La certification « Haute valeur environnementale » rencontre un vif succès parmi les grosses exploitations agricoles. Logique : elle permet de percevoir de l’argent public sans quasiment rien changer à ses pratiques peu vertueuses.
Les agriculteurs peuvent-ils utiliser des pesticides classés cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction tout en bénéficiant d’une certification « Haute valeur environnementale » (HVE) ? La réponse est oui. Le nouveau cahier des charges de cette certification – publié le 22 novembre – le permet, comme le permettait le précédent. La certification HVE inclut bien d’autres contradictions, dénoncées par les associations environnementales et certains syndicats agricoles, mais aussi par la Cour des comptes ou la Commission européenne. Elle est pourtant de plus en plus mise en avant dans les rayons des supermarchés, en particulier le vin, avec son logo rouge sur fond blanc, et sa ferme ensoleillée ornée d’un papillon.
« La HVE n’interdit ni l’utilisation des pesticides ni des OGM. Il ne faut pas laisser duper les consommateurs français. La HVE n’est rien d’autre qu’une haute volonté d’enfumage. »
À peine le cadre de la nouvelle PAC pour 2023-2027 approuvé par le Parlement européen en décembre 2021, les plus verts des eurodéputé·es et les organisations de la société civile regrettaient une politique largement en dessous des besoins en matière d’écologie.
« Il est nécessaire d’appliquer des alternatives que [l’ être humain] connaît en fait depuis des milliers d’années. C’est-à-dire essentiellement la rotation des cultures, qui consiste à cultiver ensemble différentes espèces végétales qui se protègent mutuellement. Cela passe aussi par le fait de ne pas endommager les défenses naturelles des prédateurs, mais à les laisser se développer, de sorte que ce cycle biologique, qui est en train de s’interrompre, puisse se poursuivre ».
Depuis longtemps déjà, tout le monde sait que les pesticides chimiques sont dangereux pour la santé humaine et l’environnement.
Dans une publication récente, l’entreprise associative Solagro dit avoir compilé l’intégralité des données concernant les pesticides dans notre pays. Le fruit de ce travail n’est autre qu’une carte interactive, la carte Adonis, qui montre où se trouvent les plus fortes concentrations de pesticides par commune. Pour information, Solagro accompagne des projets de transitions énergétiques et agroécologiques.
« Face aux enjeux environnementaux et de santé publique, il est nécessaire de construire une agriculture durable économe en intrants et respectueuse des ressources naturelles et d’assurer aux Français une alimentation de qualité pour réduire la prévalence des maladies chroniques »