Les résultats financiers de McDonald's pour le deuxième trimestre ont chuté de 8%, principalement à cause d'un boycott mondial en réaction à son soutien à Israël dans le conflit à Gaza.
La célèbre chaîne de restauration rapide américaine, McDonald’s, a annoncé lundi des résultats financiers bien en deçà des attentes pour le deuxième trimestre. Le chiffre d’affaires a chuté de 8%, atteignant 6,49 milliards de dollars, tandis que le bénéfice net a plongé de 12%, s’établissant à 2,02 milliards de dollars. Cette contreperformance est largement attribuée à une baisse de la fréquentation, exacerbée par le boycott généralisé en réponse au conflit à Gaza.
Depuis le début du conflit à Gaza, McDonald’s est devenu une cible privilégiée dans les pays musulmans et ceux à forte population musulmane, en raison de son soutien affiché à Israël. En novembre, sa franchise israélienne a généreusement offert des milliers de repas gratuits à l’armée israélienne, ce qui a provoqué une vague d’indignation et un appel au boycott mondial de la marque.
Lorsque les hostilités entre la Résistance palestinienne et le régime sioniste ont commencé à la fin de 2023, le Yémen a été le seul pays à déclarer la guerre à Israël, faisant ainsi le plus grand geste de solidarité avec les Palestiniens de tous les pays de la région. À l’époque, les militants sionistes et pro-occidentaux ont affirmé à plusieurs reprises que les Yéménites seraient détruits en quelques jours par la force militaire conjointe supposée «invincible» d’Israël et des États-Unis. Près d’un an plus tard, la réalité s’est révélée très différente des prédictions fantaisistes des sionistes.
Tout d’abord, il est nécessaire de préciser que le terme «Houthi» a été couramment utilisé par les médias occidentaux de manière péjorative, pour différencier le gouvernement de facto du pays – qui est contrôlé par l’aile politique du groupe ethnique houthi – du gouvernement «officiel» – déjà militairement vaincu sur le champ de bataille et qui s’est exilé en Arabie saoudite. Il est inutile d’éviter d’utiliser le nom du pays – «Yémen» – pour faire référence aux actions menées par le gouvernement houthi, tout simplement parce que les Houthis ont déjà gagné la guerre civile et qu’ils sont actuellement le gouvernement légitime du pays.
Ainsi, lorsque les «Houthis» ont entamé des opérations militaires contre Israël et ses alliés en mer Rouge, c’est l’État-nation du Yémen qui a déclaré la guerre aux sionistes – et non une simple milice ethnique. Induite par la propagande occidentale et sioniste, l’opinion publique mondiale pensait qu’une milice de «chiites primitifs» ne pouvait causer aucun dommage aux solides structures américaines et israéliennes au Moyen-Orient. Il y avait fort à parier que Washington et Tel-Aviv détruiraient rapidement les «Houthis» et rétabliraient le gouvernement saoudien par procuration afin de neutraliser le Yémen en tant qu’adversaire régional. Tout cela s’est avéré totalement faux. La guerre entre le Yémen et les alliés d’Israël est une guerre entre États – et dans ce conflit, les forces armées yéménites se sont révélées suffisamment fortes pour causer de profonds dommages à l’ennemi.
Récemment, des drones suicides lancés par le Yémen ont frappé Tel-Aviv, touchant un nombre encore imprécis de cibles. Tel-Aviv affirme évidemment qu’il ne s’agissait que de cibles civiles, mais on ne peut se fier à de telles affirmations en l’absence de preuves concrètes. Bien que «civiles», les cibles pourraient être des installations utilisées à des fins stratégiques ou militaires par les forces sionistes, ce qui en ferait des cibles légitimes au regard du droit international, qui autorise les attaques contre des infrastructures civiles utilisées pour des manœuvres de guerre.
Coïncidence ou non, peu après l’attaque yéménite contre la capitale israélienne, un cyber black-out s’est produit dans plusieurs pays occidentaux. Israël, les États-Unis et l’Europe ont été fortement touchés par ce que l’on pense être un problème technique avec CrowdStrike – un système de sécurité qui fournit des services au réseau Microsoft. La panne a eu un impact significatif sur la structure informatique mondiale. Des vols ont été annulés ou retardés dans les aéroports. Les systèmes numériques des banques ont été affectés. Les multinationales qui dépendent du réseau Microsoft ont subi de lourdes pertes.
À l’ère de l’internet et des médias sociaux, l’activité la plus simple consiste à répandre des rumeurs et des «théories du complot». Immédiatement, certains internautes ont commencé à dire que la panne informatique était liée d’une manière ou d’une autre à l’attaque yéménite, qui aurait détruit d’importantes installations technologiques à Tel-Aviv. En réponse, des «experts en cybersécurité» attachés à l’image d’Israël et de l’Occident ont affirmé qu’il s’agissait d’un simple problème technique, invalidant ainsi les récits des dissidents.
Cependant, il y a de bonnes raisons de croire que l’attaque yéménite est à l’origine de la panne. Peut-être que les drones n’ont pas touché des installations vraiment stratégiques pour générer un tel impact global. Cependant, il existe d’autres possibilités à analyser. Peut-être l’attaque était-elle une manœuvre de diversion pour attirer l’attention de la défense israélienne pendant que d’autres agents menaient une cyberattaque contre Microsoft. La grande puissance cyber de l’Iran, par exemple, est bien connue de l’Occident. L’Iran étant le plus grand allié du Yémen, on peut penser qu’il s’agissait d’une opération conjointe, combinant une attaque de drone de diversion et une action cybernétique.
Il convient de rappeler que depuis l’année dernière, plusieurs analyses d’experts ont été publiées sur la possibilité que le Yémen ait coupé des câbles internet lors de ses opérations navales. Les analystes estiment que même sans couper complètement les câbles, les Yéménites pourraient provoquer des problèmes techniques et des pannes en raison de l’impact partiel causé collatéralement ou intentionnellement par leurs actions militaires.
