour aider leurs mandataires néo-nazis à utiliser le nouveau système avancé d’IA pour «explorer de nouvelles façons de trouver et d’exploiter les vulnérabilités russes, même si les responsables américains tentent de naviguer dans les procédures juridiques des restrictions quant à la mesure dans laquelle ils peuvent s’impliquer dans le ciblage et le meurtre des troupes russes». C’est une nouvelle confirmation des nombreuses affirmations de mes collègues et de moi-même selon lesquelles l’OTAN est directement impliquée dans le ciblage des soldats de Moscou, car il n’existe pas de «moyen à plusieurs niveaux de tuer quelqu’un». Soit vous le faites, soit vous ne le faites pas. Cela n’est guère surprenant, étant donné que certains officiers supérieurs occidentaux se vantent ouvertement de leur participation directe à l’attaque des forces russes. Cet aveu à lui seul pourrait facilement servir de casus belli légitime pour le Kremlin.
Et sans parler des attaques terroristes de l’OTAN contre des civils russes, orchestrées par les marionnettes du régime de Kiev dans le but non seulement de provoquer des troubles religieux et ethniques en Russie, mais aussi d’inciter Moscou à lancer des frappes de représailles contre l’alliance belligérante elle-même, afin que les politiques de l’Occident poussentt alors présenter leur confrontation directe avec le géant eurasien comme une prétendue «défense». Sachant tout cela, on se demande sûrement si la véritable signification du tristement célèbre acronyme «OTAN» est réellement «Organisation Terroriste Américaine Nazie», car cela englobe parfaitement tout ce qu’il représente véritablement. En tant qu’excroissance géopolitique (et, à bien des égards, littérale) du Troisième Reich et des puissances de l’Axe, elle pourrait aussi bien se renommer ainsi, car rien ne changerait vraiment, sauf qu’elle serait honnête sur au moins une chose à son sujet.
Les autres révélations de Sanger ne font que renforcer cette notion, bien qu’il ait continué à tenter en vain de masquer ce programme d’IA militaire essentiellement illégal avec des euphémismes risibles, comme celui-ci : «Le projet Maven est rapidement devenu le succès le plus remarquable parmi les nombreux efforts du Pentagone pour se lancer sur la pointe des pieds dans la guerre algorithmique». Et en effet, utiliser des expressions telles que «se lancer sur la pointe des pieds dans la guerre algorithmique» n’est pas un très bon moyen de dissimuler ce qui ne peut être décrit que comme un terrorisme à la Skynet. Le Pentagone lui-même s’est également vanté que le projet Maven est un moyen pour les États-Unis «d’exploiter leur avantage concurrentiel technologique pour maintenir leur supériorité sur la Russie et la Chine dans une ère de rivalités renouvelées entre superpuissances». C’est une nouvelle confirmation que Washington DC ne reculera devant rien pour rester pertinent sur la scène géopolitique, quels que soient les moyens.
Quant à la «non-implication de Google pour des raisons morales», cela s’est également révélé être un mensonge flagrant, puisque Sanger lui-même a déclaré qu’Eric Schmidt, l’un des plus hauts responsables de l’entreprise, «tirait désormais les leçons de l’Ukraine pour développer une nouvelle génération de drones autonomes qui pourraient révolutionner la guerre». Voilà pour la «révolte à grande échelle» et le «tumulte» suscités par l’utilisation de l’IA avancée comme arme. Et pourtant, même si Sanger a essentiellement présenté le projet Maven comme une sorte de «wunderwaffe silencieuse et invisible», la réalité sur le terrain est tout à fait différente. En effet, le Pentagone est frustré par la capacité de la Russie à s’adapter rapidement à ces nouveaux systèmes d’armes, perturbant ou annulant complètement sa capacité à changer la situation sur le champ de bataille. Sanger a désigné les capacités de guerre électronique (GE) de classe mondiale de Moscou comme le principal problème.
