Les banques françaises sont-elles menacées et pourquoi se montrent-elles si réticentes aux retraits de leurs clients ?
L’étude des comptes de la BNP et de la Société Générale montre qu'elles prêtent les dépôts de leurs clients bien au-delà de leurs fonds propres. En cas de crise, cela peut provoquer un retrait brutal et la faillite comme pour SVB. En plus de ce risque, les comptes font apparaître, dans le hors bilan, des masses de produits dérivés qui représentent des montants 20 à 30 fois le PIB dans des opérations financières opaques et risquées. Néanmoins ce comportement contraire à la prudence bancaire n’a pas conduit à l’apocalypse bancaire, les banques présentent une forte résilience. Quelles en sont les raisons : fausseté des comptes, désinformation, aide des pouvoirs publics ? Autre problème : les obligations souscrites à des taux très bas ne valent plus rien, les épargnants s’en défont. Allons-nous vers un krach obligataire ?
Avec la guerre Israël/Hamas, l’incertitude vient de monter fortement, ce qui n’est jamais une bonne nouvelle pour les marchés. En réalité, les marchés obligataires de nos démocraties se sont écroulés dans les trois dernières années, perdant 40% de leur pouvoir d’achat depuis décembre 2020.
Pour conclure, retour sur la transaction Nestlé/Pfizer conduite par Emmanuel Macron. On se demande où est passé le montant (30 millions de $ ?) de la transaction.
Jean-Pierre Chevallier (https://chevallier.biz/), business économiste et analyste financier indépendant.
Lorsque j’étais banquier j’avais accès à plein de chiffres, à plein de comptes en banque couverts ou à découverts.
J’en ai tiré quelques conclusions liées à mes études observationnelles. Cela ne vaut pas une étude randomisée en double aveugle, mais dans la vraie vie, c’est ce que l’on observe, alors ca vaut !
Vous savez quoi ?
Dans le 16ème arrondissement de Paris, vous avez des gens très riches et du personnel de maison très pauvre au sens INSEE du terme.
Le résultat est très clair.
J’avais plus de gens pauvres qui épargnaient que de gens riches qui épargnaient ! Je parle en nombre de gens.
Si évidemment vous prenez la moyenne d’épargne des riches elle n’avait rien de comparable avec la moyenne d’épargne des « pauvres ».
MAIS… il y avait plus d’employés de maison qui n’étaient pas à découvert et qui épargnaient que d’employeurs « riches » qui étaient plus souvent dans le rouge.
La conclusion est simple.
1/ Quand on est pauvre il faut encore plus épargner que quand on est riche.
2/ On prête plus facilement aux riches qu’aux pauvres, donc le pauvre doit se serrer la ceinture et ne peut pas dépenser plus qu’il ne gagne le banquier ne le lui permet pas.
3/ Etre à découvert est tellement coûteux, que c’est un truc de riche, pas un truc de pauvre.
Alors… oui, les pauvres, n’en déplaise aux journalistes de BFM Business qui font du stéréotype patrimonial, épargnent et ils épargnent beaucoup à leur échelle parce qu’ils n’ont pas le choix.
D’où… le retour en grâce des espèces bien évidemment et ce n’est que le début et un très bon début !
Utilisé dans les achats du quotidien par des milliards d’individus, l’argent liquide – appelé aussi monnaie « fiduciaire » – reste un rouage essentiel de l’économie, y compris dans les pays les plus avancés.
Il n’y a même jamais eu autant de monnaie fiduciaire en circulation dans le monde ! Depuis l’introduction de la monnaie européenne en 2002, la valeur des euros en circulation a ainsi été multipliée par six, selon la Banque centrale européenne (BCE), soit une hausse moyenne de plus de 8 % par an. Le dollar américain connaît une croissance similaire : la valeur totale des dollars en circulation a été multipliée par trois en vingt ans.
LE paiement favori en Europe
Même si la carte bancaire et les applications numériques continuent à gagner du terrain, le paiement en espèces reste majoritaire en France. Selon la dernière étude de la Banque de France, publiée en mai 2023, 50 % des achats ont été réalisés en espèces en 2022, 43 % par carte bancaire et 6 % en chèques, virements ou paiements mobiles...
Dans de nombreuses succursales à travers l’Australie, la Commonwealth Bank a décidé de supprimer les retraits et les dépôts en espèces. Ces succursales de CommBank sont donc devenues «sans numéraire». Plus tôt cette année, ANZ (Australia and New Zealand Banking Group) a déclaré avoir également supprimé l’argent liquide.