C’est le genre de situation dans laquelle le monde ne saura certainement jamais ce qui s’est réellement passé. Les questions relatives aux services de sécurité, aux services de renseignement et aux cyberforces resteront toujours obscures pour l’opinion publique mondiale. Cependant, toute cette controverse montre que le Yémen des Houthis est aujourd’hui l’un des principaux acteurs du scénario géopolitique du Moyen-Orient. Les soupçons et les théories sur les questions d’impact mondial tombent sur les Yéménites, tout simplement parce qu’aujourd’hui personne ne doute que les Yéménites soient réellement capables de provoquer quelque chose de cette nature.
Un an après la déclaration de guerre du Yémen à Israël, la mer Rouge est devenue un lac yéménite, la force navale dirigée par les États-Unis a été vaincue, Tel-Aviv est attaquée et l’on soupçonne même maintenant que la cyber stabilité mondiale dépend des Houthis.
Il est clair que le pays invincible au Moyen-Orient n’est plus Israël.
Quarante-six mille entreprises israéliennes ont été contraintes de fermer en raison de la guerre en cours et de ses effets dévastateurs sur l’économie, a rapporté le journal hébreu Maariv le 10 juillet, qualifiant Israël de «pays en faillite».
«Ce chiffre très élevé englobe de nombreux secteurs. Environ 77% des entreprises qui ont fermé depuis le début de la guerre, soit environ 35 000 entreprises, sont des petites entreprises comptant jusqu’à cinq employés, les plus vulnérables sur le plan économique», a déclaré Yoel Amir, PDG de la société israélienne de services d’information et de gestion des risques de crédit, CofaceBdi, au média Maariv.
Le rapport ajoute que : «les industries les plus vulnérables sont celles de la construction et, par conséquent, tout l’écosystème qui fonctionne autour d’elles : la céramique, la climatisation, l’aluminium, les matériaux de construction, etc.».
Le secteur du commerce a également été sévèrement touché. Il s’agit du secteur des services et des industries de la mode, du mobilier, des articles ménagers, des loisirs, des transports et du tourisme.
Israël se trouve dans une situation où «le tourisme étranger a pratiquement disparu», indique le rapport, ajoutant que «les préjudices subis par les entreprises s’étendent à tout le pays, et presque aucun secteur n’a été épargné».
Cela inclut le secteur agricole, principalement basé dans le sud et le nord – tous deux considérés comme des zones de combat actives en raison de la menace représentée par la résistance palestinienne et le Hezbollah libanais – dont le front de soutien contre Israël a contribué de manière significative à l’effondrement de l’économie.
Le directeur général de CofaceBdi estime que 60 000 entreprises israéliennes devraient fermer boutique d’ici à la fin de 2024.
Les attaques du Hezbollah ont gravement affecté les entreprises locales et l’éducation dans le nord. Des dizaines de milliers de colons ont été contraints d’évacuer. «Notre objectif d’assécher l’économie de l’ennemi a été atteint», a déclaré Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, le 10 juillet.
Les opérations militaires en mer conduites par l’armée yéménite ont également contribué à l’effondrement de l’économie du pays. Les recettes des principaux ports, comme celui d’Eilat, dans le sud du pays, ont chuté de manière spectaculaire.
Au cours des derniers mois de 2023, le PIB israélien a chuté de près de 20%.
La menace d’une intensification des hostilités avec le Hezbollah a également fait craindre à Israël qu’une guerre à grande échelle avec la résistance libanaise ne pousse l’économie israélienne à plonger encore davantage. Le Hezbollah a démontré, par le biais de récents avertissements vidéo, qu’il était capable d’attaquer des infrastructures énergétiques telles que des raffineries de pétrole et des réservoirs de gaz.
Pour cet Aïd qui ne peut être joyeux pour ceux qui souffrent tant, j’ai décidé de partager quelques-uns de mes plus beaux souvenirs de Gaza.
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Les vrais noms et nationalités des leaders israéliens.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a publié vendredi un plan utopique pour une Gaza reconstruite, intitulé « Gaza 2035 ».
Le bureau du Premier ministre a publié un fichier PowerPoint de 9 pages décrivant un avenir où Gaza serait déradicalisée de l’islamisme, transformée en un centre commercial de prospérité et d’innovation et intégrée dans l’économie du Moyen-Orient.
Le plan « Gaza 2035 » cherche à tirer parti du rôle géopolitique de Gaza sur les routes commerciales entre Le Caire et Bagdad, et entre l’Europe et le Yémen.
Les documents présentent trois étapes pour permettre à Gaza de retrouver l’autonomie et la croissance économique.
La première étape consisterait en 12 mois d’aide humanitaire, au cours desquels Israël créerait lentement des zones sûres dans la bande de Gaza, du nord au sud.
Deuxièmement, un processus de reconstruction de 5 à 10 ans supervisé par une coalition d’États arabes (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Égypte, Bahreïn, Jordanie et Maroc).
« Le plan consiste à transférer la responsabilité de la sécurité israélienne à Israël, tandis que la coalition arabe créera un organisme multilatéral appelé Autorité de réhabilitation de Gaza (GRA) pour superviser les efforts de reconstruction et gérer les finances de la bande », a rapporté le Jerusalem Post.
« La GRA sera dirigée par des Palestiniens de Gaza et sera responsable de la gestion des zones de sécurité. Cela se fera en coordination avec la mise en œuvre d’un « plan Marshall » et d’un programme de déradicalisation ».
La troisième étape, appelée « Autogouvernance », verrait Israël conserver le droit d’agir contre les « menaces à la sécurité ».
« Le pouvoir serait lentement transféré soit à un gouvernement local de Gaza, soit à un gouvernement palestinien unifié (incluant la Cisjordanie). Toutefois, cela dépend de la réussite de la déradicalisation et de la démilitarisation de la bande de Gaza et sera soumis à l’accord de toutes les parties », a rapporté le JPost.