Selon son propre aveu, les systèmes de guerre électronique russes ont effectivement transformé les drones américains en déchets plastiques. Pire encore pour le Pentagone, le HIMARS, largement surfait, est souvent bloqué, ses roquettes et ses missiles rendus inutiles. L’armée américaine et l’OTAN tentent de comprendre comment Moscou y parvient, afin qu’ils puissent «un jour l’utiliser directement contre l’armée russe», mais ce que leurs planificateurs ont réussi à comprendre jusqu’à présent, c’est que l’avantage de la guerre électronique de la Russie force l’Ouest à revenir à «la brutalité de la guerre de tranchées à l’ancienne, dont les résultats sont rarement ceux auxquels s’attendent les planificateurs du Pentagone». Sanger a également déclaré que «Starlink est souvent la seule chose qui relie les soldats ukrainiens aux quartiers généraux ou entre eux», impliquant une fois de plus clairement Elon Musk et montrant qu’il n’est guère plus qu’un marchand d’armes.
Sanger a également cité l’ancien président des chefs d’état-major interarmées, le général Mark Milley, qui a déclaré que «pendant un certain temps, nous avons pensé qu’il s’agirait d’une cyberguerre, puis nous avons pensé que cela ressemblait à une guerre de chars à l’ancienne de la Seconde Guerre mondiale, mais ensuite il y avait des jours où on avait l’impression qu’ils combattaient la Première Guerre mondiale». Cela démontre la capacité du Kremlin non seulement à s’adapter rapidement à la situation sur le terrain, mais aussi à façonner le champ de bataille comme bon lui semble, laissant des équipes entières de planificateurs des États-Unis et de l’OTAN perplexes quant à la doctrine à utiliser dans une situation donnée. Occupé par son agression contre le monde qui comprend principalement l’intimidation d’opposants largement impuissants, l’Occident politique a complètement ignoré des aspects entiers de la guerre conventionnelle, pensant bêtement qu’une grande partie de celle-ci est censée être «dépassée».
L’armée américaine utilise l’une de ses bases «à plus de mille kilomètres à l’ouest de l’Ukraine, au plus profond d’une base américaine au cœur de l’Europe» (ce qui suggère qu’elle se trouve très probablement en Allemagne) comme centre de collecte de renseignements «qui est devenu le point focal» le point central de l’effort visant à rassembler les alliés et la nouvelle technologie pour cibler les forces russes. Une fois de plus, c’est un aveu clair de l’implication directe de l’OTAN dans le conflit ukrainien. Cependant, Sanger a concédé que «les visiteurs sont déconseillés dans «The Pit», comme on appelle le centre». Il admet également que les responsables américains «discutent rarement de son existence», en partie pour des raisons de sécurité, mais «surtout parce que l’opération soulève des questions sur l’implication profonde de l’Amérique dans les activités quotidiennes consistant à trouver et à tuer les troupes russes». Et le voilà à nouveau, Washington DC jouant avec désinvolture avec la Troisième Guerre Mondiale.
Ensuite, la méchante sorcière de Kiev, Vic(Toria) “Cookies” Nuland, a été évincée du département d’État après avoir torturé le monde pendant des décennies avec sa psychopathie.
Ensuite, Donald Trump a pratiquement renvoyé Nikki Haley à son Waffle House près de Greenville.
Enfin, le président français Emmanuel Macron a tenté de convaincre le monde entier que l’OTAN était prête à envoyer des troupes en Ukraine. Lesquelles ? Clairement pas des troupes françaises, qui ne sont bonnes à ce stade que pour “faire un safari en Afrique du Nord” , selon le colonel Doug MacGregor.
Et pas non plus les navires britanniques, qui ne semblent pas pouvoir quitter le port. Je pense qu’il y a une sorte de compétition entre les échecs des compagnies aériennes Boeing et les échecs des navires britanniques… mais je peux aussi être conspirationniste.
*bong*
Non, la réponse a toujours été que ce seraient des troupes américaines en Europe qui mèneraient la guerre de l’Europe dont tout le monde – le Royaume-Uni, Davos et ses apparatchiks de l’UE, et les néoconservateurs américains – pensait qu’elle serait un succès retentissant pour saigner la Russie.
Et je suis sûr que c’est exactement la façon dont ils l’ont planifié dans leur fichier Microsoft Project au Globalist Central.
Cela n’a manifestement pas eu lieu et c’est l’Ukraine qui est aujourd’hui en grande difficulté. La vérité, qui se fait rare depuis le début de la guerre il y a deux ans, c’est que l’Ukraine a toujours été en grande difficulté.
