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La rébellion de Prigojine était-elle réelle ou fabriquée ?

Égalité et RéconciliationLa rébellion de Prigojine était-elle réelle ou fabriquée ?

Égalité et Réconciliation - 22 juil 2023

Après le tourbillon d’événements survenus ce week-end [fin juin, NDLR] en Russie, nous avons beaucoup plus de questions que de réponses sur ce qui s’est passé lors de la rébellion avortée d’Evgueni Prigojine, du groupe Wagner, contre Moscou.

   

Je ne suis pas là pour répondre définitivement à ces questions, car nous ne connaîtrons jamais vraiment la vérité.

Cela dit, si ce que je pense qu’il s’est passé est proche de la vérité, il s’agit peut-être de l’une des plus grandes victoires de l’histoire moderne qui n’ait pas eu lieu sur un champ de bataille.

Commençons par ce que nous savons. Depuis des mois, Prigojine dénonce le manque de soutien du ministère russe de la Défense, alors que ses hommes ont fait le gros du travail à Bakhmout. Ses problèmes avec le ministre de la Défense, Sergueï Shoïgu, sont bien connus. Il est également probable que Prigojine et le général Valeri Gerasimov ne s’entendent pas non plus.

Les concours de « à qui pissera le plus loin » entre commandants militaires ne sont pas rares, après tout.

On pourrait facilement avancer l’argument selon lequel Wagner a été nommé pour réparer les dégâts causés par Choïgou, tandis que Gerasimov a entrepris la tâche plus importante de réorienter l’armée russe en abandonnant les groupes tactiques de bataillons (BTG) au profit d’une armée centrée sur l’infanterie, plus à même de prendre et de conserver un territoire.

En plus, il y a cette guerre imminente contre l’OTAN.

On pourrait aussi facilement avancer l’argument selon lequel ses succès ont permis à Prigojine d’exiger des changements et de commencer à prendre la grosse tête.

Maintenant, faisons intervenir le facteur externe, l’ennemi, l’OTAN. Mais en réalité, ce sont les néoconservateurs américains et britanniques qui ont passé chaque heure à frapper la Russie au visage avec des mesures d’escalade flagrantes pour essayer d’attirer la Russie et Poutine hors-jeu.

Nordstream 2, l’attentat à la bombe sur le pont du détroit de Kertch, la mise en scène du massacre de Boutcha, l’explosion du barrage de Kakhovka, les attaques de Belgorod, la contrebande d’armes vers Odessa sous les auspices de l’« accord sur les céréales »… La liste est presque infinie.

Nous avons appris que le FSB russe avait déjoué une opération de contrebande de césium 137 vers l’Ukraine afin de simuler une attaque nucléaire. Pensez-en ce que vous voulez, mais dans le monde dans lequel j’ai appris à vivre, il n’y a presque rien, aucune ruse assez basse, que les Britanniques et leurs complices américains n’essaieraient pas, en désespoir de cause.

Dans ma vision du monde, le MI6 et le ministère britannique de la Défense passent leurs journées à trouver un nouveau moyen de justifier un conflit plus large entre l’OTAN et la Russie. La destruction et la balkanisation de la Russie sont, après tout, leur raison d’être depuis plus de 300 ans.

Et, jusqu’à présent, cette heuristique s’est avérée quasi parfaite pour prédire la suite des événements.

Alors, arrêtons les conneries, d’accord ?

Il ne s’agit en aucun cas d’une affaire spontanée. Cela fait des mois qu’elle se construit. Mais qu’est-ce qui a été construit ?

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