L'Iran a répondu avec force à l'agression israélienne contre son ambassade à Damas en menant une opération militaire historique. Cette riposte a pris Israël au dépourvu et a placé l'Iran dans le livre d'histoire.
Dans la nuit du 13 au 14 avril, l’Iran a lancé une offensive d’envergure sur le sol israélien qui a durée au moins cinq heures, démontrant ainsi sa capacité à déployer des drones de haute technologie Shahed et des missiles Kheibar capables de parcourir plus de 1 300 km. Cette démonstration de force a pris l’État hébreu au dépourvu et semé la panique parmi la population.
Cette attaque survient en réponse à une agression israélienne contre la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, considérée comme une violation du territoire souverain iranien. Selon l’article 51 de la Charte des Nations Unies, cette riposte iranienne est légitime et conforme au droit international.
Selon le journal chinois « Global Times », en réponse à l’échec des organisations internationales, en particulier du Conseil de sécurité de l’ONU, à condamner les attaques israéliennes contre les installations diplomatiques iraniennes, l’Iran a riposté en utilisant des renseignements stratégiques, des missiles et des drones pour détruire avec succès des cibles militaires majeures en Israël.
Les pays occidentaux ont condamné l’attaque iranienne. Les États-Unis avaient demandé à l’Iran de cesser immédiatement son attaque, mais Téhéran avait non seulement ignoré cette demande, mais également menacé de bombarder les bases américaines en cas d’intervention de la Maison Blanche.
Et gros coup dur pour l’entité sioniste, selon CNN, le Président des États-Unis, Joe Biden a informé le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu par téléphone que les États-Unis ne participeraient pas aux opérations offensives contre l’Iran.
De son côté, le vice-président de la Douma d’État russe, Piotr Olegovitch Tolstoï, a exprimé son soutien à l’Iran sur Twitter en publiant un poème faisant l’éloge de l’amitié entre les deux pays et de leur lutte commune pour une cause noble.
Selon des sources de la chaîne de télévision américaine ABC, l’attaque iranienne a impliqué 400 à 500 drones et environ 150 missiles. Les drones ont été lancés depuis les provinces occidentales de l’Iran, tandis que les Houthis ont lancé des drones depuis le Yémen et des frappes de missiles depuis des unités du Hezbollah basées au Liban. La coordination parfaite entre ces pays a démontré une capacité incroyable à répondre efficacement à l’entité sioniste, qui n’a pas réussi à arrêter tous les missiles avec son système de défense antimissile, connu sous le nom de Dôme de fer.
Le problème est que si les juifs veulent être craints, ils doivent aussi accepter d’être haïs. La «peur des juifs» peut être traduite littéralement par «judéophobie» (du grec phobos, craindre). Pour être craint, il faut avoir le pouvoir de nuire, et il faut le prouver. Donc, si les juifs veulent être craints afin de combattre l’antisémitisme, alors l’antisémitisme a un brillant avenir devant lui.
Tout cela n’a pas beaucoup de sens. Mais c’est très biblique. À ma connaissance, la Bible hébraïque ne recommande pas aux juifs de s’efforcer d’être aimés des non-juifs. Au contraire, Yahvé dit à son peuple dans Deutéronome 2 :25 :
«Aujourd’hui et désormais, je remplirai les peuples sous tous les cieux de crainte et de terreur à votre égard ; quiconque entendra parler de ton approche tremblera et se tordra d’angoisse à cause de toi».
Si Yahweh veut semer la terreur parmi les non-juifs, cela ne fait-il pas de lui un terroriste, ou le dieu des terroristes ?
C’est le cas, et cela fait des sionistes de bons Yahvistes. Dans ses mémoires de 1951, «La Révolte», Menachem Begin se vantait de «la victoire militaire à Deir Yassin», car la nouvelle de ce massacre de 254 villageois (pour la plupart des hommes, des femmes et des enfants non armés) a immédiatement conduit à la «bousculade folle et incontrôlable de 635 000 Arabes. (…) L’importance politique et économique de cette évolution ne peut guère être surestimée»1. Begin n’était-il pas un digne serviteur de son dieu national ?
Ce que Netanyahou fait aujourd’hui, c’est plus de 130 fois Deir Yassin. Et l’objectif, encore une fois, n’est pas seulement de tuer sans discernement, mais, ce faisant, de terroriser des millions de Palestiniens pour qu’ils partent «volontairement». Cela explique pourquoi ils laissent filtrer tant d’images du martyre de Gaza : c’est une crucifixion publique, destinée à tous. (Andrew Anglin a suggéré une autre raison, non contradictoire avec celle-ci).
L’une des histoires bibliques préférées de Netanyahou est le Livre d’Esther. Il l’a mentionné en 2015 devant le Congrès américain, comme argument pour justifier que l’Amérique devrait bombarder l’Iran2. Le livre d’Esther est important pour comprendre comment les juifs veulent être craints. Sous l’influence de son ministre Haman, le roi perse Assuérus publia un décret de solution définitive concernant les juifs de son royaume, car «ce peuple, et lui seul, s’oppose constamment à toute nation, suivant perversement une manière de vivre étrange et lois, et est mal disposé à l’égard de notre gouvernement, faisant tout le mal qu’il peut pour que notre royaume ne parvienne pas à la stabilité» (3 : 13). Mais grâce à Esther, l’épouse secrètement juive d’Assuérus, les juifs renversent la situation et obtiennent du roi qu’Haman soit pendu avec ces dix fils, et qu’un nouveau décret royal soit promulgué, qui donne aux juifs «la permission de détruire, massacrer et anéantir toute force armée de tout peuple ou province qui pourrait les attaquer, ainsi que leurs femmes et leurs enfants, et piller leurs biens» (8.11). C’est ainsi que les juifs massacrèrent soixante-quinze mille personnes. Dans tout le pays, conclut le livre, «il y avait de la joie et de l’allégresse parmi les juifs, avec des festins et des fêtes. Beaucoup de la population du pays est devenue juive, car désormais les juifs étaient craints» (8.17).