Et cela a conduit, comme on pouvait s’y attendre, à la situation que nous connaissons aujourd’hui. Le soutien des États-Unis au projet Ukraine touche à sa fin, si ce n’est déjà fait. Et la panique en Europe est palpable.
Tout cela était très prévisible si l’on acceptait le cadre d’une scission au sommet de la hiérarchie américaine. Une faction attachée à la vision de l’avenir de Davos, qui impliquait des États-Unis dociles, voire battus, et une autre faction qui levait les yeux de son écran et disait : “Euh… non” .
Tout était évident il y a environ huit mois, lorsque le grand sommet de l’OTAN à Vilnius s’est terminé par les gémissements du ministre britannique de la Défense de l’époque, Ben Wallace. Wallace était censé remplacer Jens Stoltenberg au poste de secrétaire général de l’OTAN, mais il a été écarté par Joe Biden (JOAH Bii-Den !).
Après cela, il n’a plus été question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Zelensky est retourné à Kiev avec les larmes aux yeux après que Biden ne lui a rien donné non plus. Puis, en octobre, le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy a été évincé lors d’un putsch par Matt Gaetz et une poignée de partisans de la ligne dure du GOP en matière de fiscalité.
Ils ont immédiatement obtenu du nouveau président de la Chambre, Mike Johnson (Républicain de Louisiane), qu’il lie tout nouveau financement de l’aide étrangère à des réductions de dépenses et à l’affectation de fonds à la sécurité des frontières, dans la mesure où la faible majorité du Congrès le permettrait.
Depuis lors, Joe Biden a été contraint de chercher sous les canapés du Pentagone quelques millions de dollars à envoyer à l’Ukraine. Il en a trouvé 300 l’autre jour. Aussi mauvaise que soit la situation, le fait que ce soit des millions plutôt que des milliards doit être considéré comme une victoire.
Le Sénat a tenté de faire chanter Johnson avec son ridicule projet de loi d’aide de 95 milliards de dollars et Johnson a simplement fait pression sur le patron Chuck Schumer en demandant une suspension de séance de deux semaines. Aujourd’hui, le mieux qu’ils puissent espérer, c’est un projet de loi plus modeste, avec une clause de prêt/location, sans que l’argent ne soit affecté à l’“aide humanitaire” – un euphémisme pour se remplir les poches.
Et malgré son rapprochement avec les faucons du Sénat, Johnson continue d’utiliser l’aide à l’Ukraine comme un moyen de faire passer en premier les réformes de financement national. Chaque jour où l’on marchande sur ces questions est un jour de plus qui annonce la fin du Projet Ukraine, alors que les forces russes prennent chaque jour des villes et des villages dans le Donbass occidental.
Encore une fois, ce n’est pas une solution idéale, loin s’en faut, mais c’est une victoire à la Pyrrhus.
Mais telle est la situation après la semaine dernière et elle est bien meilleure qu’au début de l’année, puisque cet argent était déjà attendu il y a six mois.
L’Europe est désormais en mesure d’ôter complètement le masque. En effet, à mesure que les États-Unis se retirent lentement de l’Ukraine, les appels de l’UE pour que l’Amérique maintienne le cap se font de plus en plus forts et stridents.
Rappelez-vous qu’en 2022-23, lorsqu’il semblait que les États-Unis étaient déterminés à aller de l’avant en Ukraine, les dirigeants européens comme Macron et d’autres étaient plus circonspects. Ils voulaient donner un avertissement sur les dangers d’une escalade en Ukraine. Ils ont pu passer pour des modérés dans la salle de crise, tout en continuant à envoyer des milliards d’euros d’aide et d’armes, en obligeant tout le monde à se plier à leurs exigences.
Le véritable événement révélant la position réelle de l’Europe sur cette guerre a été la menace vis-à-vis de Viktor Orban, de la Hongrie, d’une dévastation économique complète s’il ne permettait pas à leur programme d’aide de 50 milliards de dollars de passer au Conseil européen.
Maintenant que tous les plans militaires de Nuland ont échoué, que l’armée ukrainienne a été détruite pour la troisième fois et que toutes leurs tentatives de saper les États-Unis juridiquement et économiquement (Powell doit Pivoter !) ont capoté, l’Europe se retrouve dans une panique aveugle.