Retirer son argent devient de plus ne plus difficile en Australie
La Commonwealth Bank a ouvert un certain nombre de succursales «sans numéraire» avec des clients qui ne peuvent plus accéder à leur argent en espèces. Les transactions en espèces au guichet ne sont pas disponibles dans ces succursales, y compris la Commonwealth Bank Place qui se situe dans le centre de Sydney. Même situation à Brisbane et Melbourne. Ces agences sans numéraires se nomment «centres spécialisés».
Les dépôts et les retraits peuvent toujours être effectués via des guichets automatiques sur place, mais pour ceux qui n’ont pas leur carte bancaire à portée de main, les choses deviennent beaucoup plus difficiles. Des retraits «en espèces sans carte» jusqu’à 500 $ par jour à l’aide de l’application CommBank sont disponibles, mais pour ceux qui ont besoin de plus de fonds ou qui n’ont pas leur téléphone avec eux, leur argent n’est pas accessible.
En mars, un autre groupe bancaire avait agi de même : l’Australia and New Zealand Banking Group avait annoncé qu’il supprimait certains de ses services et que certaines succursales n’auraient plus d’argent liquide. Il n’avait, à l’époque, pas révélé quelles succursales seraient touchées, mais avait insisté sur le fait que ce serait seulement un «petit nombre».
Cette prédominance de la banque numérique fait craindre que la société ne soit devenue trop dépendante de systèmes potentiellement vulnérables
La guerre contre le cash n’est pas perdue d’avance.
La preuve avec la construction de cette nouvelle usine de billets qui verra le jour à Vic-le-Comte, dans le Puy-de-Dôme.
« La construction de cette usine, d’une valeur de 250 millions d’euros, qui avait été repoussée à plusieurs reprises par le passé, va finalement avoir lieu.
Lors d’un entretien téléphonique accordé à l’AFP, le directeur général des moyens de paiement de la banque, Erick Lacourrège, s’est félicité pour la construction à venir de la nouvelle usine de billets de la Banque de France. « La décision du Conseil général a été de valider le projet, en soi, c’est une très bonne nouvelle », a-t-il, en effet, déclaré.
Les travaux devraient être lancés dans un avenir proche. Une période de deux mois devrait désormais s’écouler avant le « démarrage en tant que tel de la construction de l’usine », selon le directeur général des moyens de paiement de la Banque de France.
La nouvelle usine du Puy-de-Dôme viendra en remplacement de l’usine actuelle de Chamalières, à côté de Clermont-Ferrand. Sa construction avait initialement été décidée l’été dernier.
Une récente analyse financière indique que les citoyens américains retirent d’énormes sommes d’argent de leurs comptes bancaires. Selon les statistiques mises à jour du système de données économiques de la Réserve fédérale (FRED), pas moins de 79,16 milliards de dollars ont quitté les comptes bancaires américains entre le début du mois et le 7 juin. La fuite des dépôts est un véritable retournement de situation après deux semaines de flux entrants.
Une vague de retraits sans précédent
En fait, les États-Unis connaissent une véritable vague de retraits d’argent de leurs banques. En effet, l’année dernière a vu une somme vertigineuse de 803,73 milliards de dollars être retirée des comptes des clients. C’est un véritable record dans l’histoire de la finance américaine.
Guy de la Fortelle était l’invité de l’émission Ligne Droite sur Radio Courtoisie pour discuter de sujets liés à la finance, notamment les espèces et les crypto-monnaies. Au cours de l’émission, il a lancé un défi aux auditeurs: “J’invite tous vos auditeurs à aller retirer 5.000 euros en espèce à la banque. On ne leur donnera pas, pas facilement en tout cas”. Cette déclaration soulève des questions importantes concernant la disponibilité des liquidités qui sont censées être à la disposition des clients des banques.
a crise sanitaire n’a pas tué les pièces et les billets mais leur utilisation continue de baisser. C’est la conclusion de la Banque de France qui dévoile ce jeudi sa nouvelle étude sur les modes de paiement des Français.
En 2022, le nombre de transactions réalisées en liquide représentait 50% du total des achats en France. Une part qui reste toujours plus importante que celles réalisés par carte bancaire qui était de 43% l’année dernière. Les petits dépenses du quotidien comme celles réalisées à la boulangerie, au bureau de tabac ou au kiosque à journaux.