Cette histoire est très importante pour les juifs, car chaque année, à Pourim, ils célèbrent la pendaison d’Haman avec ses douze fils, et le massacre de 75 000 personnes, dont des femmes et des enfants.
Selon la conclusion de cette histoire, la peur des juifs produit de nouveaux juifs, c’est-à-dire des Gentils qui deviennent juifs par peur des juifs : «beaucoup sont devenus juifs, puisque maintenant les juifs étaient craints». Ou, dans une traduction plus littérale : «beaucoup de gens sont devenus juifs parce que la peur des juifs a fondu sur eux». Comme je l’ai dit, la peur des juifs est plus susceptible de produire des antisémites que de nouveaux juifs. Pourtant, il existe de nombreux exemples de personnes qui se font juives par peur des juifs : tout homme politique non juif qui s’est un jour coiffé d’une kippa sur la tête et a juré fidélité éternelle à Israël correspond à ce profil.
Il y a une autre histoire dans le livre de Josué qui va dans le même sens. Au début du chapitre 2, Josué, qui reçoit ses ordres directement de Yahvé dans le Tabernacle, envoie deux espions dans la ville de Jéricho. Ayant été repérés, ils se cachent chez une prostituée nommée Rahab. Elle les aide à s’échapper en échange d’être épargnés avec sa famille lorsqu’Israël attaque la ville, car, dit-elle, «nous avons peur de vous et tous les habitants de ce pays ont été saisis de terreur à votre approche» (2 :9).. Parce qu’Israël est si terrifiant, elle suppose que «Yahweh, votre Dieu, est Dieu».
La Bible catholique française de Jérusalem ajoute une note en bas de page disant que «la profession de foi de Rahab au dieu d’Israël a fait d’elle, aux yeux de plus d’un Père de l’Église, une figure de l’Église des Gentils, sauvée par sa foi». Je trouve perplexe l’idée de faire de la putain de Jéricho un symbole de l’Église car, par peur d’Israël, elle s’est convertie au dieu d’Israël et a aidé Israël à commettre le génocide dans sa propre ville («hommes et femmes, jeunes et vieux, y compris les bœufs, les moutons et les ânes, tous ont été égorgés», Josué 6 :21).
En revanche, c’est une bonne métaphore de la complicité du monde chrétien dans le génocide israélien des Gazaouis. Il ne fait aucun doute que chez la plupart des chrétiens d’aujourd’hui, la peur des juifs est bien plus forte que la pitié pour les habitants de Gaza. Et les chefs d’État de la plupart des nations chrétiennes préféreraient déclencher une Troisième Guerre mondiale avec la Russie plutôt que de critiquer Israël. La Russie est, après tout, un ennemi rationnel, alors que personne ne sait de quoi un Israël psychopathe est capable.
Israël est le seul pays qui menace ouvertement de faire exploser la planète. Ils appellent cela l’option Samson. L’option Samson est la combinaison de la capacité nucléaire d’Israël et de la réputation d’Israël de dangereux paranoïaque. Tout le monde sait qu’Israël possède une centaine de têtes nucléaires (80 selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm). Et tout le monde sait qu’Israël est biblique, désireux d’accomplir des prophéties, comme Zacharie 14 : 12 :
«Et voici le fléau dont Yahweh frappera toutes les nations qui auront combattu contre Jérusalem ; leur chair pourrira alors qu’ils seront encore debout ; leurs yeux pourriront dans leurs orbites ; leur langue pourrira dans leur bouche».
Martin van Creveld, professeur d’histoire militaire à l’Université de Jérusalem, expliquait au journal britannique The Gardian en 2003 que les Intifadas palestiniennes récurrentes ne trouveraient qu’une seule solution : le «transfert» de tous les Palestiniens hors de Palestine. Sur le risque d’une opposition de la communauté internationale à un tel projet, il a ajouté :
«Nous possédons plusieurs centaines d’ogives et de roquettes atomiques et pouvons les lancer sur des cibles dans toutes les directions… Nous avons la capacité d’emporter le monde avec nous. Et je peux vous assurer que cela se produira avant qu’Israël ne sombre».3
C’est en un mot l’option Samson. Son essence est le terrorisme nucléaire.
Son objectif serait de créer une zone tampon en territoire libanais au sud du fleuve Litani, comme il avait vainement tenté de le faire en 2006. Il s’est donc d’abord engagé dans une destruction systématique de toutes les infrastructures construites dans cette zone par le Hezbollah depuis quatorze ans.
De manière à se prévenir d’accusations de crimes de guerre, les FDI ont largué des tracts au Sud du Liban. On peut y lire : « Habitants du Sud, le Hezbollah met en danger votre vie, celle de vos familles et de vos maisons. Le Hezbollah installe ses membres et ses dépôts d’armes dans vos quartiers ». Ils peuvent ainsi faire valoir qu’ils n’ont pas ciblé de population civile, mais au contraire les ont prévenues à l’avance.
Depuis le début de l’opération « Glaive de fer », les FDI ont bombardé 4 500 cibles, principalement situées au Sud, mais aussi à Baalbeck, tout en évitant de s’en prendre aux autres composantes de la société libanaise. Le gouvernement Netanyahu espère que l’absence d’unité du pays lui permettra de détruire progressivement l’arsenal du parti de Dieu, sans susciter de réaction notable. Il revendique avoir déjà éliminé 300 combattants chiites. Le Hezbollah en reconnaît 244.
L’unité 8200 des FDI intercepte toutes les communications téléphoniques et internet libanaises ainsi que presque toutes les caméras de sécurité des particuliers. Elle recoupe ces informations et parvient à identifier presque toutes ses cibles humaines et physiques. C’est ainsi qu’elle a pu, par exemple, localiser le leader du Hamas opposé aux Frères musulmans, Saleh Al-Arouri, en janvier et l’assassiner.
Simultanément, Israël se prépare à une riposte d’ampleur du Hezbollah. Il vient d’acheter des installations portuaires à Larnaca (Chypre) en préparation de la destruction du port d’Haïfa. Ces installations seront, de toute manière, utilisées par la suite pour établir le couloir de transport reliant l’Inde à l’Europe, via Israël.
