Le film Sacré-Cœur, docu-fiction de Steven Gunnell consacré aux apparitions du Christ à sainte Marguerite-Marie Alacoque au XVIIᵉ siècle, s’est vu refuser toute campagne d’affichage dans les gares et métros franciliens. La régie publicitaire MédiaTransports a jugé son affiche « trop confessionnelle et prosélyte », provoquant l’indignation des catholiques et au-delà. Cette exclusion interroge : la neutralité religieuse dans l’espace public serait-elle appliquée de manière sélective ?
Un message spirituel censuré, un double standard toléré.
« Sacré-Cœur » n’est ni un pamphlet ni une provocation. Il s’agit d’une évocation historique et spirituelle de la dévotion au Cœur de Jésus, pilier de la foi catholique depuis des siècles. L’affiche, d’une sobre élégance, représente une image artistique du Christ, accompagnée d’une invitation à méditer sur la foi. Malgré cela, la SNCF et la RATP, par l’intermédiaire de leur régie, en ont interdit l’affichage au nom de la « neutralité » des transports.
Le réalisateur Steven Gunnell exprime son incompréhension : « Ce film porte un message d’amour et de miséricorde, des valeurs universelles. Comment peut-on les considérer comme menaçantes ? » Ce n’est pas la première fois qu’une œuvre chrétienne subit ce sort. Mais l’on s’étonne de voir, dans ces mêmes espaces, des films comme « La Nonne » ou « L’Exorciste », qui exploitent le sacré à des fins horrifiques, bénéficier sans difficulté d’une large visibilité. Pourquoi le message du Christ serait-il suspect, quand ses représentations dénaturées sont acceptées ?
Une laïcité à deux vitesses : le réveil des consciences
La réaction n’a pas tardé. Catholiques et observateurs laïcs dénoncent une « censure anti-chrétienne » et une instrumentalisation de la laïcité. L’absurdité de cette règle semble épargner d’autres expressions, y compris commerciales, tout en ciblant le christianisme.
Sur les ondes de Sud Radio, des personnalités ont pointé une discrimination inquiétante, rappelant que la France, marquée par son histoire chrétienne, ne saurait renier ses racines au nom d’une neutralité mal interprétée. Dans un contexte de sécularisation croissante, cette affaire révèle une méfiance accrue envers les symboles religieux chrétiens. Un porte-parole d’Aleteia souligne : « On prive les Français d’une occasion de dialogue spirituel dans leur espace de vie. »
La foi persévère malgré l’interdit.
Si l’affichage public lui est refusé, « Sacré-Cœur » sortira bien en salles. Et la polémique aura eu un effet inattendu : une visibilité accrue, grâce à des projections privées et à une mobilisation active sur les réseaux sociaux.
Pour les catholiques, cet épisode sonne comme un appel à la vigilance. Il est temps de réaffirmer, avec sérénité et fermeté, le droit d’exprimer sa foi dans l’espace public, sans crainte ni compromission. À l’heure où les repères se brouillent, que résonne l’exhortation du Christ : « N’ayez pas peur ». Le Cœur de l’Église continue de battre, malgré les entraves.
Joan - Le Media en 4-4-2