“Le gouvernement Démocrate américain et les dirigeants de l’UE, ainsi que les dirigeants des plus grands États membres de l’UE, sont des gouvernements favorables à la guerre. Donald Trump est pour la paix, la Hongrie est pour la paix. Cette différence est à la base de tout”
Vous savez tout le bien que je pense de la volonté de notre professeur Trouposol d’envoyer nos soldats se faire trouer la peau aux Dardanelles.
Vous savez aussi, que dans le monde qui est le nôtre, tout se simule. Tout se compte, tout se préparer et tout se modélise.
Nous savons avec une relative précision combien coûtera une pandémie en pourcentage de PIB et l’exercice « Event 201 » qui avait simulé une pandémie mondiale sur base de coronavirus, avait donné des résultats très proches de la réalité.
Alors, il faut fouiller un peu dans les exercices de haute intensité pour avoir une petite idée des dégâts, de nos moyens et de ce que cela pourrait être.
Exercice Warfighter avril 2021
« Une force d’intervention française composée de deux brigades interarmes, soit 15 000 soldats, est engagée. Au bout de 10 jours d’âpres combats, 1 700 ont été tués, 11 000 blessés, soit 1 100 par jour. C’est le bilan de l’exercice Warfighter conduit aux États-Unis en avril 2021. Outre le retour d’expérience sur l’interopérabilité avec l’allié américain et britannique, la séquence a permis de pointer le nombre conséquent de blessés à traiter en cas de conflit de haute intensité » (source Le Point ici).
Voilà donc à quoi pourrait ressembler un engagement massif français de troupes au sol en Ukraine. Nous aurions d’abord du mal à dépasser les 15 000 hommes et donc effectivement deux brigades modernes format OTAN.
Ces deux brigades tiendraient 10 jours et puis… plus rien. Tous morts (ou blessés).
Dans cette simulation on arrive à 1 700 morts et 11 000 blessés (et c’est pas juste un ongle retourné). Cela fait 12 700 soldats perdus ou hors de combat, soit 85 % des effectifs de départ en… 10 jours.
Vous comprenez pourquoi l’armée ukrainienne a du mal à tenir dans la durée sa guerre.
Comme vous le savez, il est impossible de parler des pertes ukrainiennes sans être accusé de faire de la propagande pro-russe…
Son objectif serait de créer une zone tampon en territoire libanais au sud du fleuve Litani, comme il avait vainement tenté de le faire en 2006. Il s’est donc d’abord engagé dans une destruction systématique de toutes les infrastructures construites dans cette zone par le Hezbollah depuis quatorze ans.
De manière à se prévenir d’accusations de crimes de guerre, les FDI ont largué des tracts au Sud du Liban. On peut y lire : « Habitants du Sud, le Hezbollah met en danger votre vie, celle de vos familles et de vos maisons. Le Hezbollah installe ses membres et ses dépôts d’armes dans vos quartiers ». Ils peuvent ainsi faire valoir qu’ils n’ont pas ciblé de population civile, mais au contraire les ont prévenues à l’avance.
Depuis le début de l’opération « Glaive de fer », les FDI ont bombardé 4 500 cibles, principalement situées au Sud, mais aussi à Baalbeck, tout en évitant de s’en prendre aux autres composantes de la société libanaise. Le gouvernement Netanyahu espère que l’absence d’unité du pays lui permettra de détruire progressivement l’arsenal du parti de Dieu, sans susciter de réaction notable. Il revendique avoir déjà éliminé 300 combattants chiites. Le Hezbollah en reconnaît 244.
L’unité 8200 des FDI intercepte toutes les communications téléphoniques et internet libanaises ainsi que presque toutes les caméras de sécurité des particuliers. Elle recoupe ces informations et parvient à identifier presque toutes ses cibles humaines et physiques. C’est ainsi qu’elle a pu, par exemple, localiser le leader du Hamas opposé aux Frères musulmans, Saleh Al-Arouri, en janvier et l’assassiner.