Identiquement, de nombreux parkings souterrains ont été aménagés au Nord de l’État hébreu pour accueillir des civils en cas de bombardements. Outre l’installation de sanitaires, de conduits d’aération, de médicaments et de mobilier, de la nourriture pour deux jours y sera stockée.
Ce pourrait être le cas, mais cela ne l’est pas. Tous les protagonistes du Levant agissent avec retenue, chacun évitant l’irréparable, tandis que les suprémacistes juifs de la coalition de Benjamin Netanyahu avancent inexorablement leurs pions.
A l’issue de quatre mois de guerre à Gaza contre le peuple palestinien et contre le courant du Hamas appartenant à la Résistance palestinienne, mais jamais contre celui obéissant à la Confrérie des Frères musulmans, les différents acteurs ont affiché leur position.
Tout en prétendant à ses citoyens lutter contre le Hamas en général, la coalition de Benjamin Netanyahu œuvre à terroriser les Gazaouis pour les faire fuir. Les privations, les tortures et les massacres ne sont pas une fin en soi, juste des moyens pour parvenir à annexer cette terre.
Ansar Allah, le puissant parti politique yéménite, a pris l’initiative d’attaquer en mer Rouge des navires israéliens ou faisant escale en Israël, en exigeant l’arrêt du massacre à Gaza. Progressivement, il a également attaqué des navires liés à des États soutenant ce massacre. Le Conseil de Sécurité des Nations unies a rappelé que le Droit international interdit d’attaquer des navires civils tout en reconnaissant que le problème ne sera pas résolu tant que le massacre se poursuivra.
Les États-Unis, tout en s’opposant au massacre des civils palestiniens, se sont montrés solidaires de la population israélienne juive dans sa vengeance aveugle contre eux. Ils ont continué à fournir les FDI en obus, tout en appelant Tel-Aviv à laisser entrer l’aide humanitaire requise. Sur cette même ligne politique, ils ont pris en charge le problème posé par la résistance des Yéménites en créant l’Opération « Gardien de la Prospérité ». Ils y ont fait participer leurs affidés occidentaux en violation de l’autorité du Conseil de Sécurité des Nations unies qui n’a jamais autorisé d’intervention militaire au Yémen. Cependant l’état-major militaire français s’est retiré de cette alliance au bout de deux jours, mettant en avant son objection de conscience à couvrir le massacre de Gaza. Au demeurant les bombardements des Occidentaux ne sont pas parvenus à toucher les centres militaires d’Ansar Allah.
L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui viennent de livrer une longue guerre au Yémen, se sont abstenus de rejoindre « Gardien de la Prospérité » et ont, au contraire, signé un accord de paix avec Ansar Allah. Tous se sont retrouvés sur la position de la Ligue arabe, formulée en 2002 : reconnaissance et normalisation avec Israël dès la création d’un État palestinien.
L’Égypte qui, par effet domino a perdu 45 % de ses revenus du Canal de Suez, ne s’est pas retourné contre Ansar Allah. Au contraire, Le Caire a pris contact avec lui et a publiquement salué son effort en faveur du peuple palestinien. Tout au plus a-t-il appelé ses interlocuteurs à ne pas bloquer totalement la mer Rouge. Les navires chinois et russes continuent à circuler librement et Ansar Allah a annoncé qu’il restreignait ses cibles.
L’Iran, après avoir appelé ses différents partenaires de l’Axe de la Résistance à ne pas envenimer la situation, est soudain sorti de sa réserve. Téhéran a bombardé des sites liés à Israël ou aux États-Unis dans trois États distincts : la Syrie occupée illégalement par les États-Unis, l’Iraq où leur présence est légale mais pas certaines de leurs activités, et le Pakistan où ils soutiennent un mouvement séparatiste balouchte.
La Maison-Blanche a répondu que ces attaques ne resteraient pas impunies, mais n’a rien fait dans l’immédiat. Si sa riposte est légère, tous les protagonistes en concluront que Washington n’est qu’un « tigre de papier », si elle est forte, elle risque d’ouvrir la voie à une Troisième Guerre mondiale.
La Syrie a applaudi. L’Iraq a protesté, assurant du bout des lèvres qu’il n’y a jamais eu de base du Mossad dans sa région autonome du Kurdistan. Puis il a demandé aux Forces occidentales de se retirer du pays.
Le Pakistan, dont Washington espérait que le nouveau gouvernement se tiendrait prêt à entrer en guerre contre l’Iran, s’est, sous l’influence de son armée, rallié à Téhéran dans sa lutte contre les séparatistes pro-US
C’est dans ce contexte que la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu son ordonnance provisoire dans le cadre de l’affaire opposant l’Afrique du Sud à Israël qu’elle accuse de laisser perpétrer un génocide sous la responsabilité de certains de ses dirigeants. La Cour, présidée par une ancienne fonctionnaire du département d’État US, est parvenue à une majorité écrasante de 15 juges contre 2, à une décision correspondant en tout point à la position des États-Unis : elle a reconnu qu’il y avait une suspicion de génocide et a ordonné à Israël de veiller à laisser entrer à Gaza l’aide humanitaire requise, mais elle s’est bien gardée d’aller plus loin. Elle n’a rien dit sur les demandes de réparation vis-à-vis des victimes, ni sur la condamnation par Israël des individus coupables de génocide. Surtout, elle s’est abstenue de dire que « l’État israélien doit suspendre immédiatement ses opérations militaires à l’intérieur et à l’encontre de Gaza ».
Faisant mine d’accepter de se conformer à cette ordonnance, Israël a libéré le passage de Rafah et annoncé des mesures en faveur du passage de l’aide humanitaire internationale. Cependant simultanément, il a accusé l’Office des nations unies chargé de distribuer cette aide (l’UNRWA) d’être une annexe des « terroristes ». Il a envoyé à Washington des preuves de la participation de 12 employés de l’Agence à l’opération du 7 octobre. Sans attendre, les États-Unis ont suspendu leur aide et convaincu une douzaine d’États affidés de les imiter. Soudain dépourvue de moyens, l’UNRWA n’a donc plus la possibilité d’acheminer cette aide dans Gaza et de la distribuer.
