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L’échiquier géopolitique se retourne contre l’empire américain

Réseau InternationalL’échiquier géopolitique se retourne contre l’empire américain

Réseau International - 31 juil 2023

L’échiquier géopolitique est en perpétuel mouvement – et jamais autant que dans la conjoncture incandescente actuelle.

   

Un consensus fascinant se dégage des discussions entre universitaires chinois – notamment ceux qui font partie des diasporas asiatique et américaine – selon lequel non seulement l’Allemagne/l’UE a perdu la Russie, peut-être irrémédiablement, mais la Chine a gagné la Russie, avec une économie hautement complémentaire de la sienne et des liens solides avec le Sud mondial/majorité mondiale qui peuvent bénéficier à Pékin et l’aider.

Pendant ce temps, un petit nombre d’analystes atlantistes de la politique étrangère s’efforcent à présent de modifier le discours sur l’OTAN et la Russie, en appliquant les rudiments de la realpolitik.

Le nouveau discours consiste à dire qu’il est «stratégiquement insensé» pour Washington d’espérer vaincre Moscou, et que l’OTAN connaît une «lassitude des donateurs» alors que le belliciste en sweat-shirt de Kiev «perd de sa crédibilité».

Traduction : c’est l’OTAN dans son ensemble qui perd complètement sa crédibilité, car son humiliation sur le champ de bataille ukrainien est désormais douloureusement visible pour toute la majorité mondiale.

En outre, la «lassitude des donateurs» se traduit par la perte d’une guerre majeure. Comme l’a souligné sans relâche l’analyste militaire Andrei Martyanov, «la «planification» de l’OTAN est une plaisanterie. Et ils sont envieux, douloureusement envieux et jaloux».

Une voie crédible à suivre est que Moscou ne négocie pas avec l’OTAN – un simple appendice du Pentagone – mais propose aux différents pays européens un pacte de sécurité avec la Russie qui rendrait superflue leur nécessité d’appartenir à l’OTAN. Cela garantirait la sécurité de tout pays participant et réduirait la pression exercée sur lui par Washington.

On peut parier que les puissances européennes les plus importantes pourraient l’accepter, mais certainement pas la Pologne – la hyène de l’Europe – et les chihuahuas baltes.

Parallèlement, la Chine pourrait proposer des traités de paix au Japon, à la Corée du Sud et aux Philippines, ce qui entraînerait la disparition d’une partie importante de l’empire américain des bases.

Le problème, une fois de plus, est que les États vassaux n’ont ni l’autorité ni le pouvoir de se conformer à un accord garantissant la paix. Les hommes d’affaires allemands sont persuadés que tôt ou tard, Berlin pourrait défier Washington et faire des affaires avec le partenariat stratégique Russie-Chine parce qu’il profite à l’Allemagne.

Pourtant, la règle d’or n’a toujours pas été respectée : si un État vassal veut être traité comme un État souverain, la première chose à faire est de fermer les principales branches de l’Empire des bases et d’expulser les troupes américaines.

L’Irak essaie de le faire depuis des années, sans succès. Un tiers de la Syrie reste occupé par les États-Unis, même si ces derniers ont perdu leur guerre par procuration contre Damas en raison de l’intervention russe.

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