Ce que vient de dire Charles Wyplosz, a été dit dans le quotidien de référence suisse Le Temps.
Bien évidemment que les banques sont fragiles, structurellement en réalité.
C’est le modèle économique même des banques qui les rend fragiles et pas uniquement la cupidité des méchants banquiers ou des vilains capitalistes !
Par définition, génétiquement, une banque de dépôts récupère et collecte les dépôts des uns pour faire des crédits aux autres. Voilà le métier, particulièrement passionnant au demeurant, du banquier et à titre personnel j’ai pris beaucoup de plaisir comme banquier à financer des entreprises, de l’activité, des investissements et de l’activité profitable au plus grand nombre.
Par définition, la banque n’a jamais, jamais tout l’argent correspondant aux dépôts de ses clients. Elle utilise presque tout… moins les 10 à 12 % de réserves !
Par définition si tous les clients veulent récupérer leur argent en même temps, aucune banque, aucune n’a les moyens de répondre à ce besoin de liquidités immédiat. AUCUNE.
Par définition, quelle que soit la régulation mise en place aucune banque ne peut rembourser la totalité des dépôts en quelques jours et JAMAIS une banque ne sera en mesure de le faire.
Alors quand on vous dit que les banques sont solides, on raconte n’importe quoi, parce que la vérité, la réalité, le modèle économique lui-même des banques signifie qu’elles sont génétiquement fragiles.
Ce n’est ni bien, ni mal.
Il y a quelques semaines notre Bruno Lumière de Bercy, notre phare de l’économie, notre timonier des sanctions qui marchent contre la Russie, que dis-je l’as des as des finances, nous disait justement à propos des finances de la France qu’il n’y avait aucun problème d’argent puisque les Français en avait plein… des sous et de l’épargne s’entend.
Du coup pour Bruno, la question centrale c’est comment vous prendre vos sous ?
En langage pudique de mamamouchi on dit « l’argent n’est pas un problème, on le trouvera toujours, ce qui est important c’est la manière dont les flux financiers sont orientés ». J’adore le sens de la litote de notre vedette sans moteur du ministère. Il est délicieux notre Bruno.
Et donc, comme il faut (enfin) construire quelques centrales nucléaires en plus (plutôt que de dépenser des centaines de milliards à mal isoler les logements actuels), on se demande en haut lieu comment trouver l’argent ailleurs que sur les marchés financiers.
Et la lumière fut (nucléaire bien évidemment).