Washington, qui jusqu’à présent plaidait pour l’aide humanitaire aux civils, a donc durci sa position en participant à la destruction de l’agence idoine des Nations unies. Il poursuit cependant son rêve d’une « solution à deux États ». En se dirigeant vers une dissolution de l’UNRWA, les Occidentaux privent les apatrides palestiniens des passeports que seuls les Nations unies peuvent leur délivrer. De fait, ils empêchent aussi l’exil « volontaire » de cette population bombardée et affamée que l’Union européenne s’apprêtait déjà à recevoir.
Enhardie par ce soutien, 11 ministres de la coalition de Benjamin Netanyahu se sont affichés lors d’un événement festif, organisé par la radio Kol Barama au Centre international des congrès de Jérusalem. Il était intitulé : « Conférence pour la victoire d’Israël - les colonies apportent la sécurité : retourner dans la bande de Gaza et le Nord de la Samarie ». Les orateurs, dont Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale et président du parti Force juive (Otzma Yehudit), ont assuré qu’il n’y aurait jamais de paix avec les Arabes et que seule la colonisation de l’ensemble de la Palestine pouvait apporter la sécurité aux juifs. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, présent sur place, a approuvé.
Ces propos belliqueux ont choqué l’opposition à la coalition, qu’elle soit hors du gouvernement de guerre (comme Yaïr Lapid) ou qu’elle y siège (comme Yaakov Margi ou le général Benny Ganz). Surtout, ils ont exaspéré Washington qui a réagi de deux manières à cette gifle. D’abord, il a prié ses affidés de ne pas recevoir de suprémacistes juifs (comme Amichai Chikli, ministre des Affaires de la diaspora, qui était attendu à Berlin), puis il a décrété des sanctions contre certains d’entre eux. Ces mesures sont plus importantes qu’il n’y paraît puisqu’elles interdisent immédiatement toute levée internationale de fonds et transfert bancaire. Elles devraient rapidement affaiblir les suprémacistes juifs et, par contrecoup, favoriser les autres.
Rapidement, on a appris que Washington avait d’abord envisagé de faire figurer les ministres Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich sur la liste des personnes sanctionnées avant d’y renoncer. Ce dernier s’est alors contenté de rétorquer que l’accusation de Joe Biden selon laquelle des colons de Cisjordanie seraient violents est « un mensonge antisémite répandu parmi les ennemis d’Israël ».
Il n’existe plus de système de santé efficace à Gaza. Des nourrissons meurent. Des enfants sont amputés de membres sans anesthésie. Des milliers de patients atteints de cancer et de personnes nécessitant une dialyse manquent de traitement. Le dernier hôpital oncologique de Gaza a cessé de fonctionner. On estime que 50 000 femmes enceintes n’ont pas d’endroit sûr où accoucher. Elles subissent des césariennes sans anesthésie. Les taux de fausses couches ont augmenté de 300 pour cent depuis le début de l’assaut israélien. Les blessés se vident de leur sang. Il n’y a pas d’assainissement ni d’eau potable. Les hôpitaux ont été bombardés et bombardés. L’hôpital Nasser, l’un des derniers hôpitaux fonctionnels à Gaza, est «sur le point de s’effondrer». Des cliniques ainsi que des ambulances – 79 à Gaza et plus de 212 en Cisjordanie – ont été détruites. Quelque 400 médecins, infirmières et agents de santé ont été tués – soit plus que le total de tous les agents de santé tués dans les conflits dans le monde réunis depuis 2016. Plus de 100 autres ont été détenus, interrogés, battus et torturés, ou ont disparu par des soldats israéliens.
Les soldats israéliens entrent régulièrement dans les hôpitaux pour procéder à des évacuations forcées – mercredi, les soldats sont entrés dans l’hôpital al-Amal à Khan Younis et ont exigé que les médecins et les Palestiniens déplacés partent – ainsi que pour rassembler les détenus, y compris les blessés, les malades et le personnel médical. Mardi, déguisés en employés de l’hôpital et en civils, des soldats israéliens sont entrés dans l’hôpital Ibn Sina de Jénine, en Cisjordanie, et ont assassiné trois Palestiniens pendant leur sommeil.
Les réductions du financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) – une punition collective pour l’implication présumée dans l’attaque du 7 octobre de 12 de ses 13 000 employés de l’UNRWA – vont accélérer l’horreur, car les attaques, la famine, le manque de soins de santé et la propagation des maladies infectieuses à Gaza se sont transformés en un raz-de-marée de morts.
Des accusations sans preuves, qui incluent l’accusation selon laquelle 10 pour cent de tout le personnel de l’UNRWA à Gaza ont des liens avec des groupes militants islamistes, ont été publiées dans le Wall Street Journal. La journaliste, Carrie-Keller Lynn, a servi dans les Forces de défense israéliennes (FDI). Compte tenu des nombreux mensonges qu’Israël a utilisés pour justifier son génocide, notamment les «bébés décapités» et les «viols massifs», il est raisonnable de supposer qu’il s’agit peut-être d’une autre fabrication.
Les allégations, dont les détails restent rares, sont apparemment basées sur des aveux de détenus palestiniens – très certainement après avoir été battus ou torturés. Ces allégations ont suffi à voir 17 pays, dont les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Australie et le Japon, réduire ou retarder le financement de cette agence vitale des Nations Unies. L’UNRWA est tout ce qui sépare les Palestiniens de Gaza de la famine. Une poignée de pays, dont l’Irlande, la Norvège et la Turquie, maintiennent leur financement.
Huit des employés de l’UNRWA accusés d’avoir participé à l’attaque du 7 octobre dans le sud d’Israël, où 1 139 personnes ont été tuées et 240 enlevées, ont été licenciés. Deux ont été suspendus. L’UNRWA a promis une enquête. Ils représentent 0,04 pour cent du personnel de l’UNRWA.