Simultanément, Israël se prépare à une riposte d’ampleur du Hezbollah. Il vient d’acheter des installations portuaires à Larnaca (Chypre) en préparation de la destruction du port d’Haïfa. Ces installations seront, de toute manière, utilisées par la suite pour établir le couloir de transport reliant l’Inde à l’Europe, via Israël.
Identiquement, de nombreux parkings souterrains ont été aménagés au Nord de l’État hébreu pour accueillir des civils en cas de bombardements. Outre l’installation de sanitaires, de conduits d’aération, de médicaments et de mobilier, de la nourriture pour deux jours y sera stockée.
Haaaaaa…. dans la série Tintin chez les Popovs (ceux qui ont connu la guerre froide et les expressions de l’époque comprendront), notre professeur Trouposol nous a doctement expliqué que pour notre sécurité il fallait penser à faire la guerre… sinon nous pourrions avoir la guerre.
En tant que membre émérite de la 7ème compagnie, avec le chef Chaudard, sur le terrain, nous avons une autre perception de la situation.
Vous êtes assis j’espère… non parce que l’intro du grand chef est en mesure de vous faire tomber par terre !
« Vous êtes assis » dit-il aux journalistes. « Vous n’excluez pas de vous lever à la fin de l’émission » ? Donc les troupes au sol, c’est pareil. Voilà.
C’est simple la guerre.
Simple comme une bonne vanne.
Simple comme un « bon mot ».
Les manuels (pas les Emmanuels hein) retiendront donc, que la troisième guerre mondiale a eu lieu parce que Trouposol, ce jour-là n’excluait pas de se lever. Vous écouterez. C’est lunaire.
Un Mozart de l’ambiguïté stratégique.
Mais ce n’est pas tout…
Ensuite le Professeur Trouposol nous a expliqué qu’il produit 100 obus par jour et 75 canons César par an, et je suis heureux de même que nos ennemis les Russes de l’apprendre. Voilà des statistiques utiles pour gagner un guerre d’attrition. Y a personne à l’état-major pour expliquer au Tintin de l’Elysée qu’il ne faut pas donner certains éléments chiffrés ? Ou alors on intoxique et il fallait qu’il dise le professeur Trouposol que nous allions sortir dès 2025 750 canons César. Là le Kremlin aurait tremblé.
Bref.
Selon Trouposol il ne faut pas être lâche et il faut empêcher la Russie à tout prix de gagner en Ukraine, ce qui revient à dire qu’il faut faire perdre la Russie.
Si personne n’accepte au moins de perdre un peu alors il n’y a par définition aucune paix ou négociation possible, il n’y a que plus de guerre.
Macron n’a pas les moyens de cet adage. D’abord avec nos 3 100 milliards de dettes et nous y reviendrons, le professeur Trouposol du Palais, n’est pas fort. Notre armée peut potentiellement tenir un front de 80 à 200km en haute intensité pendant une semaine. Un peu court pour défier la Russie. Evidemment l’idée de génie de Trouposol c’est d’y aller « en Européens » avec les autres « copains ».
Nous n’avons donc pas la sagesse d’être fort.
Enfin l’enfant gâté du Palais n’est pas sage du tout parce qu’engager l’armée contre la Russie, nécessitera de passer par le Parlement. Et non, Macron, ne peut pas s’arroger le droit de décider seul d’emmener la France vers la guerre contre la Russie, de la même manière qu’il ne peut pas avoir la bêtise de tenter de nous faire croire que les intérêts vitaux « existentiels » de l’Europe sont menacés en Ukraine. C’est faux. Les frontières de l’Union Européenne sont connues, par les Russes également. Attaquer un pays membre de l’Union Européenne serait un casus belli. Nous sommes bien d’accord là-dessus.
L’Ukraine n’est pas dans l’Union Européenne. C’est peut-être très triste pour les Ukrainiens, mais ils ne sont en aucun cas dans nos intérêts vitaux et il est important de dire ce que signifie un affrontement potentiel avec la Russie. Nous ne perdrons pas 50 ou 80 soldats sur 8 ans comme en Afrique. Nous perdrons 50 à 60 % d’un corps expéditionnaire de 10 000 hommes. Voilà la réalité. Nous aurons des morts par milliers, pour terminer par la signature d’un traité de paix. Absurde. Sans sagesse.