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Des commerçants rappelés à l’ordre
Mais si l’évolution se poursuit à ce rythme, dans la prochaine étude de la Banque de France, la carte pourrait avoir supplanté les espèces. La France est d’ailleurs un des pays de la zone euro qui a le plus rapidement délaissé les espèces puisqu’en moyenne chez nos voisins les paiements en liquide sont 20 points supérieurs à leur proportion chez nous.
Pour autant les Français, notamment les plus de 55 ans et les ménages fragiles restent attachés aux espèces. D’une part parce que c’est un mode de paiement qui n’est pas traçable et surtout parce qu’il permet de mieux gérer son budget, surtout dans cette période d’inflation. On ne dépense en effet que ce que l’on a en poche.
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En fin d’année dernière la Banque de France avait rappelé à l’ordre les commerçants en France dont un certain nombre comme Carrefour ou Casino obligent de payer par carte, notamment aux caisses automatiques.
Quelle somme peut-on conserver à son domicile sans craindre d’être rattrapé par la justice ? Réponse.
L’argent liquide sous le matelas n’est pas qu’un mythe. Défiance envers les banques ou sentiment de sécurité ? Certains gardent des sommes rondelettes chez eux.
Le cas extrême est celui de ce Compiègnois condamné à une peine de deux ans de prison avec sursis pour avoir entreposé chez lui près de 400.000 euros en liquide. Un montant qui provenait de ses parents et qui lui a été confisqué après son passage au tribunal.
En effet, sans déclaration préalable à l’administration, posséder une telle somme est considéré comme du blanchiment d’argent.
Il est légal de garder de l'argent liquide chez soi (tant qu'il provient de ses revenus ou de son épargne). Mais le montant est plafonné à 10 000 € par personne .
Le site des Douanes précise : « Les espèces (...) d’un montant égal ou supérieur à 10 000 euros (ou leur équivalent en devises) doivent être déclarés à l'administration des douanes, afin de lutter contre le blanchiment des capitaux provenant de trafics illicites, notamment du trafic de produits stupéfiants. » Le travail au noir est également visé.
L’eNaira est la première monnaie numérique de banque centrale (CBDC) d’Afrique.
Des banquiers centraux, des universitaires, des politiciens et un assortiment d’élites de plus de 100 pays espérant lancer leur propre CBDC ont suivi de près l’évolution de l’eNaira.
Ils ont utilisé le Nigeria – le plus grand pays d’Afrique par sa population et la taille de son économie – comme ballon d’essai pour tester leurs plans infâmes visant à éliminer l’argent liquide en Amérique du Nord, en Europe et ailleurs.
Les CBDC vous préoccupent-elles ?
Alors vous devriez prêter attention à ce qui se passe au Nigeria.
En effet, il y a de fortes chances que votre gouvernement utilise le même manuel lorsqu’il décidera d’imposer les CBDC dans votre région, ce qui pourrait se produire bientôt.
Il s’agit d’une nouvelle positive rare qui, comme on pouvait s’y attendre, n’a reçu pratiquement aucune attention au-delà des frontières suisses. Pour autant que je sache, aucun des médias traditionnels aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne ou en Espagne n’a pris la peine de couvrir cette histoire. En fait, je n’ai eu vent de cette affaire qu’il y a quelques jours, plus d’une semaine après sa publication, parce qu’une de mes connaissances ayant de la famille en Suisse m’en a parlé.
Voici donc l’essentiel de l’histoire : Au début de la semaine dernière, un groupe de pression suisse à tendance libertaire, le Mouvement suisse pour la liberté (MSL), a annoncé qu’il avait recueilli suffisamment de signatures (111 000) pour déclencher un vote national sur la préservation de l’argent liquide pour la postérité. Si elle est adoptée, l’initiative obligerait le gouvernement fédéral à veiller à ce que les pièces et les billets de banque soient toujours disponibles en quantité suffisante. En outre, toute tentative de remplacer le franc suisse par une autre monnaie – peut-être une référence à une monnaie numérique de la banque centrale – devrait également être soumise au vote populaire.
« Il est clair que (…) se débarrasser de l’argent liquide ne touche pas seulement à des questions de transparence, de simplicité ou de sécurité (…) mais comporte également un énorme danger de surveillance totalitaire »
Toujours dans cette loi de finances, une autre mesure prévoit le relèvement du montant maximal pour payer en liquide un artisan ou un commerçant : désormais fixé à 5 000 €, le plafond était auparavant de 2 000 € et le même Draghi avait prévu qu’il soit rabaissé à 1 000 € en 2023 !