Israël cherche à détruire non seulement le système et les infrastructures de santé de Gaza, mais également l’UNRWA, qui fournit de la nourriture et de l’aide à 2 millions de Palestiniens. L’objectif est de rendre Gaza inhabitable et de nettoyer ethniquement les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza. Des centaines de milliers de personnes meurent déjà de faim. Plus de 70 pour cent des logements ont été détruits. Plus de 26 700 personnes ont été tuées et plus de 65 600 ont été blessées. Des milliers de personnes sont portées disparues. Environ 90 pour cent de la population de Gaza d’avant-guerre a été déplacée, la plupart vivant à découvert. Les Palestiniens en sont réduits à manger de l’herbe et à boire de l’eau contaminée.
Noga Arbell, un ancien responsable du ministère israélien des Affaires étrangères, a déclaré lors d’un débat au parlement israélien le 4 janvier : «Il sera impossible de gagner la guerre si nous ne détruisons pas l’UNRWA, et cette destruction doit commencer immédiatement.»
«L’UNRWA est une organisation qui perpétue le problème des réfugiés palestiniens», a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu en 2018. «Elle perpétue également le récit du soi-disant «droit au retour» dans le but d’éliminer l’État d’Israël, et l’UNRWA doit donc disparaître.»
Un haut responsable israélien anonyme a salué la suspension du financement de l’UNRWA, mais a insisté mercredi sur le fait que le gouvernement n’appelait pas à sa fermeture.
Plus de 152 employés de l’UNRWA à Gaza – dont des directeurs d’école, des enseignants, des agents de santé, un gynécologue, des ingénieurs, du personnel de soutien et un psychologue – ont été tués depuis le début des attaques israéliennes. Plus de 141 installations de l’UNRWA ont été détruites par les bombardements. Il s’agit de la plus grande perte de personnel lors d’un conflit dans l’histoire de l’ONU.
La destruction des établissements de santé et le ciblage des médecins, du personnel infirmier et du personnel médical sont particulièrement répugnants. Cela signifie que les plus vulnérables, les malades, les nourrissons, les blessés et les personnes âgées, ainsi que ceux qui les soignent, sont souvent condamnés à mort.
Les médecins palestiniens implorent les médecins et les organisations médicales du monde entier de dénoncer l’attaque contre le système de santé et de mobiliser leurs institutions pour protester.
«Le monde doit condamner les actes contre les professionnels de la santé qui se produisent à Gaza», écrit le directeur de l’hôpital Al-Shifa, Muhammad Abu Salmiya, qui a été arrêté avec d’autres membres du personnel médical par les Israéliens en novembre 2023 alors qu’il était évacué avec l’aide de l’Organisation mondiale de la santé du convoi, et qui reste en détention. «Cette correspondance est un appel lancé à chaque être humain, à toutes les communautés médicales et à tous les professionnels de la santé du monde entier pour qu’ils demandent que ces activités anti-hospitalières à l’intérieur et autour des hôpitaux cessent, ce qui est une obligation civile selon le droit international, l’ONU et l’OMS.»
Mais ces institutions – à quelques exceptions notables près, comme l’Association américaine de santé publique qui a appelé à un cessez-le-feu – soit sont restées silencieuses, soit, comme le Dr Matthew K. Wynia, directeur du Centre de bioéthique et de sciences humaines de l’Université du Colorado, a tenté de justifier les crimes de guerre israéliens. Ces médecins – qui trouvent acceptable qu’à Gaza un enfant soit tué toutes les 10 minutes en moyenne – sont complices du génocide et violent la Convention de Genève. Ils considèrent la mort comme une solution, pas la vie.
Robert Jay Lifton, dans son livre «The Nazi Doctors: Medical Killing and the Psychology of Genocide», écrit que «les projets génocidaires nécessitent la participation active de professionnels instruits – médecins, scientifiques, ingénieurs, chefs militaires, avocats, membres du clergé, professeurs d’université et autres enseignants». – qui se combinent pour créer non seulement la technologie du génocide, mais aussi une grande partie de sa justification idéologique, de son climat moral et de son processus organisationnel.
En novembre 2023, un groupe de 100 médecins israéliens a défendu le bombardement d’hôpitaux à Gaza, affirmant qu’ils étaient utilisés comme centres de commandement du Hamas, une accusation qu’Israël n’a pas pu vérifier.
Les doyens des facultés de médecine américaines et les principales organisations médicales, notamment l’American Medical Association (AMA), ont rejoint les rangs des universités, des facultés de droit, des églises et des médias pour tourner le dos aux Palestiniens. L’AMA a mis fin au débat sur une résolution de cessez-le-feu entre ses membres et a appelé à la «neutralité médicale», bien qu’elle ait abandonné la «neutralité médicale» pour dénoncer l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Il y a un coût à dénoncer ce génocide, un coût qu’ils n’ont pas l’intention de payer. Ils ont peur d’être attaqués. Ils craignent de détruire leur carrière. Ils craignent de perdre leurs financements. Ils craignent une perte de statut. Ils craignent d’être persécutés. Ils craignent l’isolement social. Cette peur les rend complices.
Et qu’en est-il de ceux qui s’expriment ? Ils sont qualifiés d’antisémites et de partisans du terrorisme. Lara Sheehi, professeure de psychologie clinique à l’Université George Washington, a été licenciée. L’ancien directeur de Human Rights Watch, Kenneth Roth, s’est vu refuser une bourse au Carr Center for Human Rights Policy de Harvard en raison de son prétendu «parti pris anti-israélien». Rabab Abdulhadi, professeur à San Francisco, a été poursuivi en justice pour avoir soutenu les droits des Palestiniens. Shahd Abusalama a été suspendue de l’Université Sheffield Hallam au Royaume-Uni après une vicieuse campagne de diffamation, bien que l’institution ait par la suite accepté sa plainte pour discrimination à son encontre. Le professeur Jasbir Puar de l’Université Rutgers est une cible permanente du lobby israélien et subit un harcèlement constant. Les étudiants et professeurs de médecine au Canada risquent d’être suspendus ou expulsés s’ils critiquent publiquement Israël.
Le danger n’est pas seulement que les crimes israéliens soient dénoncés. Le danger, plus important encore, est que la faillite morale et la lâcheté des institutions et de leurs dirigeants soient révélées.
C’est un héritier d’une idéologie qui n’a pas cessé de commettre de tels crimes depuis un siècle. Thierry Meyssan retrace l’histoire des « sionistes révisionnistes » de Vladimyr Ze’ev Jabotinky à Benjamin Netanyahu.
Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, recevant un doctorat honoris causa à Valadolid, a déclaré : « Nous pensons qu’une solution à deux États [israélien et palestinien] doit être imposée de l’extérieur pour ramener la paix. Même si, et j’insiste, Israël réaffirme son refus [de cette solution] et, pour l’empêcher, est allé jusqu’à créer lui-même le Hamas (…) Le Hamas a été financé par le gouvernement israélien pour tenter d’affaiblir l’Autorité palestinienne du Fatah. Mais si nous n’intervenons pas fermement, la spirale de la haine et de la violence se poursuivra de génération en génération, de funérailles en funérailles ».
Ce faisant, Josep Borrell rompait avec le discours officiel occidental selon lequel, le Hamas est l’ennemi d’Israël, qu’il aurait attaqué par surprise le 7 octobre ; justifiant la riposte israélienne actuelle et le massacre de, déjà, 25 000 civils palestiniens. Il affirmait que des ennemis des juifs peuvent être soutenus par d’autres juifs, Benjamin Netanyahu en particulier. Il refusait la lecture communautaire de l’Histoire et examinait les responsabilités personnelles.
Ce changement narratif a été rendu possible par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, il y a quatre ans. Josep Borrell sait que l’Union européenne a financé le Hamas depuis son coup d’État de 2006, pourtant aujourd’hui il est libre de dire ce qu’il a sur le cœur. Il n’a pas évoqué les liens du Hamas avec la Confrérie des Frères musulmans, dont l’organisation revendique d’être la « branche palestinienne », ni de celle-ci avec le MI6, le services secrets britanniques. Il a simplement suggéré de se retirer de ce guêpier.
Progressivement, le voile se déchire. Un rappel historique est ici nécessaire. Les faits sont connus, mais jamais reliés entre eux, ni énumérés à la suite. Ils ont un effet cumulatif éclairant. Ils se situent principalement tout au long de la Guerre froide, lorsque l’Occident fermait les yeux sur les crimes dont il avait besoin, mais ils débutent en réalité vingt ans plus tôt.
En 1915, le ministre de l’Intérieur juif britannique, Herbert Samuel, rédigea un mémorandum sur le Futur de la Palestine. Il souhaitait créer un État juif, mais de petite taille afin qu’il « ne puisse pas être assez grand pour se défendre ». Ainsi la diaspora juive servirait sur le long terme les intérêts de l’empire britannique.
Il tenta de convaincre le Premier ministre, le libéral de l’époque H. H. Asquith, en vain, de créer à l’issue de la Guerre mondiale un État juif en Palestine. Cependant après la rencontre d’Herbert Samuel avec Mark Sykes, juste après la conclusion des Accords Sykes-Picot-Sazonov sur la répartition coloniale du Moyen-Orient, les deux hommes poursuivirent le projet et bénéficièrent du soutien des « protestants non-conformistes » (on dirait aujourd’hui des « chrétiens sionistes »), dont le nouveau Premier ministre, David Lloyd George. Ce dernier et son cabinet donnèrent instruction pour la fameuse Déclaration Balfour afin de préciser un des points des Accords Sykes-Picot Sazonov en annonçant un « foyer national juif ».
Simultanément, les protestants non-conformistes, par l’entremise du juge à la Cour suprême des États-Unis, Louis Brandeis, convainquirent le président Woodrow Wilson de soutenir leur projet.
Toujours durant la Première Guerre mondiale, lors de la révolution russe, Herbert Samuel proposa d’intégrer des juifs de l’ex-empire russe qui fuyaient le nouveau régime dans une unité spéciale, la Légion juive. Cette proposition fut reprise par un juif ukrainien, Vladimir Ze’ev Jabotinsky, qui imagina qu’un État juif en Palestine pourrait être sa récompense dans l’après-guerre. Herbert Samuel lui confia de recruter des soldats parmi les émigrés russes. Parmi eux, il trouva notamment le Polonais David ben Gourion (alors marxiste) auquel se joignit le Britannique Edwin Samuel, le propre fils d’Herbert Samuel. Ils s’illustrèrent notamment lors de la bataille perdue contre les Ottomans à Gallipoli.
À la fin de la guerre, le fasciste Jabotinsky réclama un État comme son dû, mais les Britanniques n’avaient nullement envie de se séparer de leur colonie palestinienne. Ils s’en tinrent donc à leur engagement de « foyer national », sans plus. En 1920, une partie des Palestiniens, conduite par Izz al-Din al-Qassam (la figure tutélaire de la branche armée de l’actuel Hamas, les brigades al-Qassam) se souleva et massacra sauvagement des immigrés juifs, tandis qu’une milice juive leur répondit. C’est le début du conflit israélo-palestinien. Londres rétablit l’ordre en arrêtant des fanatiques, aussi bien des jihadistes que des juifs. Jabotinsky, chez qui un arsenal fut découvert, fut condamné à 15 ans de prison.
Cependant, le gouvernement « protestant non-conformiste » de David Lloyd George nomma Herbert Samuel gouverneur de Palestine. Dès son arrivée à Jérusalem, il gracia et fit libérer son ami Jabotinsky. Puis, il nomma l’antisémite et futur collaborateur du Reich, Mohammad Amin al-Husayni, grand mufti de Jérusalem.